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Les cons vivent moins vieux !

Le sénateur Monfils, n’a pas dédommagé les blogueurs qui ont réfléchi à la critique de Hadopi, sauce MR. Il aurait dû, cependant, c’est d'eux qu’il a outrageusement copié sa proposition de loi « améliorée ».
Monfils est devenu ainsi le premier crypto-libéral, de l’Histoire, réussissant le tour de force de proposer une loi protégeant le commerce de la chose artistique qui ne devrait pas être un commerce du tout.
L’apparatchik liégeois a l’air comme ça sérieux et compétent. Qu’on se détrompe, c’est un anticommuniste primaire qui voit des atteintes à la liberté individuelle partout, et surtout, qui s’enflamme à la pensée de voir le bel argent que devraient gagner les artistes, filer entre leurs doigts.
Or, ce bel argent n’existe pas. Les artistes aujourd’hui, enfin les milliers d’artistes qui vivent comme des cigales, se contentent de rien ! Loi Hadopi ou pas, ils crèvent littéralement de faim dans une société qui ne reconnaît que quelques loustics au talent fort controversable qui touchent le pactole, un peu par chance, un peu par piston et un peu par talent (pour quelques-uns).
Monfils vit donc dans l’aigreur de ses contradictions, puisqu’il veut empêcher la liberté des gens à se cultiver, au nom d’un bénéfice qui aurait échappé aux élucubrations de ses nouveaux Antoine.
Faut-il qu’il soit à ce point délirant pour ne pas voir que les sociétés des auteurs et autres SABBAM sont des attrapes nigauds qui vivent plus de la bêtise des milliers de petits artistes, que des recettes des gros poissons du disque ou du livre !
Tout le monde aujourd’hui a du talent, même lui, à fouiller un peu…
Mais il faut avoir une autre sorte de talent qui n’a rien à voir avec l’Art pour retirer du fric du don qu’on a ; une famille fortunée, un papa dans l’industrie du disque, un autre dans l’édition, un magnifique cul tout potelé, une aptitude à coucher, voilà quelques arguments pour faire du flouze, quant au talent, il est très accessoire ; mieux, par certains côtés, il gêne un peu.
Exemple, le fils Sardou qui s’est lancé dans l’écriture à défaut d’avoir un filet de voix exploitable comme le paternel, c’est fou ce qu’on parle de lui à Europe 1… dans la pub qu’on lui fait. Si par extraordinaire, il écrivait comme Flaubert, tout le pognon de son père ne serait pas suffisant pour qu’il soit reconnu « écrivain » !
C’est ainsi. Monfils qui, lui aussi, hésite à exploiter le sien, devrait le savoir.

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La difficulté dans l’Art, c’est de faire savoir qu’on est « quelqu’un » capable de tirer un revenu d’une chose qu’on juge ailleurs, même meilleure, comme de la merde. Alors sur le coup, les renifleurs du fric rappliquent sec. Ils marchent à l’odeur de l’argent.
Les vrais requins ne sont pas parmi cette jeunesse qui copie des films et des CD, mais dans l’univers quasiment enchanté de la maison d’édition, du studio d’enregistrement et de l’impresario à titres divers. Le gibier ? C’est la collection de pauvres types qui bosse « à côté » pour se payer une heure de studio ou comme cette quasi grand’mère qui agite triomphalement le script d’une pièce de théâtre devant un quarteron d’admirateurs sur son blog, afin de leur annoncer qu’elle va faire éditer son œuvre, qu’elle croit au moins égale à celle du grand Will !
Voilà, le gibier idéal que la loi Hadopi ne sauvera d’aucune manière. Voilà les pigeons frais pondus qui roucoulent dans les mains des joueurs de bonneteau, en attendant que les escrocs rincent le fonds de leur petit commerce !
-Médème votre eûvre est admirâââble !
Sur le temps que la grand’mère se demande si elle peut encore coucher sans être ridicule, Monfils s’emballe au nom de l’Art et des artistes spoliés !
Devant les plaintes, Monfils adapte sa proposition de loi sur le téléchargement illégal. C’est comme l’eau de la tinette des petits slips au rinçage de Milquet dans sa traque aux chômeurs, c’est du purin de politique ! Du jus ultra-sensible pour animateur des Chiroux ! Du caca fleuri du théâtre de la Place ! Des premiers prix de poésie d’échevinat malade de la peste de connivence…
Beau comme un cratère antique, Monfils s’est fait urne pour le réceptacle total de la grogne. Il ne vise plus désormais que « les fournisseurs d’accès et les plates-formes de téléchargement ».
Si l’on en croit les statistiques de RTL, les cons vivent moins vieux que les autres. On ne sait pas si l’Institut de statistiques qui a pondu ça, y incorpore aussi les propositions de loi, auquel cas la Hadopimania du Sénateur n’aurait pas une vie trop longue.
On voit d’ici le tribun balancer ses sanctions graduées : avertissement, amende, coupure progressive de l’accès à Internet - comme la loi Marthe Richard pour les « maisons » - la fermeture en sanction ultime (c’est normal quand on parle de tolérance zéro) ! Comme la connerie n’est jamais seule, Ecolo et les PS proposent autre chose, histoire d’accompagner.
Ce pays s’enfonce dans des lois par paquets, des interdits, des règlements, enfin tout un fatras absurde dans le seul but de masquer l’essentiel : les libertés fichent le camp. On ne défend plus que celle des détenteurs du pognon.
Hadopipo, sans doute, le Talleyrand liégeois nous en a si souvent joué !

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