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Les beaux débats.

Les débats de ce dimanche sur nos deux télés avaient, ô merveille, des sujets différents.
RTL posait la question rémanente du foulard et RTBF se penchait sur l’éventualité d’une réforme de la monarchie.
Après l’effet de surprise produit par ce miracle, quand on a un Delpérée, un Dubié, une Simonet, un Flahaut, un De Decker, un Alexandre De Croo, un Yakob Mahi, un Delruelle, Me Uytendael., etc. agités dans un gobelet de zanzi, afin de répartir les sommités en deux groupes, que voulez-vous que Nadia Geerts, seule personnalité à mettre hors le lot, fasse contre ce 421 d’enfer ?
Elle aurait eu beau courir d’un studio à l’autre, la pauvre ne pouvait relever le niveau pour infirmer l’idée que l’on a de nous à l’étranger.
Non, tous les Belges ne sont pas ce que Vrebos et consort nous montrent !
Aussi bizarre que cela paraisse, on aurait dit que les deux débats n’en faisaient qu’un.
Le phénomène relève du mirage dans une tempête de sable. Ici, c’était une tempête de mots.
A force d’être habitué aux visages du quarteron d’individus qui à lui seul représente toute la démocratie belge, on n’arrive plus à le voir, ce que Flaubert conteste à propos d’une pile d’assiettes chinoises, encore n’a-t-il évoqué que des objets.
Les interlocuteurs inamovibles et interchangeables d’une télé l’autre font qu’ils s’entrecroisent dans les couloirs, et nous perdons pieds, entre le direct et l’indirect d’une grammaire que nous ne comprenons plus, comme dans une conférence à Liège d’un philosophe de Leuven. On ne veut pas perdre l’invitation gratuite et on s’en repent au bout d’un quart d’heure !
Si nos grands hommes avaient fait la navette d’un studio à l’autre, cela aurait passé inaperçu !
Que font donc les directeurs de castings de ces deux boîtes rivales ?
Qu’on exige que le roi porte le voile et que ce soit le seul voile que l’on supporte en Belgique, à l’exception des voiliers, évidemment, et qu’on n’en parle plus.
Et puis, qu’est-ce qu’on entend par signes distinctifs ? Le costard du bel Armand De Decker et la moumoute de Vrébos sont-ils vraiment des accessoires ostentatoires qui expriment quelque chose en-dehors d’eux-mêmes ? Le chic d’un MR et la coquetterie d’un journaliste sont-ils répréhensibles ?
Yacob Mahi pense que oui ! La société belge relève pour lui d’un totalitarisme sans égal !
Et il n’a pas tout à fait tort pour le totalitarisme, quant au « sans égal » c’est oublier qu’on fait mieux et plus fort en terre d’Islam depuis longtemps.
Bien sûr, le Belge voit l’immigration d’un mauvais œil et si on a fait des lois contre le racisme et l’antisémitisme, c’est expressément pour lui.
Je crois même que nos gloires de plateaux dans ce cas précis, n’ont garde de soulever le problème de la loi du plus grand nombre.
C’est évident que si nous avions un type moins con que l’actuel staff du Front, il ferait des scores comme Jean-Marie vient de faire en France.
Alors, vivent les cons dans ce cas particulier.
Il faudra attendre les prochaines élections pour voir Modrikamen en action, pourvu qu’il ne se révèle pas avoir l’étoffe du leader du FN.

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N’empêche, Yacob Mahi, on sent bien aussi ce qu’il pense, et ce qu’il pense, ce n’est pas très reluisant non plus. En plus, au nom de sa foi, il interrompt tout le monde. Et ça, qu’on soit curé, moine bouddhiste ou grand Iman, c’est emmerdant pour le téléspectateur.
Ah ! oui, la monarchie, qu’on laissait sur le bas côté de l’écoute, faut que j’y revienne.
A part Josy Dubié, républicain belgicain, tous les monarchistes étaient le doigt sur la couture du pantalon. Il manquait un rattachiste pour réchauffer le pot-bouille.
La seule idée qui inquiète un peu, concerne le successeur d’Albert.
Philippe à près de Cinquante ans sera-t-il prêt le moment venu ?
Dans le langage de cours, être prêt signifie plaire à tout le monde, plutôt que ne déplaire à personne. Vous saisissez la nuance ? Oh ! elle est infime. Aussi infime que la différence qui sépare l’écolo de la ministre Simonet à propos du voile à l’école.
Bref, ce monde donnait l’impression d’être à bout de souffle, à court d’idées. C’était comme discuter du sexe des anges à l’aube d’une nouvelle crise économique…
Je crois que ce dimanche, on a touché le fond !
Puisqu’en France la politique regorge d’hommes de talent, ne pourrait-on faire des transferts comme en sport ? J’ai une liste à disposition des gens du casting des deux lucarnes.
Je ne sais si j’aurai encore la force d’ouvrir le poste dimanche prochain. Rien que d’y penser, ma raison s’égare !...

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