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Les Verts font leur marché.

C’est ce lundi qu’en principe les verts devront se prononcer sur l’éventuel partenaire qui formera avec eux une majorité à la Région wallonne et à Bruxelles.
Etrange démocratie où c’est le parti d’appoint qui décide quelle sera la couleur de la future coalition !
Cela a été possible dès lors que les Verts se sont entendus avec le CDh dans une sorte de pacte informel. Il est évidemment difficile de l’affirmer ; on peut supposer en privilégiant leur rencontre, que cette supposition soit la bonne.
Dans ces circonstances, c’est bien joué.
Javaux, pour avoir déboulonné le PS à Amay et son vieux routier Collignon, à qui il a ravi le siège de bourgmestre et Isabelle Durand pour avoir rendu la monnaie de sa pièce à Laurette Onkelinx, en préférant les libéraux aux socialistes à Schaerbeek, prouvent que nous avons affaire à deux roués de la politique et qui ont très bien compris le jeu des alliances et des planches savonnées.
Aucune tendance n’a transpiré jusqu’à ce dimanche soir et le suspens est total sur les intentions de Javaux et Durand. Ils s’inspireront des instances d’Ecolo, à moins, comme en politique on ne sait jamais, que le couple présidentiel ait manœuvré de manière concertée afin d’imposer son point de vue.
Sans jouer les devins, rien qu’en s’appuyant sur les faits, les démarches et les discours, il n’est pas impossible derrière la façade bien lisse de ces deux leaders écolos, que le dilemme du choix entre la gauche et la droite ne soit pas si simple à trancher.
C’est Jean-Claude Defossé qui dit vrai lorsque ce dimanche la question lui a été posée du choix. Pour lui, Ecolo est un parti de gauche et il n’a qu’un seul allié possible : le PS.
C’est bien connaître les diverses bases de ce parti caméléon et par certains côtés difficile à représenter ; mais ce n’est pas aussi carré que Defossé le prétend.
Il n’est pas sûr que Javaux et Durand partagent cet avis.

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L’électorat d’Ecolo n’avait guère jusqu’à ces dernières élections des attaches populaires. Sa base était principalement formée d’enseignants, de cadres moyens, de pensionnés confortables et de cette petite frange de la population qui lit encore les journaux, s’informe et projette de vivre autrement. Bref, un électorat chicaneur et pointilleux à qui on ne la fait pas.
C’est un parti élitiste qui surfant sur la vague verte sera obligé de tenir compte de son nouvel électorat, celui-là bien plus à gauche, afin de devenir un parti de participation populaire de gestion..
Ce nouvel électorat a en partie déserté le PS par lassitude de ses dirigeants et l’effet de la crise des élites au pouvoir ; mais aussi par le rejet de la social-démocratie qui est encore le credo de Di Rupo. Quant aux sympathisants du MR qui ont basculé dans le camp écologiste, pour peu que l’on s’intéresse à leurs motivations, outre l’écologie bien entendu, souci de tous évidemment, il se trouve qu’ils sont probablement parmi les nouveaux venus, ceux qui critiquent le plus le système libéral. Ils lui en veulent parce qu’ils l’estiment responsable de la crise par sa rapide adaptation à la mondialisation de l’économie, par l’aveuglement à l’Europe de Barroso, toute une politique qui a lamentablement échoué.
Petits porteurs déçus, commerçants faillis ou en difficulté, voilà qu’apparaît au sein de l’écologie, la dimension sociale négligée à la fois par le PS et ignorée par le MR.
Pour avoir lutté afin de conquérir Amay, terre ancienne de socialisme avec les Freddy Terwagne et trois générations de Collignon, Jean-Michel Javaux n’a peut-être pas encore la maturité qu’il faudrait pour faire la part des choses et s’ancrer à gauche, malgré tout, avec ceux qu’il a combattu ! Son parcours d’ancien du Patro, enthousiaste de la Belgique et de la dynastie ne s’est pas encore trop révélé au public, mais pourrait influencer sa conduite de par sa nature plus conservatrice qu’on ne le pense.
Une fois les objectifs verts établis de cette personnalité montante, reste tout ce côté social dont on ne sait encore s’il en a la fibre.
Quant à Isabelle Durand, plus ancienne, plus aguerrie dans la guerre permanente des chefs et des partis, on se demande malgré tout si le coup de Schaerbeek a laissé des séquelles dans ses relations avec le PS.
Alors, une alliance libérale à Bruxelles et une socialiste à la Région ?
On ne sait pas. Jean-Michel Javaux a déclaré il y a quelques jours qu’une même majorité serait préférable à Bruxelles et à Namur.
On sait ce que peuvent valoir les déclarations !

Commentaires

Allez, on prend les paris? Deux contre un pour la Jamaïcaine...d'autant plus que le reggae, dansé par la pulpeuse sur la photo, ça ne doit pas être triste :)! C'est la fête au paradis...

Bonjour en passant, cher Richard!

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