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Un pauvre, ça ne vaut rien.

Toujours à propos de la crise, c’est le grand guignol. Voilà à peine un mois que le FMI prédisait une croissance mondiale à la hausse, son patron Dominique Strauss-Kahn rectifie le tir. L’augure des augures déclare que le pire de la crise est encore à venir !
On n’en finit plus avec les comparaisons, la crise de 29, le marasme japonais des années 90. La crise actuelle, plutôt que la comparer aux anciennes déconvenues libérales, est-elle plus près de 29, de 37 ou de 1992, étant donné son caractère sans précédent, si on faisait l’inverse ? Si on comparaît les crisettes de 29 et etc. au maelstrom de 2008 à…. ?
Quant à emboîter le pas à Sarkozy, sinon à l’optimisme loufoque de Louis Michel, en idéalisant cette situation parce que le capitalisme financier aurait perdu la raison, mais que la « dure » loi du marché va bientôt remettre tout le monde au pas, si nous convenions une fois pour toutes que le capitalisme est sain d’esprit , que c’est dans sa nature de ne pas faire de sentiment et de prendre partout où c’est possible le maximum de profit, nous aurions fait une pas de géant dans la perception que nous en avons.
Je ne sais plus quel fantaisiste de la politique – c’est un membre du PS – qui a déclaré qu’il ne manquait au libéralisme économique qu’une éthique ! La finalité même du capitalisme – eût-il à ses trousses tous les curés de la social-démocratie – ne sera jamais que le profit, en tout lieu et toute saison et par tous les moyens. Comment imaginer une seconde de monter un système qui respecterait la justice sociale et l’équité, sans passer par une régulation démocratique actionnée par une fermeté politique, ce dont les libéraux et les socialistes de Di Rupo ne veulent à aucun prix.

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Evidemment avec le personnel politique qui est le nôtre, s’emplissant les poches sans cérémonie, usant des cartes bleues des circuits, des hôpitaux et des aéroports, c’est impossible.
Au niveau de l’Europe, l’ultra libéral Barroso ne dira pas autre chose, lui qui a besoin du rassemblement des droites pour rempiler.
On voit le contraire de ce qui serait bon pour les citoyens s’accomplir sous nos yeux. A tel point qu’au nom de la crise, on attire l’attention des gens sur le vieillissement des populations. Comment va-t-on payer les pensions gémissent nos libéraux, alors que sous la houlette de leur président, ils viennent de donner quasiment à fonds perdus des milliards aux banquiers, parfois même à ceux qui étaient parmi les plus criminels !
Et le gouffre de la sécu, le paiement des chômeurs, ruminent nos financiers et la FEB ? Vous ne vous rendez pas compte ? Tout ça pour réclamer que ceux qu’on flanque à la porte parce qu’ils sont trop vieux, travaillent jusqu’à 67 ans ! Si vous y comprenez quelque chose ?
Tout cela n’est évidemment pas sérieux On récupère l’état de choc provoqué par la crise pour s’en servir afin de rogner un peu plus sur les charges et les salaires. Le comble, c’est que ça prend ! Des directions avec un culot d’enfer demandent à leurs salariés la « permission » de réduire leur salaire, ou de travailler une heure ou deux par semaine pour rien ! Evidemment, le libre choix de dire oui ou non est tout à fait fictif. La liste des fortes têtes est dressée et est dans le tiroir du chef du personnel.
Une seule question s’impose : les progrès dans tous les domaines, les exploits techniques, les avions qui volent avec 500 passagers à bord, les découvertes en médecine, la science qui explore l’inconnu d’il y a à a peine vingt ans, n’ont-ils pas pour finalité de permettre aux hommes de vivre mieux, d’agrémenter leur vie par des heures de loisir, un confort nouveau et surtout d’élargir leurs temps libres au maximum ?
Si c’est pour d’autres objectifs que ceux-là, c’est que la justice, oui, la bête justice des cours, avec magistrats, avocats, procureurs n’a jamais fait son travail et surtout depuis la crise. C’est inutile d’aller chercher d’autres raisons. Les prisons devraient être pleines de banquiers, de traders habitués des corbeilles, de politiciens complices, eux-mêmes pris la main dans le sac. Je me fiche qu’un Madoff soit condamné à 160 années de prison. Il sert de paravent à la faune criminelle qui a vécu aussi bien que lui des vols et des escroqueries. Je préférerais cent fois que l’on distillât ces 160 années de peine entre 160 gredins de la finance qui tireraient un an de tôle avec confiscation du produit de leurs vols.
Madoff sert de petite poupée maléfique. Enfoncez-lui des aiguilles dans le cœur tant que vous voulez. Pendant ce temps, l’ombre s’étend sur tous les autres. Et puis Madoff, voulez-vous qu’on parie ? D’ici 5 ans, quand on aura oublié sa gigantesque escroquerie, passera par la porte de service du pénitencier, derrière laquelle ses proches et ses avocats l’attendront, pour finir ses jours à Malibu ou dans une île du Pacifique, tant on sait que le temps, la distance et le bleu des vagues, lavent tout.

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