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L’initiative aléatoire…

Ça tombe bien, Di Rupo a toujours eu la religion du secret. Sa tâche de préformateur, il la voit dans les mêmes eaux : fausse sortie et double couloir, réunion dans des endroits insolites, par porte dérobée et issues sur deux rues, entre façades en trompe-l’œil.
Le politique belge, c’est du Ghelderode, un théâtre dans un décor de cimetière…
On se demande pourquoi, avec si peu de connaissance de ce qui devrait être évidemment connu au bureau du PS, boulevard de l’Empereur, les membres honorables de la garde rapprochée de l’Auguste ne se rebiffent pas ?
On voit, pour moins que ça au MR, les ardents du premier cercle trouver Reynders trop mollasson et Gérard Deprez trop fouille-merde. Serait-ce que le parti des riches est plus vivant et plus libre dans ses propos que le parti des pauvres ?
Dire pourquoi le Bureau d’Elio-le-magnifique ne moufte pas, c’est simple. Regardez de qui il est constitué ? Tous ces membres distingués sont des socialistes gavés de mandats, « accablés » d’honneur et de responsabilités, des gens qui auraient bien tort de se plaindre de la religion du secret d’un maître du genre. Déconnectés de la base, à cent lieues de se mettre à la place de leur clientèle, voilà ce qui plaît à l’Aigle de Mons : des gens malléables et dont il façonne à sa guise les silhouettes.
Alors, camarades, voici le temps des responsabilités !
Les journalistes qui ne savent rien de plus s’en sont retournés dans leurs rédactions avec l’angoisse de la page blanche.
Comme si le scénario n’était pas inscrit d’avance !
Comme si habile ou stupide, Di Rupo avait le choix en cassant la baraque en tant que socialiste ou manger son chapeau pour sauver la dynastie.
C’est qu’il va le déguster, son chapeau, Elio Di Rupo et avec son nœud pap en plus comme hors d’œuvre.
Il aura beau dire que « c’est ça ou le chaos », quoi qu’il fasse ce sera le chaos quand même et le chemin de croix pour les petites gens.
Dans le fond, qu’est-ce qu’on s’en fout d’Albert et des thèses flamandes, de Bart De Wever et ses exigences territoriales, comme du temps de Léopold II quand les puissances coloniales traçaient à la règle et l’équerre une Afrique qui en porte toujours les traces !
Ce que les Wallons veulent, c’est moins de misère et plus d’égalité entre les revenus. C’est le rétablissement d’une règle que l’on a oubliée, celle du respect des travailleurs qui sont les seuls à faire la richesse de ce pays. C’est éviter l’effondrement de la culture wallonne par une mixité trop en faveur des apports étrangers qui conduisent à la confusion et l’impression des autochtones d’être dépossédés de l’essentiel, afin de satisfaire on ne sait quel internationalisme qui, mal organisé selon des thèses socialistes fort controversables, fait naître sur fond de crise, un racisme nouveau sur le racisme ancien qu’ont tous les peuples et que les socialistes ont toujours feint d’ignorer, y compris dans leur clientèle électorale.

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C’est clair, Di Rupo, s’il ne jette pas l’éponge, devra satisfaire au messianisme flamand sur le rôle « divin » du territoire attaché à la langue. Il devra plaire aux thèses de Bart De Wever sur le social aux antipodes de ce que les socialistes pensent de l’Etat providence. Comment adapter un discours depuis la régression sociale que veut la NV-A ?
Comment après avoir chanté l’Internationale, diriger un pays « nouveau » sur des frontières linguistiques renforcées ? Comment effacer le petit million de francophones « coincés » sur des portions de territoire entourant Bruxelles sans liguer les Bruxellois contre lui ?
Comment, enfin, faire croire à un pays qui n’existe déjà pratiquement plus, alors que Kris Peeters va proposer une Charte – c’est-à-dire une Constitution – pour la Flandre ?
Nos petits rigolos auraient mieux fait d’en faire autant avec le soi-disant plan B, plutôt que se démener pour tenter un accord avec les Flamands, non pas équilibré, mais honteusement en leur faveur, toute l’astuce étant que cela ne se sache pas trop, le tout étant une évidence depuis qu’on nous serine depuis toujours que les Francophones ne sont demandeurs de rien.
Di Rupo aura beau avoir l’âme florentine, ça on le sait depuis longtemps, personne ne saurait dire si cette âme florentine se nourrit de la seule passion du pouvoir et du formidable ego de celui qui la porte ou si elle se lance dans un jeu entre fourbes avec la conscience d’un peuple wallon en attente, derrière ?

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