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Copenhague : un désaccord qui réchauffe !

C’est ne pas prendre de grands risques en pronostiquant que « la réunion de le dernière chance » est un échec, ce ne sera pas le dernier. On pense déjà à décembre 2010.
Bien sûr, il n’est pas pensable que les grands dignitaires mondiaux se séparent sur un inaboutissement, aussi selon les appréciations des journalistes appartenant aux pays en pointe ou traînant les pieds, les informations aux lecteurs iront du triomphe de l’écologie militante à l’interrogation dubitative.
On voit mal Sarkozy revenir bredouille de quelque part.
Pour ceux qui connaissent les enjeux financiers et qui savent qu’une crise mondiale pire que celle de 2008 est toujours possible, il n’y avait nul besoin de courir à Copenhague pour connaître le résultat.
L’économie mondiale est une bougie que le vent écologiste pourrait souffler plus facilement qu’en faire une torche pour le business du futur.
Les Ecolos rêvaient d’une photo de famille des grands unis dans le même Tee Deum, sauvant le climat et montrant le nouveau prix Nobel de la paix et le premier Ministre chinois, main dans la main.
Industriellement, socialement et surtout économiquement, cela ne se peut pas.
Tout est lié au système capitaliste qui poursuit son unique but, faire du profit par le seul moyen qu’il connaisse : la réussite individuelle, là où l’Etat est exclu. C’est le fondement même du marché, la clé de toute spéculation qui ne marche aussi bien que parce qu’elle est simple et qui touche l’homme dans ce qu’il a de plus bas et de plus méprisable : l’égoïsme.
Tout baigne quand cela ne se voit pas trop. Quand, par exemple, on met à genoux des millions de personnes lointaines, à l’autre bout de la terre, sur un autre continent, dans un ailleurs qu’on ne veut pas voir.
C’est plus tangent et délicat, quand le système se sert chez nous : la misère monte, l’emploi se désagrège, soudain, ceux qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur télé se voient fauchés par le monstre, comme l’enfant qu’on exploite aux Indes, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud. Alors on n’est plus d’accord avec Reynders et Di Rupo. On se demande où ils nous conduisent. On commence à avoir peur. On se renseigne. C’est pareil en France, en Allemagne, partout…

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Et les Etats, dans tout cela, ceux que le système méprisait avant la crise ? Ne sont-ils pas capables de parler raison au nom de l’écologie ?
Quand bien même pourraient-ils intervenir qu’ils ne le feraient pas. Ils sont eux-mêmes contrôlés par les puissances d’argent transformées en moyens de pression.
Les Etats qui ont le mieux résisté à la crise étaient ceux qui avaient conservé un peu d’industries à participation publique, de contrôle des énergies, des transports, de la poste, etc. Ceux-là pouvaient faire pression sur le domaine privé. A condition que leurs efforts fussent suivis par les autres, pourquoi ne seraient-ils pas les pionniers de l’écologie pour le bien général ? L’Europe en détricotant ce système s’est volontairement rangée dans le camp des laxistes qui donne tout le sens au pouvoir de l’argent roi au nom de la concurrence, à laquelle les Commissaire européen au commerce croient dur comme fer, malgré les échecs qui s’accumulent.
Echappant à cette dualité perverse qui voit toujours le bien commun contrebattu par le bien privé, la Chine par la rigidité de son appareil politique le pouvait encore il y a dix ans. Aujourd’hui, elle s’est rangée derrière les Etats-Unis dans le domaine économique et si le pouvoir en Chine est toujours écrasant sur les citoyens lambdas, les entrepreneurs et les financiers échappent désormais au lot général, moyennant le financement des dignitaires du parti.
Le discours de Paul Magnette à Copenhague est beau. Il fait montre d’une belle âme. Sauf qu’il est inutile et à certains égards nous couvre de ridicule par ce côté donneur de leçon qui colle à la peau de nos procureurs de l’état du monde.
On peut dire aussi que l’échec de Copenhague, on le doit en Europe à la dérive de la social-démocratie et à son accouplement avec le capitalisme mondial.
D’ici la troisième étape du « grand espoir des Nations », les projets farfelus ne manqueront pas.
Il existe parmi nos savants des Cristo projetant d’emballer les glaciers, des miroitiers imitant la galerie des glaces dans l’espace, afin que le soleil aille réfléchir ailleurs, les roches et les arbres dévoreurs cannibales de CO², des eaux montantes mais compactées par l’électrolyse, des sortes de plans inclinés de Ronquières, transportant les eaux ailleurs, bref des méthodes dont les financiers se pourlèchent les babines à l’avance, car permettant de faire turbiner de belles et grandes usines pour affoler les Bourses de désir…
En attendant, la terre va bien merci.
Quand elle en aura assez de nos conneries, elle nous le fera savoir. Elle le fera sans se préoccuper d’écouter nos bavardages de Copenhague ou d’ailleurs.
Le seul plan d’urgence réaliste et qui ne coûte pas cher, c’est d’apprendre à nager.

Commentaires

L’arrivée à Copenhague des chefs d’Etat aux dernières heures du sommet de Copenhague n’y aura rien changé. Le sommet international consacré aux changements climatiques aura été un échec de bout en bout, puisqu’aucun des objectifs qu’on pouvait attendre pour éviter que la hausse de la température ne dépasse 2°C n’a été atteint.

Aucun accord contraignant les puissances industrielles à diminuer fortement leurs réductions de gaz à effet de serre n’a été établi. Le blocage persistant des Etats-Unis a pu s’appuyer sur l’absence de volonté de l’Union Européenne, chacun des deux puissances préférant stigmatiser la Chine, qui de son coté a continuellement renvoyé la balle vers les Etats-Unis.

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