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Pétard mouillé ou fin de l'Etat ?

« Bètchette » Onkelinx ne parle jamais tant de la crise, du chômage, de la pauvreté que lorsqu’une autre préoccupation prend la une de l’actualité. On a pu le vérifier avec BHV, elle n’en a que pour la justice sociale. Certes, cela se défend. Tout de même, si un jour nous sortons du merdier et qu’on repense à la crise, au chômage, etc., je parie qu’elle nous parlera de BHV.
Esprit de contradiction ? Non, plutôt l’art de noyer le poisson, surtout qu’elle ne présente de solution ni pour l’une, ni pour l’autre.
Tandis que Bètchette se redécouvre socialiste, le jeune Alexandre, le fils De Croo, ancien businessman, gère sa participation au gouvernement comme le contremaître d’un atelier de mécanique. Il rappelle son ministre en poste et Leterme saute. C’est comme s’il avait dit au premier ministre « vous êtes viré » !
Qui n’a pas connu dans sa carrière un patron héritier de son vieux et qui en quelques années met la boîte en faillite ? Peut-être bien que le jeune entrepreneur a raison de gérer le VLD comme un garage, en attendant, il n’a plus la cote des autres partenaires.
Tactique sans doute, puisque le jeune Alexandre revient sur la décision de faire tout sauter en repoussant la conclusion sur BHV à la semaine prochaine. Reste que ce chef de parti a perdu la confiance de Leterme et qu’il n’est pas possible d’aller rendre son tablier au roi, puis de courir le lui reprendre rien que par la bonne volonté d’Alexandre De Croo. Quand on pense à la prudence de Herman père, on se demande si le VLD a fait une bonne affaire avec le nouveau patron ! Alexandre fait penser à Jean Sarkozy, autre fils chéri, mais dont la pression de l'opinion publique a quand même calmer l'ambition. Hélas ! l'opinion publique en Flandre est depuis longtemps détournée des "bonnes causes" pour embrasser les "mauvaises ".
Un autre fouteur de merde, c’est le bon gros. Ses propositions étaient trop déséquilibrées pour que les belgicains francophones puissent les accepter sans bricoler quelques aménagements pour qu’en tribune ils défendent quelque chose. Dehaene les a bien eus !
Le choix du roi pour le banquier-démineur était maladroit. A près de septante ans, Dehaene est en bout de carrière, le temps de ramasser quelques millions et le voilà définitivement retraité. Dans ces conditions, il ne pouvait quitter la partie en jouant vraiment les conciliateurs, sans ramasser une volée de bois vert de l’opinion flamande nationaliste en diable. Il était à prévoir que le gros mariolle allait tailler des croupières aux francophones pour se tresser une couronne de bon flamand.
Les voix de nos cracks résonnent encore à mes oreilles « S’il y en a un homme capable de trouver des solutions miracles, c’est bien Jean-Luc Dehaene », pauvres cloches qui n’avaient pas mesuré le piège dans lequel ils allaient tomber ! Par bêtise ses adulateurs francophones l’auront lauré indûment.
Le système qui consiste à se faire valoir pour se faire élire offre un défaut majeur, celui de flatter une opinion dominée par une minorité. Si bien que pour avoir une chance de poursuivre le métier, nos élites sont obligées d’embrayer sur le plus large consensus possible... en réalité celui d’une minorité agissante. Aussi curieux que cela paraisse, la démocratie a adopté la théorie marxiste de la minorité agissante, dans le cadre d’une dialectique électorale.
C’est tout de suite vérifiable des deux côtés de la frontière linguistique.

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Le nationalisme flamand a pris de l’ampleur entre 40 et 45, avec ses milliers de convertis au national-socialisme qui rencontraient les aspirations d’une aile flamande anti-francophone. Si Adolphe avait gagné, il entrait dans ses projets de prolonger « l’anschluss » façon autrichienne à la Flandre, c’est dire l’enthousiasme. La libération et les sanctions prises par l’Etat belge contre la collaboration flamande à l’hitlérisme au lieu de ramener l’opinion flamande vers un mea-culpa permit de rassembler les nostalgiques et les nouvelles couches nationalistes.
Ainsi naquit la Volksunie qui allait faire des petits, le Vlaams Blok mué en Belang, suivi par la liste De Decker et la N-VA de Bart De Wever, le nationalisme à l’Adolphe et les relents de la guerre aussitôt oubliés, mais restant fondateur.
Avec un VLD qui cherche des voix et qui pourrait les trouver dans la surenchère, cela fait un fort courant nationaliste, hostile à la francophonie et à la démocratie. Le CD&V ne s’opposera pas longtemps aux extrémistes devant le risque de perdre les élections.
L’extrémisme de droite devient ainsi, maître du jeu.
Côté wallon, on est aux antipodes de ce nazisme rampant. Les partis auraient plutôt tendance à s’autoréguler sur un concept d’une Belgique qui n’existe plus, vaguement socialiste et franchement libérale, sans conviction réelle et sans bien comprendre la dangerosité des pointus d’en face.
Reste aux Wallons à percevoir ce qui se joue ; mais, avec nos représentants, nous sommes mal barrés.

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