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Le fric, Happart et les autres..

On ne peut pas me taxer de complaisance vis-à-vis de José Happart. Sa démagogie et son opportunisme démontreraient à plus d’un que la politique est un sport de combat sur une estrade où il vaut mieux gesticuler et dire n’importe quoi, plutôt que se taire. Quant à l’intérêt pour le public… tout l’art est dans le bourrage de crâne du plus grand nombre.
Aujourd’hui, il y a un acharnement sur ce personnage politique en train de faire ses valises, comme si ce défoulement cachait la faute collective de l’ensemble des parlementaires wallons d’une trop grande largesse à l’égard d’eux-mêmes dans et après l’exercice de leurs mandats.
On connaît l’homme, il n’a pas fait le métier d’élu pour des prunes. Il a tout simplement profité de tous les avantages qui existent à foison de façon démesurée dans la vie politique belge.
Et voilà maintenant qu’on le lui reproche, alors que ces largesses ne datent pas d’hier et que, pas plus à leur début que jusqu’à quelques mois seulement, personne n’avait pipé mot et que tous étaient passés à la caisse sans moufter !
Le voyage en Amérique avec les copains était-il le premier organisé dans l’histoire de la politique régionale ? De quelle manière les prédécesseurs en transhumance de luxe renseignaient-ils de leurs activités si ce n’est sur un feuillet à peine, la partie touristique ayant rempli des volumes.
Les autres présidents de l’assemblée wallonne, notamment Elio Di Rupo ne sont-ils pas partis sous les acclamations en emportant le magot ? Ont-ils eu des états d’âme ?
Alors qu’on lui fiche la paix à ce président-ci, tout aussi bénéficiaire que les autres de nos largesses.
Mais puisque l’occasion est belle de dénoncer un certain train de vie dans une Wallonie pauvre, une gabegie impardonnable et une insouciance coupable, puisque le nouveau parlement paraît avoir retrouvé un peu de dignité et la vertu perdue, que l’on remette tous les salaires, les primes et les avantages à plat devant l’opinion du citoyen et que l’on rediscute de tout.
Déjà, on se heurte à ce qu’il est convenu d’appeler des indemnités secrètes, puisque certains chiffres ne sont pas communicables aux simples particuliers que nous sommes.
Cette manière de faire ressemble furieusement à la pratique dans le privé concernant les salaires et les bonus de certains.
C’est assez regrettable, cela aurait permis de comparer l’importance des parachutes et notamment celui du dernier président du Parlement, avec les précédents.
Les parlementaires lorsqu’on évoque ces indemnités tirent argument qu’il s’agit de suppléer à l’absence d’allocations de chômage.
Ces propos sont tout à fait scandaleux quand on se lance dans des comparaisons d’indemnités avec des chômeurs, d’autant que la plupart des parlementaires sur la touche retournent dans leur administration ou retrouvent leur cabinet d’avocats, sans plus attendre.
Il serait très facile à ceux qui n’avaient que leur représentation comme moyen de subsistance de leur allouer des indemnités équivalentes à ce que perçoit un chômeur !
Il paraît qu’avant le parachute d’Happart, il avait été convenu de revoir les grilles de salaire dans le sens d’une contribution à la crise.
Toujours est-il que les chiffres donnent le tournis.

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La prime de départ de l’ex-président du Parlement wallon, José Happart (PS), est de 530.000 euros, plus deux collaborateurs à plein-temps et un à mi-temps (On se demande bien pourquoi un pensionné aurait droit à conserver du personnel à son service ?)
A cela il convient d’ajouter 8.500 euros (mensuel) pendant un nombre d’années correspondant au nombre de mandats parlementaires qu’il a exercé au cours de sa carrière.
Parlementaire depuis 20 ans, Happart a ainsi exercé quatre mandats et touchera donc ce mensuel brut de 8.500 euros pendant quatre ans. Jusqu’ici, c’est le régime général. Ses fonctions passées de président d’assemblée lui promettent en outre un bonus spécial, portant son indemnité de sortie à un total 19.000 euros/mois – et ce, pendant un an.
On comprend que les jeunes universitaires se ruent dans la politique afin d’y faire leur beurre le plus vite possible.
Les petits nouveaux du parlement wallon s’affèrent avec des avocats afin de trouver un cadre l’égal à l’arrêt des « cadeaux » du peuple à ses dirigeants.
En juillet, le bureau du parlement wallon a commandé une étude juridique pour vérifier la légalité de l’opération. Annuler définitivement les avantages spéciaux promis aux anciens membres du parlement wallon relèverait en effet d’un acte rétroactif, possiblement illégal. Au parlement wallon, on dit ne pas encore connaître l’avis juridique commandé en juillet. L’on confesse que la « marge de manœuvre est serrée » mais la volonté de réduire/supprimer les primes spéciales de sortie est forte, et partagée par tous les partis.
Happart se débat comme un beau diable et exige d’être payé comme les autres.
Dans la bataille juridique qui se prépare, les intérêts du peuple et l’augmentation prochaine des taxes et des contributions afin de boucher les trous du budget ne semblent pas l’émouvoir.
Il y a des moments où le peuple devrait avoir le dernier mot et clore le bec à une justice qui en fait parfois beaucoup trop et à d’autres moments, pas assez, comme de décider puisqu’il faut que la population se serre la ceinture que cela soit en proportion des sommes gagnées et que, dans ce domaine, les parlementaires wallons devraient montrer l’exemple.
La démocratie submergée par le fric, nos parlementaires criant d’un même souffle comme les malfrats d’un célèbre polar « touchez pas au grisbi », on aura tout vu !
Et dire que ces gens osent nous faire la morale !

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