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Le ci-devant Villepin, cité à comparaître…

L’affaire Clearstream continue de remuer du beau linge en France.
Pour mémoire, on aurait tenté de mouiller Sarkozy sur une liste bidonnée d’une société luxembourgeoise de compensation inter-bancaire à une époque où de Villepin était premier ministre de Chirac, ce dernier hésitant à se représenter devant la montée en puissance du ministre de l’intérieur.
Evidemment si la magouille avait réussi, à qui aurait profité le crime ?
A Chirac et Villepin, bien entendu.
Mais on n’a pas de preuve et ce sera au tribunal de trancher.
Entre le coup bas et sa divulgation, des tas de gens connus et moins connus sont apparus parmi lesquels le général Rondot et Michèle Alliot-Marie, alors à la Défense.
D’ores et déjà, Chirac n’apparaîtra pas en première ligne. Il ne sera pas cité. C’est donc sur Villepin que reposent les soupçons du président actuel de la République.
La haine entre les deux hommes est visible – fait rare en politique où les parties font leur possible pour ne rien laisser paraître, l’opinion aimant des hommes lisses. La dernière démarche de Villepin avec femme et enfants au palais de justice venant théâtralement s’indigner d’une récente interview de Sarko à NY l’ayant traité de coupable, c’est du jamais vu en politique.
Villepin en fait-il trop ?
A-t-il le ton juste quand on se dit innocent ? S’il ressort coupable du procès, ça démarche passera pour le sommet du cynisme.
La suite nous le dira.
En général, les hommes politiques de premier plan tiennent à quelques principes de prudence quand ils s’aventurent dans des méandres peu odorant. Ils ne laissent pas traîner des écrits, ne s’épanchent pas au téléphone et, souvent, interposent entre eux et l’exécutant un intermédiaire au moins qui fait office de fusible en cas de malheur.
C’est ainsi que pour les emplois fictifs de la mairie de Paris, c’est Alain Jupé qui a écopé, mais c’est Chirac qui tirait les ficelles. De Villepin reprendrait-il le rôle de Jupé pour sauver Chirac une seconde fois ? Dans cette hypothèse, quel génie que ce Chirac !
Dernier gag du dossier Clearstream, le lundi 28 septembre un huissier s’est présenté à l'Elysée, pour délivrer à Nicolas Sarkozy une assignation à comparaître devant le tribunal de grande instance de Paris, pour atteinte à la présomption d'innocence.
Quand on sait que le président bénéficie d’une immunité pénale qui courra jusqu’à la fin de son mandat, il s’agit là, encore, d’un effet calculé des conseils de Villepin dans le but de faire pencher l’opinion en sa faveur.
Du côté de l’UMP, d’anciens chiraquiens, comme d’anciens collaborateurs de Dominique de Villepin, désapprouvent à mots couverts ce choc frontal qui pourrait faire du tort au parti présidentiel.

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La plainte des avocats de M. de Villepin est surtout destinée à alimenter le débat sur le problème que pose la constitution de partie civile du chef de l'Etat. Il y a en effet une rupture du principe d’égalité entre les parties. Ce qui est contraire à la loi.
Le premier ministre a commenté les dernières péripéties alimentées par l’exposition publique de l’affaire par le prévenu Villepin «…il y a une victime principale, le président de la République. Et on ne doit pas transformer les victimes en coupables. »
« J'ai été avocate. L'adage dit que quand la politique entre dans un prétoire, la justice en sort » a commenté Christine Lagarde, au grand jury RTL-Le Figaro-LCI ».
Quant au fameux principe d’égalité, que cela soit en France ou en Belgique, il n’est respecté que lorsque les parties sont toutes les deux riches ou pauvres. Le mélange de ces deux statuts est, évidemment, toujours en faveur du riche, puisqu’il peut s’entourer des meilleurs avocats, faire traîner indéfiniment par la procédure une action dont il redoute le jugement.
De plus, les juges tiennent compte de la notoriété de qui est devant eux. Les débats s’en ressentent. Le ton est plus « feutré ». Le prétoire tient lieu alors de salon.
Dominique de Villepin, quoique connu, ne fait plus le poids devant le plaignant. Peut-être court-il l’aventure dans ses prises de position, comme une sorte de bouquet à sa fin programmée, qu’il soit coupable ou innocent.
En Belgique, les procès qui impliquent des mandataires politiques traitent des conflits d’intérêts, de concussion ou de faux en écriture qui relèvent du droit commun sans impliquer autre chose que les sociétés civiles, les Intercommunales et des intérêts particuliers.
Si l’on excepte l’affaire Cools, quelques décisions arbitraires d’Elio Di Rupo, président du PS, à l’encontre de mandataires de son parti pourraient déboucher sur des actions en justice de la part des intéressés. On pense notamment à quelques mandataires de Charleroi écartés par Magnette sur décision du président et l’éviction d’Anne-Marie Lizin à Huy des instances du parti.
Que les pontes du PS se rassurent, ce n’est pas dans leur intention.
Cela ne s’est jamais produit au PS non pas que l’accord y soit parfait, mais Di Rupo a probablement le feu vert sur l’ensemble des activités du parti, parce qu’il n’y a pas vraiment un concurrent émergeant.
Le PS belge n’est pas foisonnant d’ambitions contrariées comme celui de Martine Aubry.
Il en va de même dans les autres partis.
Quand les couteaux sont tirés, ils restent généralement sous la table.

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