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Ah ! l’infâme scélérat….

…qui profite du dimanche – le jour du Seigneur - pour dire des horreurs !

J’entends d’ici les commentaires des Associations. « Ah ! comme il est méchant » diront à l’aise les boutiquiers de l’âme. « Qu’il s’en prenne aux politiques, nous en convenons. Ce sont des personnes publiques. Elles n’avaient pas besoin de s’exposer à la fureur des foules. Mais à Dieu ! qu’il s’en prenne à Lui, alors qu’il est convenu en bonne démocratie que la liberté du culte est sacrée et que chacun est libre de penser ce qu’il veut dans le respect des autres croyances. Voilà qu’il ose les mettre dans le même sac et décider à lui tout seul ! Alors que d’autres mécréants restent discret, le bougre ne dit-il pas que toutes les religions sont des foutaises inventées par les hommes parce qu’au départ ils étaient morts de trouille avant de l’être réellement ou bien - variante des mœurs libérales - parce qu’ils étaient tellement égoïstes et imbus d’eux-mêmes qu’ils disparussent, comme ils étaient venus, sans laisser d’autres traces que leurs dépouilles peu à peu dissoutes dans le néant de l’impersonnel. »
D’habitude les dimanches sont consacrés aux petites bêtises télévisuelles. Les augures se pressent pour nous dire souvent la même chose sur RTL et RTBF, on fait semblant qu’ils sont sérieux et tout se passe le mieux du monde. On n’en sait pas plus, ça ne fait rien. Tout est faux, on est déçu, mais personne n’a entendu le pire. On s’est contenté du médiocre. C’est rassurant, non ?
C’est plus difficile de se dire athée complet par ces temps au cours desquels les églises se multiplient dans l’adoration des Dieux, tour à tour, juif, arabe, américain ou européen.
D’abord, parce que personne ne vous demande rien, sinon de vous taire, quand vous n’avez pas un culte à servir, une messe à dire, une offrande à faire ; ensuite, on assimile l’athée à un raciste complet. N’en doutons pas, quand Onkelinx sera ministre des cultes, elle proposera une loi dans ce sens.
Et si en plus de ne croire à rien qui ne se puisse prouver, vous vous permettez de ricaner à la dévotion des autres, alors vous conjuguez tous les torts de l’humanité. C’est comme si vous portiez une couronne d’épines en forme de bonnet d’âne (ou bonnet d’âme, selon que l’on puisse encore trouver dans la parodie et le jeu de mots sur le sacré, une autre oreille qu’indignée).
Notre société pudibonde et ô combien bénigne et indulgente à l’égard des croyants, compense sa douce compréhension, par une férocité sans exemple pour les autres en affichant sa tyrannie surtout sous sa forme économique. On finit toujours par rattraper au tournant les anars et les incroyants.
Aussi, assez lâchement, profité-je du relâchement de l’écriture électronique du dimanche en délivrant ce message, dans l’intention de ne pas perdre trop de lecteurs « Le croyant est con ! ».
Je n’ai pas dit niais, inculte ou que sais-je encore, d’autant que je n’ai nullement l’intention de provoquer ou d’agresser un adepte d’une quelconque foi. Un con, pour moi, c’est quelqu’un qui a un raisonnement qui se tient, partout, sauf sur un point, alors son intelligence s’éteint. Il devient con ! Le croyant con n’est donc pas un con absolu abîmé dans la connerie. Il est simplement victime d’une mystique qu’il ne peut refouler par le raisonnement. Cette connerie-là est plus répandue qu’on ne le pense. Il peut par exemple y avoir des cons qui ne le sont que lorsqu’on parle du foot, ou de la femme du voisin. Ainsi, moi, par exemple…
Sortons du concret et ne voyons que les cons qui ne le deviennent que lorsqu’ils envisagent Dieu, par nature abstrait, qui revêtirait une forme concrète dans leur imaginaire.
Ça y est. Ils le voient. Ils le sentent. C’est lui, ils en sont sûrs !
C’est bel et bien d’afficher une opinion, encore faut-il qu’elle soit fondée, que la connerie proclamée soit aussi détaillée et épinglée par des arguments de poids.
Je chipoterai donc sur la qualité de l’immortalité personnelle de l’âme. Dans le concept primitif, l’âme ne colle pas forcément à la qualité de l’immortalité personnelle, ni même à celle de l’immortalité définie de manière générale. Il y a même dans les religions de méchantes âmes qui s’autodétruisent par honte d’elles-mêmes, comme dans d’autres, et l’égyptienne en fait partie, qui s’apparentent à la qualité de conservation des corps, d’où la croyance que les pauvres, puisqu’ils ne savaient pas se payer un bon embaumeur, n’avaient pas d’âme, comme plus tard, les papes suspectèrent longtemps que les Indiens d’Amérique en étaient dépourvus pour des questions raciales.

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Que signifie donc l’immortalité pour les cons ?
L’âme serait le berceau d’une activité psychique qui transgresserait les frontières du conscient. Elle passerait d’un corps vivant à un corps sans vie, pour y mijoter quelques siècles, histoire d’attendre le jour « J » au cours duquel ce qui reste de l’enveloppe terrestre, par un retour en arrière, un trucage cinématographique en quelque sorte, se reconstruirait un corps, remis à neuf pour la scène finale du jugement dernier.
« Par-delà la tombe ou la mort » est psychologiquement synonyme de « par-delà le conscient » (Jung « L’anima et l’animus »).
Et voilà la connerie : quelle signification autre que mystifiante faut-il accorder aux religions sur le chapitre de l’immortalité de l’âme, puisque l’immortalité est toujours l’hypothèse d’hommes vivants ! Ce qui empêche toute discussion sur ce qui est situé « au-delà » de la vie, sans entrer dans une forme de connerie divinatoire, même si ce mot est formé de la racine « divin » et que les paroles de Dieu sont supposées être rapportées par des hommes en état de transe ou de délire.
Quant à l’entité invisible vivant dans un monde parallèle qui nous enjoint de vivre selon son bon plaisir, en tenant nos âmes « à l’œil », j’attends toujours que son « vicaire » terrien vienne me le démontrer.

Commentaires

Bravo !

"Le cerveau secrète la pensée comme le foie secrète la bile", disait je ne sais plus quel philosophe. Devant le traumatisme que provoque la peur du néant et le constat de l'absurdité du monde, le cerveau secrète la pensée croyante qui soulage et le blocage anesthésiant de la raison...Exactement comme d'autres organes opèrent une régulation thermique par temps de grande chaleur ou de grand froid.
Le croyant n'est donc un "con" qu'au sens où il s'abandonne au pilotage automatique du cerveau qui vise à atteindre au plus vite un état de moindre stress par le recours à la croyance anesthésiante (l'opium du peuple).
Néanmoins le pilote chevronné sait qu'en cas de danger, il doit pouvoir reprendre les commandes pour éviter le danger supérieur qui se profile à plus long terme...

Un con, pour moi, c’est quelqu’un qui a un raisonnement qui se tient, partout, sauf sur un point, alors son intelligence s’éteint. Il devient con ! L'athée con n’est donc pas un con absolu abîmé dans la connerie. Il est simplement victime d’une idéologie presque mystique qu’il ne peut refouler par le raisonnement.

Parfaitement, mon cher Anonymous.
Aussi, ai-je revendiqué mon droit d'être con dans cet article.
Après tout, quelle part de sérieux faut-il accorder à quelqu'un qui ne se prend pas pour un con ?

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