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Une Europe ultracapitaliste…

…alors que les gens ont soif de justice.

Vers la mi-juillet, Goldman Sachs, la banque renflouée par l’Etat américain s’apprêtait à distribuer en salaires et bonus 20 milliards de dollars. C’est à cette période que la cote de popularité d’Obama commença une courbe descendante.
La simultanéité des deux événements marque d’une étrangeté supplémentaire les appels du président à la moralisation du capitalisme. La demande de clarté et la remise en ordre des fonctions de la banque et du monde financier se légitimaient par le discours politique, alors que les instances politiques de la Maison Blanche étaient sanctionnées par l’opinion américaine !
C’est comme si le consumérisme ambiant, la boulimie du profit sans limite étaient l’aspiration universelle majeure, malgré le risque encouru d’une crise sociale profonde au détriment du principe de la démocratie.
Et en Europe ?
L’illustration de l’affaire des dividendes du parlement wallon : la réclamation par José Happart de son dû, montre bien où en sont arrivés nos politiques coincés entre l’option du capitalisme et la hauteur de la morale.
Quand donc dépasserons-nous l’objectif proprement économique afin d’arrêter le divorce en cours du citoyen et du système ?
La réponse n’est sans doute pas toute dans les comités déontologiques déguisés que sont les Commissions chargées de retrouver la voie de l’éthique, plus que d’instaurer de nouvelles règles pour contrer l’appétit des bonus, salaires et primes dont le parlement wallon est infesté, depuis plus de dix ans.
L’appétit de nos partis politiques, n’y est pas étranger. Nous n’en finissons plus de souhaiter de la vertu et un idéal qu’on ne trouve plus qu’à de rares exceptions parmi nos dirigeants ; alors que les politiques se défendent en nous accusant de populisme en prétendant que seuls quelques raisins ne risquent pas de corrompre la grappe et que l’ensemble est sain.
N’assistons-nous pas plutôt à un nouveau discours de nos élus qui rejoindrait le discours des entreprises tentant de nous faire croire à la vertu retrouvée grâce ou à cause de la crise ?
Plus personne ne croit vraiment en un progrès allant à l’infini dans des structures économiques acceptables pour tous, si l’on excepte Guy Sorman (Le capital suite et fin) et bien entendu les thuriféraires de l’argent synonyme du mérite, de Minc à Reynders.

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La percée des normes marchandes consuméristes s’est effectuée sur un terreau propice aux valeurs humanistes passées de mode.
Une production socialement programmée par des Associations caritatives comme Oxfam n’est en chantier que dans des pays où l’extrême pauvreté ne saurait plus rien céder à la poursuite d’une stratégie néo-capitaliste. L’Europe figée dans son entêtement d’une mondialisation inévitable n’est pas prête à comprendre l’urgence d’une pareille initiative dans les pays de l’Union.
La reprise réelle du contrôle démocratique de la société marchande ne saurait être réactivée dans nos pays sans un déclassement du modèle social-démocrate et son remplacement par une réhabilitation active du politique.
La liberté d’entreprendre, oui, mais la liberté d’entreprendre n’importe quoi, non !
Dans l’immédiat, il faut arrêter les privatisations de la poste et demain des chemins de fer, il faut empêcher que l’offre et la demande ne soient faussées par le jeu des alliances, du dumping et des différences de salaire qui favorisent les approvisionnements de nos industries par l’étranger.
Le cas de l’achat anormalement bas du lait aux petits fermiers belges, pour des ventes anormalement hautes de ces mêmes produits aux consommateurs doit être tranché au profit des travailleurs.
Comment se fait-il que l’Europe de Barroso n’en soit pas consciente ?
Ces gens ne voient-ils pas que la population se détourne de plus en plus d’une politique qui introduit plus de désolations qu’elle ne procure d’avantages ?
Quelle est l’image que les enfants dont les parents sont sans travail perçoivent de l’Europe aujourd’hui ?
Les propos enthousiastes lors des débuts de la construction européenne où sont-ils ?
Qui les prononce encore ? Personne. Ils sont vieux de plus de trente ans ! Ils n’ont pas tenu leurs promesses.
Et ceux qui les prononcent à l’occasion d’élections européennes sont les pantins des agences de publicité !

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