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Interview de madame Jo.

-Madame Jo de passage en Belgique et titulaire d’un mandat de ministre de l’Emploi en République Centre-Foutrique, pouvez-nous dire si votre pays connaît comme nous une augmentation considérable du nombre de chômeurs ?
-Vous savez Monsieur Maroilles combien en Centre-Foutrique nous sommes attentifs à ne pas dépasser le seuil critique de demandeurs d’emploi.
-Alors, comment faites-vous ?
-Nous cherchons dans trois directions. Nous prépensionnons à partir de 37 ans.
-Pourquoi 37 ans ?
-C’est l’âge de mon fils aîné.
-Il est sans travail ?
-Non. Mais, le CDPTVH sera-t-il encore au pouvoir demain ?
-Deuxième direction ?
-Nous excluons. Vous savez comme le Centre-Foutrique a des difficultés de trésorerie. Or, un chômeur indemnisé nous coûte trois cents centrifoutriquais de l’heure, soit 4 euros 50, or un délesté…
-Un délesté ?
-Oui. Les nécessiteux sont appelés « délestés » dans notre société de progrès de consommation. Un délesté nous coûte 3 euros 25.
-Toujours de l’heure ?
-Evidemment. Alors, vous voyez la différence ? Nous gagnons pour chaque exclu 1 euro 25 !
Enfin, troisième piste, nous reclassons les chômeurs de longue durée. Vous savez, dans notre pays, nous avons des gens qui chôment depuis plus de 50 ans !
-Ils ne sont pas morts ?
-Certains le sont. Alors, ce sont leurs parents qui perçoivent leurs indemnités.

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-Un droit de succession ?
-Non. Une négligence de l’Administration. C’est un peu comme si les gens qui nous ont élus avaient droit comme nous à transmettre leur charge à leurs descendants.
-Comment les reclassez-vous ?
-Une partie s’expatrie à nos frais pour être reclassée ailleurs, c’est-à-dire qu’ils redeviennent chômeurs mais avec un autre statut et d’autres statistiques, dans un autre pays. Nous favorisons beaucoup ce genre d’insertion. Enfin, le gros de la troupe est embauché dans les comptoirs d’embauches par remise au travail forcé à temps partiel.
-C’est-à-dire ?
-Nous avons comme chez vous environ 60.000 emplois non pourvus de titulaires répertoriés par la FGETB.
-La FGETB ?
-Oui, c’est une fusion des syndicats et du patronat. Comme ils avaient des objectifs communs, ils se sont associés. Ces emplois doivent trouver des titulaires. C’est intéressant parce que certains d’entre eux exigent un certain roulement.
-Un emploi roulé ?
-Non, un emploi alterné à remplacement rapide. Un exemple : un ouvrier est chargé du nettoyage à l’aide de produits toxiques d'un environnement pollué. Cela ne lui donnerait pas six mois à vivre s’il travaillait à temps plein. Nous avons choisi l’alternance. Ainsi au lieu de mourir dans les six mois, il vivra un an, davantage même avec les progrès de la médecine.
-Mauvais pour les statistiques, ça !
-C’est évident. Un chômeur remis au travail mort dans l’année est un élément de la statistique qui soulage l’Etat des efforts qu’il doit faire pour subvenir à ses besoins.
-Vous en supprimez beaucoup de la sorte ?
-Cela nous aide à endiguer le flot montant par ces temps de crise. Le roulement, voilà la base de notre politique. Ainsi la FGETB maintient les 60.000 emplois non pourvus tant bien que vaille. Un peu aussi grâce à nos subventions.
-Vous subventionnez les postes aux emplois non pourvus ?
-Evidemment. Sans quoi, il n’y aurait plus de postes d’emplois non pourvus. Nous avons calculé à raison d’un mort tous les six mois et maintenant grâce à notre politique sociale tous les ans, si les 60.000 emplois étaient pourvus, nous aurions 60.000 chômeurs de moins en un an ! Alors qu’on en attend 150.000 de plus rien que pour 2010 ! Tandis qu’ainsi nous ventilons le nombre de sortie par décès et nous maintenons le chiffre de 60.000 pour des raisons que vous comprenez et qui tiennent à garder la population sous pression, puisqu’elle est hostile au parasitisme des paresseux.
-Vous voulez parler de la population qui est contre elle-même, chômeuse potentielle ?
-Oui. C’est très curieux, n’est-ce pas ? C’est comme si nous, ministres, nous étions contre les tire-au-flanc, alors que nous le sommes tous, plus ou moins. Mais c’est ainsi. Et c’est tant mieux pour les gouvernements.

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