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Un égoïste inquiet.

On peut se réveiller avec de drôles d’idées. Ainsi, cette question : suis-je de gauche ?
La réponse n’est pas évidente.
A commencer par le nombre de blogs dans lesquels je débine le PS.
On pourrait rétorquer : est-ce que le parti socialiste est de gauche ?
Mais, ce serait trop facile. Il ne s’agit pas du PS, mais de moi.
L’autre jour, un lecteur d’extrême-droite m’a demandé d’écrire pour son mouvement !
Si ce lecteur a trouvé que mes textes lui convenaient, c’est qu’il doit y avoir quelque chose qui m’échappe ?
Ou, alors, il n’a rien compris ?
Qu’est-ce qu’être de gauche ?
Y a-t-il un parti en Belgique qui correspond à des valeurs que je défends ?
J’ai beau chercher, à part le PS, quel parti représente la gauche au parlement ? Un parti qui n’est fort que de deux ou trois idéologues et qui fait 0,2 % aux élections, pourrait-on dire que c’est un parti qui pèse sur le pouvoir ? A-t-il une utilité ?
Le seul qui aurait pu tenir un rôle face au PS, c’est le parti communiste, s’il n’était pas empêtré, encore aujourd’hui, dans les fâcheuses comparaisons avec le parti qui a conduit l’URSS à la ruine et dont l’Occident a eu soin de souligner les dictateurs sanguinaires qui l’ont ensanglanté, pour faire croire au monde que le communisme était à leur image et donc qu’il ne valait rien, de sorte que les masses populaires se sont détournées de Marx qui passe encore pour leur théoricien.
Les écolos ? Est-ce bien un parti de gauche ? Depuis les génuflexions de Jean-Mi Javaux, j’en doute. Ce parti prend trop de plaisir à se frotter au PS et au CDH sans autre arrière pensée que la pelouse à entretenir et l’éolienne à construire, pour faire passer le social au premier plan de leurs soucis. C’est, en son genre, un parti élitiste de cadres moyens.
Du point de vue de la critique capitaliste, il n’y a plus de parti de gauche en Belgique.
L’occasion était belle après la crise de 2008 d’en faire une analyse sérieuse. De partir, par exemple de l’imposant ouvrage de Baudrel « Civilisation matérielle, économie et capitalisme » qui démontre que le capitalisme n’est pas une idéologie mais un système économique empirique, fait de bric et de broc par les « élites » dont l’enjeu est le pouvoir.
Au contraire, la crise passée on ne voit plus que les vassaux de la mondialisation, le PS en tête, qui prient pour que la croissance reprenne et que le raout continue, inventant, une morale appropriée, comme les conteurs animaliers font de l’anthropomorphisme.
Comment après ce constat se dire de gauche ?

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En réalité, je suis de gauche sans possibilité de faire un choix entre les programmes des partis.
Parmi les centaines de milliers d’absentéistes, il doit y en avoir des dizaines de milliers qui pensent comme moi. Si l’on tient compte des électeurs qui votent PS tout en ne s’illusionnant plus sur ce parti, on peut dire que cela fait un beau paquet de gens qui sont à côté de leurs pompes et qui se demandent s’ils doivent voter ?
Cela ne répond pas toujours à la question principale qui m’intéresse.
Est-ce que je suis de gauche ?
Je ne sais plus honnêtement.
Ce que je sais c’est que hais l’égoïsme et la bêtise de la droite, la veulerie, la manière indécente avec laquelle elle considère l’ensemble de l’humanité.
Parmi les électeurs du MR, il y a ceux qui voteraient pour un Le Pen, s’il était Belge et qui n’ayant que des imbéciles à lui substituer, adhèrent au MR en désespoir de cause ; mais qui sont profondément racistes, détestent l’Etat « qui leur prélève plus de taxe et d’impôt, qu’aux autres ». Ils regroupent les Roms, les Noirs, les Arabes, les chômeurs et les étrangers pauvres dans un parasitisme qu’il faudrait Flytoxer. Même adhérents du MR, ils soutiennent les efforts de Di Rupo, parce qu’ils sentent qu’il est un des leurs et que dans la partie qui se joue avec la Flandre, ce qu’il faut sauver c’est leurs magots, leurs combines, le système… Et de fait, l’Etat que Di Rupo sert n’a qu’une seule politique, celle-là même qu’ils veulent.
Alors, qui suis-je ?
Au terme de ce billet, je ne suis pas plus avancé.
J’ai peut-être tort de me poser ces questions et d’y tenter d’y répondre ?
Peut-être suis-je un individualiste, un égoïste dans le fond, un anarchise sûrement, mais de droite ou de gauche ?... ou des deux !... quelqu’un qui reste dans un particularisme qui l’exclut d’adhérer à ce qu’il estime être une démarche infantile, une participation à un monde qu’il ne veut pas ! Un idéaliste, en quelque sorte, en quête d’un idéal ? Un utopiste, qu’on désigne sous le nom de populiste, pour en être débarrassé facilement d’une formule…
Quelqu’un ni de très honnête, ni de généreux, inclassable ?
L’écrivain Houellebecq s’est servi de son égoïsme de consommateur pour faire fortune dans la littérature. Il a saisi l’intérêt de mettre le lecteur dans son caca. Peut-être suis-je dans le mien en égoïste qui se regarde le nombril à longueur de blog ?
Va savoir ?

Commentaires

Puis-je faire une suggestion? Ne seriez vous pas un radical homme de gauche, donc pas socialiste, pas communiste, pas capitaliste, vous seriez un homme du "peuple". En tout cas, lorsque je lis votre billet, c'est bien l'idée que je me fais, la seule incertitude, c'est que compte tenu de votre titre de noblesse, il y a d'une certaine manière comme une incompatibilité...mais bon.
Libre à vous de me dire ce que vous pensez d ma réflexion.
A bientôt peut-être.
G. Reiter

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