« BHL au JDD : le PS est nase ! | Accueil | Patrizia et le lit de Poutine »

Si tous les gars du monde…

L’immigration est un sujet qui fâche. Les Opinions se sont retranchées. Deux camps s’affrontent. L’économie, comme elle va, n’y est traitée que très accessoirement. En gros la droite est pour le retour des étrangers en séjours illégaux dans leur pays d’origine, et même, moyennant un petit viatique, ceux qui ont des papiers sans être naturalisés. La gauche, qui n’a pas son pareil pour être en pointe dans des catégories sans rapport avec l’argent et le pouvoir, est pour l’accueil sans condition et la naturalisation moyennant quelques délais.
L’occasion est belle de juger d’un mot celui qui ergote pour ou contre l’immigration. Selon le camp auquel le pinailleur appartient, le malheureux sera catalogué xénophobe ou humaniste.
Richard est-il raciste ? Bien sûr que non, réagirai-je. Cependant, c’est une question à laquelle il convient que chacun y réfléchisse avant de donner une réponse et des explications.
Je vois d’ici la meute qui attend le faux pas du malheureux qui ose se jeter dans l’aventure.
Le gouvernement vient de s’en sortir par une pirouette, sans circulaire, avec des instructions qui donnent des critères précis sur le bon profil du candidat à la carte d’identité provisoire.
Il paraît qu’ils sont 25.000.
L’Office des Etrangers continuera à faire la pluie et le beau temps. Les 25.000 sont un moyen de faire taire les autres qui seraient plus de 100.000.
Voilà pour les clandestins.
Van Rompuy serait-il un raciste honteux ?
Le reste de la population venue d’ailleurs est soit devenue belge, soit en instance de l’être suivant une procédure qui s’étale sur 3 ou 6-7 ans suivant le statut de réfugié politique ou de réfugié économique. Les autres aspects de l’accueil, comme le regroupement familial, les étudiants, le protocole entre Fedasil et l'Office des Etrangers, la législation sur la nationalité et la lutte contre les mariages de complaisance, seront abordés en septembre.
Les plus gros importateurs de mains d’œuvres étrangères ont été les industriels. Il paraît qu’après la saignée de 14-18 nous manquions de bras. En réalité le but recherché était de faire pression sur les salaires. De cette époque à aujourd’hui, le patronat a toujours été à la pointe de l’immigration. L’ouvrier étranger est un kleenex que l’on jette plus facilement. Les saisonniers l’attestent. Il faut attendre la crise de ces dernières années pour réfréner l’ardeur patronale. Paradoxalement, aujourd’hui les bénéficiaires de l’immigration de masse sont les plus virulents nationalistes de droite, depuis la montée du chômage et du désert économique.
C’est à partir des années 80 que l’immigration interne à l’Europe est devenue externe et c’est à partir de ces années-là que l’intégration des résidents étrangers pose un problème de quantité, et de société avec la différence des mœurs et coutume, c’est-à-dire de culture par rapport aux autochtones perturbés.
Van Rompuy gère la situation sans trop s’avancer sur un terrain électoralement miné.

extranjeros.jpg

Comme les rapports entre les deux communautés nationales, moins on parle de l’immigration et mieux on se porte. Il s’agit surtout de ne pas trop réfléchir sur les transformations de la nation qu’entraîne l’arrivée massive d’immigrés économiques. La thématique s’est réduite à opposer au discours du Front National, un discours de la gauche tout aussi simpliste.
Le patronat ne pouvait ignorer que ses travailleurs érangers allaient faire souche et appeler d’autres immigrés afin de constituer des diasporas dont certaines vivent désormais en autarcie.
Cette conséquence naturelle n’a pas été mesurée à sa juste importance, pourtant on ne pouvait en ignorer son caractère inéluctable.
C’est encore une idée fausse de la gauche de croire que le mélange des cultures est un plus. A part quelques intégrations réussies, le constat d’un grand déclin culturel du français est palpable dans les écoles.
Le public populaire qui goûtait aux spectacles « classiques » a disparu au profit d’un cosmopolitisme qui, à défaut de se rassembler sur une des langues nationales, en est réduit à des borborygmes rythmés.
Il correspond à une paupérisation des populations allochtones et autochtones regroupées par le manque de travail, sinon par l’offre d’un travail discriminant. Le manque d’intérêt que leur portent « les imbéciles heureux qui sont nés quelque part » qu’ils soient de Rabat ou de Liège fait le reste.
La société multiculturelle est une farce qui n’aura pas de sitôt son Molière. C’est une construction artificielle de rêveurs d’une gauche romantique qui ne vit pas au contact permanent avec les gens du dessous. Elle participe à quelques événements collectifs où son intérêt est de s’y faire voir.
Aujourd’hui ceux qui s’enthousiasment d’un devenir métissé de la Belgique affrontent ceux qui sont envahis par le « fantasme sécuritaire ». Ces derniers tiennent les étrangers responsables de la détérioration du climat social, alors que ce climat dégradé est essentiellement le produit d’un système économique dévolu à l’appétit de quelques grosses fortunes..
Là où il y a urgence, on ne voit personne, à savoir la lutte contre l’abaissement général du niveau économique et culturel dont les étrangers seraient rendus responsables, alors que c’est l’économie qui détruit la culture, pour en promotionner des ersatz rentables.
Réduit à la valeur d’une boîte de poudre à lessiver, l’art est devenu une machine à décerveler.
Le dialogue impossible entre les droites et les socialistes est remplacé par l’injure.
Le fascisme, comme le gauchisme, ne seraient-ils pas les étiquettes de tout ce qu’on n’aime pas ?
Afin de dire clairement ce que les citoyens pensent de l’afflux et le rôle des immigrés en Belgique, sans haine ni parti pris, il conviendrait d’abord que la démocratie ne sanctionne que les actes contraire au Droit et non pas les idées et les Associations. Réprimer les pensées et les intentions annoncent des affrontements.
Arrêtons les discours pour ne rien dire. Ce n’est pas ainsi qu’on résoudra le problème de l’immigration..
Van Rompuy, quant à lui, a choisi une autre manière de ne rien régler. Le Premier ministre fait commerce. Un commerçant est d’accord avec tout le monde.

Poster un commentaire