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Henri Bogaert, expert en vieux.

Il faut arrêter d'augmenter les pensions, estime Henri Bogaert, prophète et économiste en vieux !
Le Commissaire au plan ferait-il une crise de jeunisme antivieux ? Comme tous les économistes manquant de culture, il n’a sans doute pas lu « Une vieille servante de ferme » de Flaubert ! Ses médailles doivent certainement lui rapporter plus que vingt-cinq francs ?
D’abord qui est-il ?
Une vue sur son site place le personnage dans la haute administration, à un salaire qui lui permettra d’atteindre des plafonds insoupçonnés pour sa pension future :
Charges aux FUNDP : Département des sciences économiques (Académique)
Diplômes : Licence et maîtrise en sciences économiques et sociales.
Domaines de compétences : Macro-économie, prévisions, politique économique, modélisation
Charges externes : Direction du Bureau fédéral du Plan belge
Suivent un certain nombre de casquettes :
Vice-Président du Comité de Politique économique de l'OCDE, Membre du Comité de Politique économique de l'UE, Président du Groupe de travail sur le vieillissement du CPE de l'UE, Membre du Conseil Supérieur des Finances, Membre du Conseil Supérieur de l'Emploi, Membre du CA de la Fondation Roi Baudouin, Membre du CA et du Comité financier de l'ONDRAF
Déjà en 2005, au 16ème Congrès des Economistes Belges de Langue Française, Bogaert tâtait les poches des vieux par des réflexions discourantes sur les dépenses inconsidérées de l’Etat en leur « faveur ».
C’est à cette occasion que Di Rupo, accueillant la troupe de prophètes à Mons dont Bogaert était le mentor, servait la soupe en ces termes : « J’ai toujours été frappé, dans le domaine économique, de voir les phénomènes d’anticipation et l’importance des signaux. »
A deux ans de la crise la plus grave depuis 1929, on ne pouvait pas dire que le parterre était en avance sur son temps. Di Rupo ignorait qu’il faisait de l’humour sans le savoir !
Bogaert est de la classe des économistes qui se sont arrêtés au capitalisme bourgeois et paternaliste de l’entre deux guerre et qui pensent que le néolibéralisme peut parfaitement se comprendre en partant de la même analyse. Il écarte sans même y jeter un regard ce néolibéralisme attentatoire aux principes et aux valeurs qu’on démêlait parfois du paternalisme distant et profiteur du capitalisme classique, en niant les dégâts humains d’une productivité sans précédent et qui ne profite plus qu’à l’actionnariat, le monde ouvrier en étant « récompensé » par le licenciement des surnombres.
Sous des grands airs et avec un diplôme comme il en pleut, Bogaert peut imprimer ce qu’il veut de ronflant sur sa carte de visite, ce qui compte ce sont ses arguments pour suggérer en douce de retirer le pain de la bouche aux vieux, après avoir trouvé normal de mettre les travailleurs au pain sec, sinon d’être fin moulus par les mesures antichômeurs de la Milquet
Ses arguments sont bien connus. Ce sont ceux des mouvements libéraux d’Europe auxquels Sarkozy donne le « la » : maintenir l'équilibre budgétaire sur le dos des plus pauvres, se montrer raisonnable dans les « avantages » sociaux supplémentaires et augmenter l'âge effectif de la retraite.

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Si l’on se fie à Daerden, ministre des pensions, alors qu’on s’est fié à Daerden quand il était à la Région sur l’état des routes dont il avait la responsabilité… enfin passons, les pensions sont assurées jusqu'en 2015, l’économiste Bogaert s’inquiète pour l’après 2015. A-t-il peur pour lui ou pour nous ? Vu son âge, ce serait plutôt vers 2025 qu’il pourrait s’inquiéter pour lui, quant aux autres, c’est tout de suite que les pensionnés belges d’aujourd’hui ont, d’après les statistiques européennes, le taux de pension le plus bas par rapport à leurs voisins.
Encore heureux que ce type ne veuille pas diminuer les pensions illico : "Je ne dis pas qu'il faut diminuer les pensions. J'ai dit qu'il ne fallait pas les augmenter ou alors limiter l'augmentation à de légères adaptations au bien-être". C’est quoi, pour lui, le bien-être de ceux qui après une vie de labeur se démerdent souvent avec moins de mille euros par mois en poche ?
Ce qu’il veut, l’économiste, c’est que s’accroisse encore la différence de revenu entre le pensionné belge et ses voisins allemands, français et hollandais ?
Belle mentalité !
Bien entendu, au nom du libéralisme social, notre Commissaire au plan estime qu'il faut augmenter l'âge effectif de la retraite à 63 ans, au lieu de 59 ans actuellement.
C’est étrange comme nous avons le don d’attirer à la fonction publique des mentalités pareilles !
C’est le lourd héritage d’un passé libéralo-socialiste, quand la haute administration se recrutait parmi les cuistres pistonnés de la bourgeoisie et des partis.
On est fadé en prévisionnistes dans ce pays, tous plus ou moins en cheville avec les bourges et les banquiers, incapables de discernement quand la crise s’amène, mais forts de certitudes pour en faire payer les conséquences aux plus faibles, quand ça craint derrière les guichets où sont planqués les magots.
Si j’étais marxiste, je pourrais dire « Vas-y Henri, rogne les parts d’en-dessous tant que tu peux, plus vite tu mettras les gens sur la paille, plus vite ils se révolteront ! T’as déjà la Milquet qui déglingue du chômeur à tour de bras. Tant mieux. Quand les CPAS pourront plus suivre, ça fera de la graine d’anar. Seulement fais gaffe, mon pote, que l’élastique te pète dans la gueule ».
Comme je suis un citoyen sans solution extrême et que casser tout, même si ça soulage, on reste quand même avec le problème après les assiettes cassées, je ne peux qu’exprimer mon mépris profond pour ces gens accrochés au système comme un pou à un cheveu et qui, incapables de proposer des solutions sociales, ramassent, en attendant et de façon indigne, l’oseille que l’Etat, trop généreux pour certains et fort ladre pour tous les autres, leur alloue de façon imméritée.
T’as raison Henri, t’es le meilleur… dans la connerie.

Commentaires

Bravo Richard ! Mais pourquoi les papys n'iraient-ils pas tout casser pour une fois...juste une fois avant de casser leur pipe ? On partirait heureux d'avoir défendu nos convictions jusqu'au bout et que de souvenirs pour les descendants!

Tu as raison cher Tounet.
Note que le vieillissement de la population a du bon. Cela fait pencher le poids des électeurs du côté de l'âge. C'est la seule "morale" que nos députés connaissent.

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