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Quand Pierre-Yves passe à côté…

Demotte : « La réforme ne me fait pas peur », titrait Pierre-Yves Thienpont du Soir. Moi, c’est Demotte qui me fait peur. Ce licencié en science politique a été élevé dans le sérail socialiste pour diriger les hommes. Et c’est en cela qu’il me fait peur, tant son langage est policé, ses mots et ses manières étudiés et finalement, de sa belle voix de speaker de radio, Rudy Demotte peut dire exactement le contraire de ce qu’il pense, en toute bonne foi et pour « faire avancer la cause ».
Oui, mais voilà, quelle cause aujourd’hui que le PS n’a plus de culture de classe ?
Je ne veux pas dire que c’est toujours en fonction de ses intérêts et de la propagande du parti qu’il met en ligne ses réflexions, mais c’est avec l’arrière pensée de faire coïncider l’intérêt public avec sa démarche en toute circonstance, même quand les deux sont inconciliables. Et c’est en cela qu’il est dangereux.
A vrai dire, le ministre président parle d’une réforme qui ne lui fait pas peur ; mais dans la demande flamande « acceptable » et l’arrière pensée qui la sous-tend, à savoir la séparation en deux Etats de l’Etat belge à plus ou moins longue échéance, où se situe Rudy Demotte ? On l'ignore..
Croit-il vraiment que la tendance séparatiste s’arrêtera d’elle-même ? On aurait plutôt tendance à croire que Demotte restera fédéraliste tant que les Wallons le resteront, en attendant il fait semblant de ne pas suivre l’enterrement différé de la Belgique.
Son patron a vaguement parlé un jour du plan « B ». C’était évidemment une imposture. Comme à son habitude, Di Rupo prenait les Francophones et l’opposition flamande pour plus bêtes qu’ils ne sont.
C’est même un des travers des plus répandus de l’intelligentsia dirigeante socialiste, de considérer en-dehors des avocats et des licenciés de toute sorte qui composent désormais exclusivement l’appareil, que le reste de la population est incapable de comprendre intellectuellement une « fine » politique.
Rudy Demotte envisage-t-il vraiment l’éventualité d’un divorce avec les Flamands ? Et dans l’éventualité d’un pareil dénouement, quels sont les mesures que Rudy Demotte pourrait rapidement mettre en œuvre avec l’accord des autres partis francophones ?
Car, prévoir, c’est son rôle de chef de l’exécutif.
Mais voilà, ce n’est pas en pleine négociation qu’il va tirer dans le dos du chef. Tout le monde pourrait l’admettre ; s’il n’avait échappé à personne qu’en parlant du plan « B » et Onkelinx avec lui, Di Rupo ne permettait-il pas implicitement une initiative de Demotte à un moment où elle était possible ?
Celui-ci ne l’aurait-il pas compris ? Ou alors, Demotte fait-il partie du complot ourdi hors de l’espace public, dans la Loge de Di Rupo, par exemple ?

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Tout cela n’est pas bon.
La politique des secrets est une politique qui a tendance à favoriser le mensonge et les menteurs.
Autre reproche, il faut tirer au clair les affirmations répétées des Flamands qui se disent fatigués de nous reverser une partie des fruits de leur travail pour combler nos déficits sociaux.
Les chiffres avancés par les Flamands sont-ils exacts ?
Sommes-nous des assistés ?
Dire le contraire ne suffit pas.
Avancer masqué non plus. Si les Flamands ont raison, nos représentants parmi les 7 négociateurs sont défavorisés, car c’est un handicap de négocier dans les conditions d’un subsidié à son bailleur de fonds.
Si Demotte était si certain de ce qu’il avance, il nous aurait fichu à la tête des chiffres plutôt que de vagues assertions.
Une fois de plus Pierre-Yves Thienpont est passé à côté d’un bon papier !

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