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Elio Di Rupo roule pour qui ?

En France, en y regardant de près, ce ne sont pas tant les affaires des rapports intéressés de Jean-Marie Banier et de son chorège Liliane Bettencourt, mais la misère qui grandit et ouvre les yeux à une population maltraitée par les événements.
Les Français ont toujours eu une longueur d’avance sur nous quant à leur regain de curiosité méfiante à l’égard des personnels politiques.
En Belgique, quand la misère monte, il faut plus de temps aux citoyens touchés pour réaliser et désigner les responsables. Les mal-aimés du système n’ont qu’eux-mêmes pour se défendre
Ce que l’on reproche à Sarkozy et à sa méthode s’applique à notre pays aux mœurs politiques identiques.
Le PS belge complique notre différence. Il participe au pouvoir, s’y est assimilé et est devenu pareil au plus ranci des libéraux. Il n’est plus « indigné » du système inégalitaire de l’argent roi, mais y participe par le train de vie et les émoluments des « camarades » au pouvoir et par les mesures qu’il prendra en parfait accord avec la droite libérale, pour maîtriser le déficit !
Il y participe encore par l’affadissement de ses élites parfaitement déconnectées des réalités sociales. On peut même dire que la droite et la gauche sont à égalité dans les cours et les juridictions où s’y traînent leurs casseroles qui émergent, comme les rats crevés remontent parfois à la surface des eaux des égouts…
Le Florentin qui se fait respecter aussi en Flandre et qui est président du PS chargé de former un gouvernement d’Union nationale, sous ses dehors autoproclamés d’« humble » citoyen, s’est toujours considéré d’une essence supérieure, fin négociateur et habile manœuvrier, or, ses astuces sont cousues de fil blanc. La toute dernière est révélatrice de l’homme. Comme il doit se faire adopter par la majorité des Flamands, il vient de ressortir le vieux serpent de mer de l’amnistie de la collaboration active des Flamands au nazisme durant la dernière guerre. Plus personne n’en parlait. Il doit peut-être encore exister dans le fond d’une province au Lion noir, l’un ou l’autre vieux briscard, Waffen SS en 42, tricard en 45 et pensionné de l’Etat belge en 80. Les descendants ont tourné la page, même s’ils se sont inscrits en priorité au Vlaams Belang ou à la NV-A, par tradition familiale.
Est-ce la bonne méthode de claquer les cymbales au Crépuscule des dieux de Richard Wagner… à propos de la plaine flamande, qui est au Rhin ce que Hub Boers est à l’intelligence ?…
Reste dans l’âme flamande une vieille épée germanique qui n’est plus à brandir à propos du pangermanisme, mais qui se tire du fourreau assez volontiers au nom du caractère sacré du sol flamand, de la lutte courageuse de la Flandre et de l’esprit de Bart l’Espiègle, respectueux de l’ordre et des valeurs bourgeoises.

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Reniant le passé du PS, notre « furbo » élève de Machiavel, vient négligemment de déposer quelques mots dans les oreilles complaisantes des journalistes à sa portée, selon lesquels il réfléchirait très bien dans l’avenir – si on lui accordait la confiance – à reparler de l’amnistie.
Voilà l’homme, le marchand de tapis d’un souk oriental. Il a trouvé une compensation, pour faire patienter le contentieux BHV entre Malines et Bruges et l’idée du séparatisme.
Certes, ce n’est pas suffisant, mais cela en dit long sur la manière dont Di Rupo comprend le donnant-donnant.
La religion du secret en Belgique recouvre d’une toile cirée un monde politique devenu opaque. Sarkozy, dans le même droit fil, s’est enferré dans une politique de soutien à Eric Woerth, non pas pour travailler aux changements des structures de l’Etat en toute quiétude, mais parce qu’il ne savait pas faire autrement, Eric Woerth faisant partie, on le sait aujourd’hui, du système alimentant de l’argent des riches, la campagne électorale de Sarkozy à l’élection présidentielle.
Quelles sont les motivations profondes de Di Rupo issu d’un parti socialiste qui a eu un parcours étonnant depuis son heure de gloire ouvrière, pour devenir la banquette de Messieurs les Rond-de-cuir de la banque, à la fois pilier de la monarchie et partenaire du libéralisme mondialisé ?
Quelle est notre affaire Woerth que nous ne connaissons pas ?
Posés en d’autres termes, quels sont les réels motifs de Di Rupo qui le poussent à vouloir à tout prix s’entendre avec Bart De Wever ?
La gloriole, l’argent, le pouvoir, le roi, Paul Frère, apprendre le flamand ou la main de ma sœur ?
Après l’affligeant spectacle de nos journalistes de télévision sous l’orage de saison et l’espèce de paralysie qui retient les autres à ne pas gratter le vernis social, nous serions en train d’oublier « l’impensable », au chant de Hakima sur la pluie et le beau temps ?
C’est bien possible après tout.
Il est dommage que nous soyons si peu curieux à la suite de cet aulète d’Elio qui nous joue les mystères d’Eleusis, sans nous apercevoir que c’est un drame avec son chorège, comme Jean-Marie Banier a Liliane Bettencourt. !

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