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Conclave à l’Europe…

On ne parle plus que du mur de Berlin démoli il y a vingt ans et de la nomination probable de Herman Van Rompuy au fauteuil de président permanent du Conseil européen… enfin, pour cette dernière information en Belgique tout au moins.
Avec le pétard qu’on fait déjà, l’Herman a intérêt d’être choisi, s’ils ne veut pas devenir la risée générale.
C’est dire si ça commence à bien faire, déjà que le plouc de base en est complètement revenu de l’Europe. Jusqu’à présent, il faut bien le dire, l’Europe était une place conservatrice orthodoxe de la société de type américain. Il y a fort peu de chance qu’elle change, d’où une désillusion générale que la crise aggrave encore, et ce n’est pas cette nomination avec celle d’un ministre des affaires étrangères qui changera grand chose.
L’Europe, c’est le contraire du privé : on félicite les gens avant d’y entrer. Ils sont unanimes pour Van Rompuy. Les milieux de la presse et de la politique lui jettent des pétales de rose.
Tintin ferait un bon dirigeant européen, disent-ils la bouche en coeur. Un chercheur de l'Université d'Anvers a confirmé l’opinion générale scientifiquement. Il a utilisée la technique de la CIA. Si c’est la même qui a permis d’engager le major-psychiatre Nidal Malik Hasan à Fort Hood, on aurait intérêt à demander une contre-expertise.
Pour le moment « Tintin » est à Berlin, comme il se doit, avec des tas de gens des exécutifs des différents pays. Son éventuelle nomination ne devrait pas intervenir avant dimanche, voire la semaine prochaine, donc l’affaire n’est pas encore pliée. Madame hésite à passer commande de quelques robes du soir supplémentaires.
Ce qu’on sait, c’est que la nomination en elle-même est entourée de mystère, ce qui n’est pas pour lui déplaire, et forcément pas démocratique du tout. Depuis fort longtemps, les Flamands ont pris l’habitude de se passer de la légalité et de la démocratie. C’est quand même d’une culture dont le premier ministre est imprégné.
Le Traité de Lisbonne doit entrer en vigueur le 1er décembre prochain, il n’y a pas le feu.
Il y a un consensus sur la tête de Tintin Van Rompuy. Si c’est un consensus comme on l’entend en Belgique, on n’est pas prêt de voir l’Europe décoller comme elle le fit du temps de Jacques Delors. Herman, certes, arrangera les bidons, il est doué pour ça. Cependant il ne faudra pas compter sur lui pour qu’une fois rangés, il les mette en place ailleurs.

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Un type qu’on paie grassement pour ça a établi le profil de notre grand homme. « Van Rompuy est une personne qui négocie pour résoudre les problèmes, sans être à la recherche d'un besoin personnel de pouvoir et de prestige ». C’est depuis nos universités que cette bêtise vient s’ajouter aux autres. A-t-on déjà vu quelqu’un qui négociait pour ne pas résoudre les problèmes, à part Yves Leterme ?
Et puisque le nom est lancé, les Wallons ne veulent pas Monsieur 800.000 voix pour une succession de la seconde chance. La politique, ce n’est pas l’école où l’on peut repasser en deuxième session.
Tintin remplacé par Gaston Lagaffe, la Belgique est bien le pays de la bande dessinée et du surréalisme.
En espérant qu’on n’en sera pas à revoir « Mon frère Yves » aux manettes, c’est du coup Didier Reynders qui reprend espoir.
Et puisqu’on tient tant à ce qu’un Van Rompuy soit à la tête du gouvernement, Herman à un frère : Eric. Si on lui demandait de descendre de son vélo du gordel pour une visite chez le roi ?
L’affaire resterait en famille !
Pour Van Assche, Tintin « est le type de leader qui correspond à la situation dans laquelle se trouve l'Union européenne, avec un besoin de quelqu'un qui peut traiter calmement de la crise économique et financière, de la « fatigue » suivant les élargissements et qui peut mettre en application le traité de Lisbonne. »
Je ne sais pas qui est Van Assche, peut-être le type qui a des tuyaux de la CIA, mais pour ce qui est de correspondre à la situation, Van Rompuy avec ses techniques à la belge : frontière linguistique, refus d’égalité de droit avec les minorités et refus de nommer des bourgmestres ayant remporté les élections, inspection flamande des écoles francophones, etc. il correspondrait plutôt au profil pour la direction de la Serbie. Est-ce qu’un poste à Belgrade n’irait pas mieux au talent de notre artiste ?
A défaut d’interroger le peuple, ce sont les vingt-sept qui le font à notre place ! Comme Van Rompuy en fait partie, ils ne sont plus que vingt-six à s’interroger et un à faire semblant, à moins que par excès de scrupule, Tintin s’interrogerait aussi sur la façon d’accepter le poste si on le lui demandait et de le refuser si on ne le lui demandait pas. Va-t-il prendre un air surpris ? Mettra-t-il la main sur le cœur ? Et tout en ayant l’attitude de quelqu’un pris au dépourvu, ira-t-il jusqu’à sortir un papier de sa poche écrit il y a quinze jours, afin de remercier tout le monde sans oublier personne ?
Comme dirait un pote voyant filer devant lui une superbe nana : « Affaire à suivre ».

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