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Haro sur les fonds de tiroir !

On ne sait pas si les ministres font sonder l’opinion sur les postes capables de rafler quelques millions d’euros de taxes supplémentaires sans rameuter la population au scandale. Une autre technique est de jouer avec les nerfs des gens. L’intox de Miss Simonet à propos des enseignants en a tout l’air. Au Fédéral Clerfayt lui emboîte le pas en parlant d’une hausse des accises du diesel, aussitôt démentie. En coulisse Van Rompuy et Reynders nous interpellent sur la situation financière du pays, pratiquement en faillite, dixit Melchior Wathelet, prévisionniste de père en fils.
Ce pays regorge d’argent, d’argent frais, disponible tout de suite ; mais, cet argent est d’autant sacré qu’il est la conséquence du système économique qui pousse à l’enrichissement de quelques-uns au détriment de tous les autres.
Dorénavant la question est posée de faire payer le déficit par les riches.
Evidemment avec le parti socialiste co-gestionnaire de l’État en partenariat des libéraux, le problème n’est plus posé en ces termes. Le slogan du PS est connu, parce qu’il est employé à chaque fois qu’on l’a dans le baba « grâce aux socialistes, les petits revenus et les revenus de remplacement seront épargnés », sous-entendu qu’ils seront taxés quand même !
Le plus gros de la facture, on rassure tout de suite les riches, c’est la population laborieuse qui l’épongera. Ce qu’on fera peut-être, ce sera d’emprunter aux plus riches, ce qu’on s’abstient de leur prélever. C’est un peu le système Madoff. On ramasse de l’argent frais en imprimant des obligations au taux intéressant, qu’on rembourse avec l’emprunt suivant, en supposant qu’au bout du compte une forte inflation viendra délivrer le ministre des finances d’une charge « insupportable ».
Mine de rien, ce système n’arrange rien du tout, les différences de taux et les frais de lancement, c’est le gogo de base qui ouvre son porte-monnaie. C’est le banquier qui récolte.
Si cet argent emprunté n’est pas investi dans des secteurs d’activités en pointe ou dans des entreprises de grands travaux publics, c’est de l’argent fichu, même si l’État respire un peu avec un portefeuille pour un temps regarni.
Sait-on qu’en 2006, Reynders s’est vanté d’être le promoteur d’une nouvelle loi qui paraît aujourd’hui le désigner comme un des plus mauvais ministres des finances que nous ayons eu, en tous cas comme celui qui n’a pas anticipé la crise de 2008, au contraire l’a pour ainsi dire aggravée en Belgique. Il s’agit d’une loi instaurant une déduction pour capital à risque, dite des intérêts notionnels (ou fictifs) sur les capitaux propres, poussant les banques prêteuses au risque.

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La diminution d’impôt des sociétés qui s’en suivit (22 % au lieu de 33%) restera dans les annales des bourdes comme un succès de la part du ministre.
A part ça, comment remplacer et par quoi l’argent non prélevé aux riches, sinon le puiser dans le tiroir d’en-dessous, c’est-à-dire les revenus moyens, dont sont exonérés les personnels politiques qui paient des taxes sur une partie seulement de leur rémunération.
On voit bien que les économies sérieuses et efficaces ne peuvent se faire que sur les citoyens qui ne peuvent pas se défendre, puisque leurs mandataires les ont abandonnés.
Saint Tévéâh priez pour eux !
A part ça, rogner sur les revenus de remplacement, faire glisser le chômeur du chômage au CPAS, sabrer dans les dépenses des mutuelles et surtout augmenter la TVA, par-ci, par-là sont des recettes éprouvées qui seront vraisemblablement retenues.
Le plus délicat, c’est d’annoncer ça aux gens en transformant une merde en triomphe !.
Il faudra donc se méfier des effets d’annonce du MR, comme du PS, sans oublier que J.-M. Javeaux, play-boy plébiscité, va devoir jouer finement pour nous faire admettre que les taxes dites écologiques ne sont pas de simples et grossières taxes déguisées en amoureuses de la terre et des moulins à vent.
Ce mercredi, les ministres ont entendu les experts sur les recettes fiscales, recettes non fiscales, dépenses primaires, fraude sociale et fiscale et Sécu.
Vous avez bien lu : fraude sociale ! Comme si les sommes de la fraude sociale étaient comparables et sur le même pied que la fraude fiscale, énorme en Belgique ! Cette égalité de traitement n’est pas anodine. En fait, il existe plus d’inspecteurs attachés à débusquer la fraude sociale que d’attachés à la fraude fiscale. Vous voyez l’astuce ?
Comme il n’y a guère de bonnes nouvelles en ces temps troublés, ils en sont à baptiser bonne nouvelle un déficit qui serait moindre que les prévisions ! On nous avait annoncé 5,3 milliards de déficit à la Sécu, il ne sera que de 4,6 milliards… à moins qu’il s’agisse d’une erreur ?
Rayon dépenses primaires, on fait comme chez Sarko, on ne va plus remplacer automatiquement les fonctionnaires qui prennent leur retraite. Si on pouvait leur suggérer la même pratique pour les parlementaires, on réaliserait peut-être une sérieuse économie. C’est l’Ordre des avocats qui la trouverait mauvaise puisqu’ils s’agirait de recaser ce personnel dans son métier premier.
On reste dubitatif sur la contribution que le secteur bancaire pourrait verser au trésor public. On parle d’une prime d’assurance. Ils font la sourde oreille. Quand on pense que c’est la mansuétude des tribunaux qui leur a valu de ne pas finir en prison, on les trouve bien ingrats.
Ce n’est pas au peuple que Van Rompuy s’est plaint de l’état de la Belgique, mais devant le gratin de la FEB. Son objectif est de réduire le déficit à moins de 3 % du PIB, en 2013, et de retrouver l’équilibre, en 2015. C’est tout juste s’il n’est pas passé avec une casquette dans les travées, comme à l’église.
Dans moins de 15 jours nos artistes présenteront le Budget au Parlement.
Avant, les biens pensants se seront recueillis aux cérémonies de canonisation du Père Damien, à Rome.
Happart s’était recueilli en été dans le grand canyon du Colorado. Rome, c’est pas mal non plus.
Il paraît qu’aux abords du Colysée, c’est la dolce vita pour pas cher.
Peut-être une conversion express de Van Cau et José H. pour en être ?

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