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Le plan du plant…

L’Olivier est planté en Wallonie et en Communauté française. Sur cette perspective, que pouvons-nous savoir ? Rien, sinon ce que la presse en voudra bien dire. Il paraît que l’accord fait 500 pages, il n’égale pas sans doute en qualité d’écriture le roman de Flaubert, Madame Bovary, mais il n’en est pas moins le support sur lequel vont s’ordonnancer cinq années de notre vie. Même si la lecture en est fastidieuse, cet accord devrait être à la disposition du citoyen qui le demande, c’est une question de démocratie. Or, à ma connaissance, il ne l’est pas !
Aucun site officiel n’en mentionne la moindre trace !
Voilà donc des citoyens de tous les partis qui se félicitent de quelque chose qu’ils ne connaissent pas !

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Toujours cette fameuse démocratie par procuration, le maître mot est faire « confiance ».
On ne fait que parler des accords de bonne gouvernance ! Avant l’accord, il y en aurait eu de mauvaises ? Et on voudrait que l’on ait confiance !…
Hier, RTL recevait Didier Reynders sur les 500 pages. Apparemment, il en avait commencé la lecture, puisqu’il en parlait comme quelqu’un qui a étudié assez le document pour en deviser posément. Mais ni le téléspectateur, ni même la bonimenteuse de service ne pouvaient pas débattre d’une chose qui ne leur était connue que par ouï-dire !
Il y a bien quelque part des privilégiés, ne serait-ce que ceux qui ont rédigé la brique de 500 pages, qui ont une bonne connaissance de l’accord ? A moins… comme chaque poste est affaire de spécialistes, il est vraisemblable qu’aucun des auteurs de l’accord n’en connaît l’entièreté…
Au moins Elio Di Rupo, Joëlle Milquet et Jean-Michel Javaux, puisqu’ils ont présenté ce dimanche à Namur l’accord de majorité entre PS, CDH et Ecolo, l’auraient négocié chapitre par chapitre, à moins qu’ils aient eu des moments de lassitude au cours desquels des chefs de cabinet, des secrétaires particuliers se soient substitués à nos trois grands penseurs régionaux.
Si cela s’avérait exact, voilà un accord qui nous engagerait pour l’avenir, sans que personne n’ait pu le décortiquer dans sa globalité !
D’après les commentaires de ceux qui affirment avoir lu quelques bribes, l'Olivier n'apporte pas "le changement attendu". On respire ! Si l’olivier avait apporté des changements depuis un tas de mesures que personne n’a lues, cela aurait pu être pire.
Les journaux nous rapportent que le programme a été bouclé le jour de la saint Olivier. Ce qui serait un signe encourageant ! La dernière discussion s’est faite au pas de course les yeux fixés sur le calendrier.
« Que l’on croie ou non aux saints, c’est vrai que cela a dynamisé la fin de nos discussions. Comme quoi, il faut toujours y croire un peu », a ironisé M. Di Rupo.
Il y a deux saints Olivier que l’on fête en juillet. L’Irlandais Olivier Plunket aurait introduit 20.000 soldats français en son pays. Il fut dépecé et vidé puis pendu à Londres. Si c’est celui-là que le trio choisit, cela fera plaisir à Monsieur Gendebien et aux rattachistes ; l’autre conviendrait mieux, c’est un moine bénédictin d'Ancône, mort en 1050 et détail qui plaira au chef du PS, son histoire est très obscure, contrairement à son culte, puisqu'il s'agit d'un des patrons protecteur d'Ancône en Italie. Il est dit de lui : « Un moine bénédictin d'Ancône qui se sanctifia en suivant fidèlement la Règle de son Père. ». C’est l’olivier idéal : Italien, fidèle et ayant un rapport au Père ! Ce saint homme ne pouvait être que PS dirupolien..
Tout ce qu’on sait de l’Accord, c’est qu’il prône un retour à l’équilibre budgétaire en 2015. Vous avez bien lu, dans six ans ! Autrement dit, on fait des accords pour refiler la patate chaude aux suivants !
Evidemment, le plus important sera de déterminer les postes et à les répartir entre les trois partis.
On peut déjà prévoir que les ministres vont s’engager, eux aussi, sur des accords qu’ils n’auront pas lus !
Dans les quelques citations publiées par les journalistes apparaissent de-ci, de-là, des expressions reprises du répertoire de Joëlle Milquet, spécialiste des lieux communs réaménagés en expressions modernes, comme « bassins de vie », « métiers de cœur » pour les crèches, les provinces seront « recentrées sur leur compétence ».
Pour les « cinq axes », c’est bien parti dans le style maison, celui qui défie la crise et les temps de plus en plus durs par des mots en sucre fondant, pâte molle et guimauve.
Les cumulards seront peinards jusqu’en 2014
Le « plan global », nous l’avons pour 5 ans au moins, sera dépendant, évidemment, de la conjoncture économique. Par exemple, les Wallons paieront toujours la redevance télé quoique papa Daerden ait juré le contraire. La politique flamande de spécificité territoriale jouera un rôle indirect dans la poursuite des objectifs wallons. Citons la volonté d’améliorer les pensions et les allocations familiales en Flandre, une Région qui perturberait par ses performances, une Wallonie moins ambitieuse.
Bref, cet accord, les citoyens et les hommes politiques sont incapables de l’explorer en son entier. C’est une aventure qui risque de finir en tribulations gesticulatoires.

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