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30 septembre 2010

C’était déjà pas mal chiant avant Bart !

Depuis Seattle en 1999, il y a onze ans, les grandes conférences internationales consacrées à l'économie contre la mondialisation dite "libérale » ont été appuyées par la rue. La manifestation de ce mercredi à Bruxelles dénonçant la politique d’austérité de l’Europe, par les syndicats et les mouvements de gauche, n’est pas la première du genre où des milliers de travailleurs encadrés ou non n’ont plus attendu qu’une conférence ou une action « planétaire » vienne chatouiller les consciences pour défiler et protester du sort qui leur est fait.
L’ère des beaux discours est terminée.
Il y a un divorce entre ceux qui dirigent l’Europe et ceux qui y travaillent !
Les Autorités comptent sur la misère qui monte pour que ceux qui pointent encore à l’usine restent dans leurs entreprises et que ceux qui ne travaillent plus hésitent à l’achat d’un sachet de frites et à la dépense d’un ticket de bus.
Alors, tant qu’on peut, faut en profiter. Et après, quand le paupérisme aura tué toute manifestation, ce sera peut-être plus sournois, mais plus terrible aussi.
Les commentaires des gens de pouvoir de ce 29 septembre sont faits par le chef de la police de Bruxelles « la manifestation s’est déroulée dans le calme, merci, circulez, il n’y a rien à voir ». On dirait que seul l’ordre qui règne sur les trottoirs intéresse encore les partis. Quant au pourquoi de ce rassemblement et quelles sont les politiques possibles afin d’éviter l’austérité dénoncée, en effet, de ce point de vue, il n’y a plus rien à voir.
Leterme a reçu des délégations. Des employés ont entreposé des caisses de pétitions. Et après ?
De toute manière, le gouvernement fantôme fait couler à Leterme les jours les plus heureux de sa vie de premier ministre.
Les négociateurs négocient, les partis sont embusqués derrière leurs bureaux, la frontière linguistique brille des mille feux de la sottise humaine, non vraiment, il n’y a plus rien à voir !
Des poches continuent à se bourrer au détriment d’autres qui se vident.
Parmi les institutions les plus attaquées, outre celle de l’Europe, il y a en première ligne le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. On se demande même comment les socialistes français sont toujours aussi entichés de Dominique Strauss-Kahn ?
Cette croyance dogmatique du FMI que seul un marché financier libéralisé fait diminuer les taux d'intérêts, poursuit sa carrière de démolition des services sociaux et des entreprises nationales, sous la direction de DSK, malgré l’avis de l’économiste Joseph Stiglitz, prix Nobel de l’économie.
Les bureaucraties occidentales ne s'intéressent pas aux peuples qu’elles contrôlent, elles se contentent de contrôler la démocratie. La conduite de l'économie par nos « experts » peut se comparer à une guerre de pousse-bouton. On détruit l’ennemi sans le voir. Le « responsable » est trop éloigné de ce qu’il détruit pour éprouver moralement une certaine gêne dans sa conduite.
Nos ministres, tous devenus des fans de la mondialisation, de l’aide aux banques, du FMI et des « lois communes » décrétées par l’Europe, sont exactement dans la situation du trader qui règle ses comptes avec sa libido pour faire du cash par n’importe quel moyen.
Le sort des travailleurs européens dépend de décisions prises par des institutions, des banques et des pouvoirs d’Etat qui échappent à toute responsabilité devant les citoyens.
A ce niveau, la démocratie est atomisée, photographiée par la bombe sur les murs restés debout après 2008. Elle fait encore illusion à ceux qui se croient toujours sous sa tutelle, à l’abri de l’arbitraire… alors qu’il n’en reste plus que le souvenir !
Peut-être que les yeux se décilleront le jour où le club des Sept aura décidé De Wever à signer un accord de gouvernement, parce que socialement il ne sera pas triste au vu du personnage avec sa haine du « fainéant » et son dégoût du parasitisme social. Sa société « à la flamande » je me demande si les Flamands doivent s’en réjouir ou en pleurer ?

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L’Anversois dans la coulisse et Di Rupo aux manettes, on pourra faire l’impasse d’une fin programmée de la Belgique pour des raisons communautaires, la raison sociale aura fait le ménage avant.

29 septembre 2010

La Belgique : Byzance en 1453 !

Le drame belge est simple. Tout le monde le voit. Chacun continue à l’enfler des problèmes communautaires exclusivement. Il tient en quelques mots : nous avons oublié la crise économique, mais la crise économique ne nous a pas oubliés.
Qui ne voit le fossé communautaire s’élargir au fil du temps ? Les talents de nos négociateurs n’y pourront rien. Et tandis que l’on ne parle que des nouvelles structures possibles d’un Etat qui ne sera bientôt plus qu’une enveloppe vide, le chômage augmente, les régions industrielles se désertifient, la pauvreté gagne du terrain, la classe moyenne n’existe plus que dans sa composante politique.
La Belgique, c’est Byzance en 1453 assiégée par Mahomet II.
Di Rupo, c’est le basileus Constantin XI Dragasès. Il lit avec délectation dans les gazettes, alors que les portes du palais sont enfoncées, qu’il est le plus populaire en Flandre après Bart le Grand Turc, bien entendu. Il lui semble que cette popularité, c’est le talisman qui l’empêchera d’avoir la tête tranchée, quand le jeune sultan débarquera depuis la Corne d’Or, avec ses Flamands « libres », dans les décombres d’une capitale « groggy debout » !
Et ça marche ! Les gens se captivent. On n’adore rien tant que des choses les plus futiles, parce qu’elles nous masquent les autres et puis aussi, parce qu’elles sont en notre pouvoir, a contrario de l’argent qui est une puissance qui nous échappe et sur laquelle nous n’avons pas prise. Alors, ces choses futiles, malgré le danger qui menace, nous tardons à les régler, tant elles nous amusent et nous ne les réglons pas. Nous jouons à remplir des feuillets d’accords obsolètes le lendemain. Mieux, au train où vont les choses, même si nous aboutissons à un accord global, il sera si complexe qu’il en deviendra inapplicable, sinon la source de nouvelles querelles.
La solution ?... la société anonyme en liquidation.
Nos curateurs sont aux affaires courantes, avec Leterme en commissaire priseur.
Puisqu’enfin les parties seraient d’accord d’interrompre les activités communes, un moratoire permettrait d’avoir le temps d’inventorier l’actif et le passif en vue de la cessation définitive de l’Etat belge.
Il n’y aurait pas de limite dans le temps pour le dépôt de bilan, la réalisation des actifs et le paiement des dettes. Dix, quinze ou trente ans seraient nécessaires. Et alors ? Serions-nous assez fous pour nous étriper pour une compétence, un bout de territoire momentanément laissé en l’état ? Serions-nous assez bêtes pour donner les clés à un tribunal de commerce de l’Europe pour dépecer l’Etat belge, sachant combien l’appétit des juges et des huissiers est, dans le domaine des affaires et du commerce, insatiable ?
Alors, débarrassés des points de vue qui consistent à faire perdre l’autre Région, nous aurions toute latitude d’enfin parler d’une négociation supérieure, celle dont on parle moins ou pas du tout, le peuple vivant une grande misère sociale avec la perspective de la faim pour beaucoup de familles, les privilégiés en passe de battre des records de bonus, bref un déséquilibre de la société qui échappe apparemment aux interlocuteurs remontés a fond pour un nationalisme imbécile.

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Apparemment la Belgique s’exclut du monde occidental placé devant une interrogation capitale : faut-il privilégier la relance d’une économie exsangue qui pourrait sombrer dans une nouvelle récession mondiale, ou bien réduire les déficits budgétaires et la dette publique ?
Voilà le seul et vrai débat qui vaille !
L’Europe est déjà à moitié convaincue que l’austérité budgétaire prime la relance, et nous ? Qu’en pensent nos spéculateurs des chances d’un accord équilibré… sur BHV ? Le Japon, lui, relance et sa dette repart à la hausse. Les Etats-Unis attendent, avec un léger penchant pour la relance aussi, et l’espoir que cette relance se fera par l’investissement des autres chez Oncle Sam, comme la Chine et l’Europe, les banquiers du dollar.
C’est dans ce sac de nœuds que la Belgique s’affaire à dénouer un autre, comme si nos misères intimes avaient une chance d’attendrir les requins de la finance !
Franchement, je l’ai dit comme je le pensais et le pense encore, les Sept, De Wever, Di Rupo et la plupart des personnels politiques que nous avons élus sont des cons ou des salauds ! Dans les deux cas, ils montrent leur sans-gêne et leur incompétence.
Le pire, c’est que l’opinion publique ne fait aucune pression pour changer les priorités. Elle considère toujours les problèmes communautaires comme prioritaires !
Ce dernier épisode dramatique de la courte histoire de la Belgique met à nu l’incapacité du vote démocratique à sortir des urnes les meilleurs et les plus compétents dont nous avons besoin. C’est Neandertal et Cro-Magnon face à face…
Comme l’a écrit Paul Valéry « La politique fut d’abord l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. A une époque suivante, on y adjoignit l’art de contraindre les gens à décider sur ce qu’ils n’entendent pas. Ce deuxième principe se combine avec le premier. »

28 septembre 2010

Miracle au Vatican.

La nouvelle se répandit comme un dégazage clandestin sur la mer des croyants : 55 ans après sa mort, le père Roncito, un franciscain, avait soulagé un ancien mineur du petit village de Pétrifio, d’un nématode de 3 m 10. Le pauvre homme avait juste sucé un caillou du chemin conduisant au dernier séjour du moine, poussé par une voix sortie de la tombe !
Cette nouvelle parue sur un petit journal de la région fut reprise un jour creux par les plus grands quotidiens d’Italie. Le Vatican interpellé se montra circonspect, faute d’une enquête discrète qui décide, avant les faits, de leur « faisabilité ». Le père Roncito avait eu une vie exemplaire passée à dire la messe, entre les livres saints, sa haire et sa discipline. Le pape avait fini par autoriser qu’on ébruitât la chose. Un voyage éclair de sa Sainteté au couvent des franciscains l’officialisa.
Le sentier fut pris d’assaut par une foule avide de surnaturel. Les pierres du sentier s’épuisèrent rapidement. Le supérieur du couvent passa un contrat avec le propriétaire d’une carrière proche. On empierrerait tous les lundis, jour de fermeture du site.
Cet engouement ne touchait pas que les malades souffrant d’ankylostomasie, comme les anciens ouvriers du Saint-Gothard et les briquetiers. Il avait suffi de l’un ou l’autre article des journaux à vocation mystique pour qu’accourussent les pèlerins de partout, persuadés qu’un saint, même non officialisé, ne pouvait se spécialiser dans la guérison d’une seule maladie.
C’était bien vu, puisque bientôt les miracles débordèrent du cadre étroit de l’ankylostomasie.
Ces lieux mystiques devinrent très fréquentés. Des pèlerins belges s’y illustrèrent par leur foi de charbonnier...
Avant, les terrains entourant le village ne valaient rien. Le couvent acquit des oliveraies sur les conseils de Monseigneur Leopardi, expert de la curie, juste avant la hausse.

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Quelques années plus tard, le village de 456 âmes était devenu une ville de plus de dix mille habitants avec des hôtels, des bars et même un golf miniature. D’un bois d’yeuses où le père aimait se recueillir, on fit un parc public. Un réverbère qui passait pour avoir éclairé la cellule du saint les jours sans lune, fut intégré à l’autel d’une chapelle d’un style napolitain nouveau.
Tous les voyagistes sentirent le regain d’intérêt pour des lieux aussi privilégiés des cieux.
Le cariste « de l’apparition », au bord de la faillite, victime de la concurrence sur Lourdes, vit son chiffre d’affaires se redresser en organisant des voyages pour Pétrifio, cité très éloignée d’un grand aéroport. Un chauffeur de la firme lança la mode qui consistait à photographier le ciel afin de découvrir dans les nuages quelques signes d’une apparition divine. Un pèlerin d’Ans devina le père Roncito en lévitation entre deux cumulus.
Une dame d’œuvre bénévole convoya des démences paranoïdes et un syndrome d’Othello qui guérirent à toucher du pied le sol où le franciscain usa ses sandales. Cette dame avait eu tous les malheurs, ce qui lui donnait de l’autorité pour soulager ceux des autres. Le voyage long et fatiguant ne pouvait se supporter qu’à la lecture des saintes écritures et des « dizaines », (prières dites dix fois) chantées ou parlées, que le pèlerin comptait en égrainant son chapelet.
Afin d’éviter le désordre d’un laisser-aller peu chrétien la bénévole avait installé une discipline de fer, sans cela des pèlerins, tous plus ou moins féroces, se seraient battus pour éviter une place près d’une vitre mal jointe ou près du WC. Elle avait attribué les fauteuils selon son bon vouloir et nul ne pouvait déroger. Ses préférés avaient les meilleures situations. Les heures de halte pour se ravitailler et se dégourdir les jambes étaient fixées avec une rigueur militaire. L’arbitraire de la bénévole était accepté comme une épreuve douloureuse qui faisait partie d’un pré-chemin de croix, afin de mériter l’authentique. L’hypocrisie y régnait en maître. La délation était monnaie courante. Les vrais chrétiens s’y comptaient sur les doigts d’une main, ils s’attendaient au martyr ! Les autres se promettaient de dénoncer à l’employeur un chauffeur qui leur avait promis une halte à un restoroute qui se découvrit être une simple station-service.
L’église préconisait des agrandissements, rêvait d’une esplanade pouvant accueillir cent mille personnes, devant une crypte géante où reposerait la dépouille du père Roncito. Le petit chemin du cimetière avait été déposé à l’intérieur d’une basilique, on y jetait des billets de banque que les franciscains ramassaient la nuit. Le jour, un père vendait des cailloux de la carrière voisine à un euro les petits et jusqu’à dix euros les gros.
Une après-midi d’octobre, les ouvriers s’affairaient à un parcours pentu afin d’y dessiner un chemin de croix qui aurait été la vitrine du kitch italien en mosaïques pompéiennes, lorsqu’un miracle d’une autre nature se produisit, un liquide visqueux d’un brun foncé sortit du flanc de la montagne sacrée, inondant le chantier en flots impétueux et remplissant rapidement les dépendances de l’église. C’était la manière de Satan de montrer son mépris des hommes.
Il se tint un conseil dans les instances supérieures de la prélature.
Il y avait sous les propriétés de l’Eglise au moins trois cent mille barils de brut !
On ne sait comment la chose fut répandue, on dit, qu’instigués par Banneux, des pèlerins belges et la bénévole soufflèrent le vent de la révolte à la dévotion du père Roncito.
On déménagea les douze franciscains du couvent à trois cents kilomètres. Un communiqué sur la vie du père Roncito émanant du Vatican mit en doute sa moralité, en tant que volontaire au service du duce dans les années 40. On dit même qu’il présenta Clara Petacci sa maîtresse à Mussolini qui en fit la sienne. Enfin, on fit un procès au patron de la carrière de pierres d’où s’extrayaient les cailloux miraculeux, sous prétexte qu’un caillou n’a pas la même valeur aux yeux de l’Etat selon qu’on le vende à la tonne ou à la pièce. Une contre-expertise sérieuse du corps médical permit de nouveaux diagnostics infirmant les anciens sur les guérisons miraculeuses. Un comité de l’Opus Dei risqua le terme de supercherie !
Aujourd’hui deux compagnies pétrolières exploitent le site. Le Vatican envisage de créer sa propre compagnie, l’acronyme de la raffinerie n’est pas encore connu, un abbé qui proposait la JC s.a. a été fortement gourmandé. Quant aux habitants de Pétrifio, ils sont retombés à 280 et ne s’en portent pas plus mal.
Sylvio Berlusconi verrait bien une compagnie mixte d’exploitation avec le Vatican, évinçant ainsi l’étranger dans une affaire dès lors à 100 % italienne.
Les cars « de l’apparition » ne roulent plus. La société est en faillite.

27 septembre 2010

Branlette ou branlée ?

Que veulent « nos » Flamands derrière le porte-étendard Bart De Wever et que veut ce dernier ? Et nos grands intervieweurs du portrait « psychologique » de taper dans un panel de quinze ou vingt noms qui occupent à vie les plateaux de RTL et de la RTBF des dimanches midis, afin d’y répondre.
Alors, ce portrait du nouveau kaiser De Wever ?
M’étant fait traité de con par un lecteur qu’outrageait l’idée qu’Elio Di Rupo pût en être un, une information du jour en dit plus long sur la défense de ma démarche.
C’est le ministre flamand de l'Enseignement, Pascal Smet de la SPA qui nous la fournit : il va être question de remplacer le français par l'anglais comme deuxième langue dans l'enseignement flamand.
C’est on ne peut mieux replacer les possibilités offertes à nos dirigeants de s’entendre à la hauteur du mépris que les Flamands portent à la Francophonie. Lorsqu’un des deux partenaires, dans un pays qui essaie de mieux fédérer ses composantes, préfère une langue étrangère à la place de la langue du cohabitant, il n’y a plus rien à ajouter ! Quand on pense que celui que j’ai traité de con en est toujours à promouvoir le flamand dans les écoles de Wallonie, on est en droit de se demander, ce qu’il négocie avec l’Anversois De Wever.
Alors les portraits psychologiques… de Bart à Elio, autant faire ceux de Papa Doc ou de Mobutu. Pourquoi ne pas en faire un de collégial ?
Certaines personnes semblent normales du point de vue social mais ne peuvent être considérées tout à fait normales du point de vue psychologique, c’est le cas de nos dirigeants actuels.
Dans la « Psychopathologie de la vie quotidienne » Freud a montré que même l’individu normal n’est pas entièrement exempt de certaines manifestations de l’inconscient.
On retrouve ces manifestations, sous une forme intensifiée chez le mégalomane d’un type particulier, celui de la « bête politique ».
Cette forme d’anomalie purement psychique (et non sociale) concernant le sentiment qu’on a de sa propre valeur y est fréquente.
Dans de nombreux cas, la tendance à la suffisance se révèle être la compensation d’un sentiment d’infériorité quand la star a souffert en gravissant les échelons.
Les signes de la mégalomanie apparaissent quand elle occupe une position intermédiaire entre le pouvoir réel et la subordination.
Sont mentionnés l’arrogance de classe, la suffisance professionnelle, la mégalomanie des fonctionnaires qu’ils sont restés, à cause du risque accru par la concurrence de revenir à cet état antérieur, ce qui les conforte dans leur esprit ancien par un sentiment de précaution. L’individu surestime sa profession ainsi que le travail qu’il accomplit.
Bien qu’anormales du point de vue psychologique, ces personnes ont un comportement social normal dans la mesure où elles réfrènent au bon moment leurs idées délirantes et les empêchent ainsi de se manifester là où elles pourraient leur nuire. Mais elles donnent libre cours à leur mégalomanie là où elle ne leur fait courir aucun danger, par exemple dans leurs rapports avec leurs subordonnés ou dans leurs fantasmes.
Ces existences semi-pathologiques n’ont jamais été aussi nombreuses de nos jours, mettant en cause les facteurs de compétitivité, ainsi que la façon « de se vendre », dans une société de cursus et d’apparence.
La mégalomanie a son origine dans un sentiment réel d’insignifiance. Les personnes les plus sujettes sont celles qui courent un réel danger d’être sous-estimées, par exemple un préformateur qui doit craindre à tout instant de perdre la faveur du public ou de tomber dans l’oubli, si son plan échouait et que celui du suivant réussirait. La lutte pour affirmer une position dans la vie sociale est également un terrain favorable.
Le trac de l’entrée en scène de l’acteur est le moment choisi par son inconscient pour se sentir indigne du rôle qui est le sien. Di Rupo commence souvent par dire que c’est en toute humilité qu’il nous fait la leçon, afin – dans son esprit - que nous nous satisfaisions d’un projet exposé par quelqu’un « qui ne nous vaut pas ». La présomption des ecclésiastiques, qui se cache derrière l’humilité et la dévotion pour le Seigneur, relève aussi de la même démarche psychique inconsciente.
La mégalomanie aurait une origine sexuelle ; la présomption manifestée à l’égard du monde extérieur peut souvent avoir pour raison la « petitesse » (kleinheit) dans le domaine sexuel. Si je dis que nos hommes politiques mégalomanes ont en commun un sexe trop petit, je vais encore me faire traiter de con ! Et pourtant, c’est le Dr Stekel qui l’affirme (1)
Un certain degré de présomption ou d’orgueil professionnel sert souvent à réprimer la honte liée à ce défaut. La tendance psychique de l’homme pousse celui-ci à vouloir se sentir à l’aise et à écarter tout ce qui est désagréable ; la faculté de se faire des illusions est liée à ce trait.
Selon Reitler (1), l’autoérotisme serait la source de la mégalomanie. Il remarque que les hommes politiques qui ont réussi à vaincre la masturbation pubertaire par la seule volonté manifestent une plus grande confiance en eux.

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Bart De Wever et Elio Di Rupo se sont-ils masturbés (séparément évidemment) lors de leur ascension respective ?
Pour répondre objectivement à l’émission politique du dimanche de nos deux chaînes, le renseignement était primordial.
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1. Séance du 20 nov. 1906, Société Psychanalytique de Vienne.

22 septembre 2010

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21 septembre 2010

Tu me fends le cœur !

-Bart. Tu m’excuses André, je sais qu’on a toujours fait la paire à nos lundis, mais celui-ci est spécial.
-Je ne sais pas la manière dont Danny annonce. On est là pour voir…
-On tire l’as de pique pour désigner les places.
-T’es du côté de la fenêtre, ma vieille, t’as voulu jouer avec moi, faudra que tu t’y fasses.
-Bart, je suis venu pour me détendre, capito ?
-Alors, les partenaires, hein ! Faudrait savoir qu’on joue en équipe…
-Un trèfle…
-Deux carreaux…
-Avec un, c’était assez… carreau bat trèfle.
-Tu ne vas pas m’apprendre la règle du jeu. Voilà trente ans que je joue… C’est même pour faire le quatrième que Guy m’avait pris au club. Si j’ai deux carreaux, c’est parce que j’ai deux carreaux et pas un, si tu vois ce que je veux dire.
-Je savais, qu’on ne pourrait pas jouer calmement. Je te l’ai dit, hein, Danny ?
-Tu sais, un cent le point, y a pas pratiquement d’enjeu ! Trois sans atout…
-C’est symbolique. On peut quand même perdre vingt euros à la fin de la soirée…
-On pourrait le mettre à un euro…
-C’est ça. C’est qu’il est riche, lui, il joue avec l’argent des autres ! Moi, j’ai une responsabilité, je suis comptable du groupe…
-Trois sans atout… j’ai dit.
-Pas mieux. A toi d’ouvrir. Fais voir le mort ?
-Sept de carreau…
-Je fais l’impasse.
-Comment l’impasse ! N’as-tu pas dit « deux carreaux » ? Tu n’as rien au-dessus du sept ?
-Et alors ?
-Mais, pauvre con, l’autre dit « trois sans atout », quand tu as dit « deux carreaux », c’est bien parce qu’il doit avoir l’arrêt carreau, merde !... T’as l’as, mets-le. Ils jouent le schlem !
-J’ai bien entendu, là, tu m’as traité de con ?
-Voyons, messieurs, on avait convenu sans injure…
-Crois-tu qu’à un euro, nos adversaires auraient été plus calmes ?
-Elio a quand même traité Bart de con !
-Bart ne sait pas jouer au Bridge, voilà le problème. Il connait que le vogelpik !
-André, tu commences à me gonfler !
-T’as pas besoin de moi pour ça !
-T’as vu Danny, comment ils m’causent, ceux-là ?

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-Dans ces conditions, ce n’est plus possible de passer une après-midi de détente…
-Tu saurais te détendre, avec la meute qu’on voit de la fenêtre et qui attend un résultat ?…
-C’est pour ça que tu m’as placé devant la fenêtre, petit saligaud, pour que la presse voie mes cartes !
-Ah ! mais je vais lui mettre ma main sur la gueule à l’asticot des Abruzzes !
-Voyons, messieurs, pensez un peu à la mission de Danny et moi ! Les gens qui attendent un résultat. Et tout ça sous le portrait du roi qui nous regarde et nous juge, messieurs !
-J’en ai plus rien à foutre du royaume de mes deux, ni du roi, ni des princes. Je conchie la Belgique…
-Je te l’avais dit, André, tu n’as pas voulu l’admettre, ça respecte plus rien, c’est comme ça qu’il est, l’anversois.
-T’avais pas besoin de nous proposer une partie. D’abord, les cartes sont magouillées. On n’a pas discuté des valeurs ou si on allait faire une variante.
-A la fin…
-A la fin de quoi ?
-A la fin, tu ne peux pas la fermer ?
-Pour un qui fait le mort, tu l’ouvres tout le temps.
-Même quand c’est son partenaire qui joue.
-Tu me pousses à bout. J’ai mes nerfs…
-Gonzesse !
-Sale type…
-Je mets mon jeu sur la table. Je fais le mort. Mais si j’ai dit deux carreaux, c’est pour que l’autre dise trois trèfles et avec leur sans-atout, ils avaient la boîte.
-T’aime ça, hein, mettre des boîtes ? Ton jeu sur la table, tes annonces bidon… veux-tu que je te dise ? Si tu triches aux cartes, tu triches dans la vie…
-Si je ne me retenais pas…
-Te retiens pas !... Couillon va…
-Messieurs, nous sommes censés vous avoir réunis pour arriver à un accord. Pensez à ce qu’on va leur dire.
-A qui ?
-Aux trous du cul sur le trottoir…
-Tu veux voir mon cul ?
-C’est pas du tien dont je parle.
-C’est ça mets-le à la fenêtre ?
-Va te faire foutre !
-Vive la Flandre !
-Vive la France !
-Chiche…
-Vous échauffez pas. Qu’est-ce qu’on raconte à ceux qui sont dehors ?
-T’as envie de refaire une partie ?
-Ouais, à dix euros le point qu’on décomptera de la dotation de Bruxelles…
-Alors, on leur dit qu’on remet les compteurs à zéro et qu’on repart dans la négociation.
-Voilà, c’est ça.
-J’ai été chargé de concilier l’inconciliable…
-Tu vas pas nous refaire ton discours ?
-Tu vois, la raison finit par l’emporter. Je suis d’accord pour dix euros le point.

20 septembre 2010

Les mémoires d’un con !

On commence à comprendre à la RTBF qu’il faut traiter des problèmes du moment sans apriori, ni pudeur excessive, dans le respect du téléspectateur en laissant parler les représentants d’une opinion qui n’est pas nécessairement celle des ténors de la politique.
C’est dur, ça fait des couacs ; mais, à force de revendiquer pour ceux qui sont sans voix, les rédactions finiront par les entendre. D’autant plus qu’il y a urgence. Et qu’on cesse de traiter d’irresponsables ceux qui dérangent le discours officiel. La palme de l’irresponsabilité n’est-elle pas du côté du pouvoir politique qui rabâche depuis plus de 5 ans sur BHV, sans avoir trouvé le moindre projet d’accord ?
Quand deux bourgmestres CDH ne sont pas sur la même ligne que Joëlle Milquet et qui disent des choses à la fête de la Wallonie sur un plan B, pour une Wallonie débarrassée du nationalisme flamand, au nom de quel principe d’autres citoyens n’auraient pas le droit d’en dire aussi deux mots ?
Quand enfin au cœur des négociations Laurette Onkelinx, Rudy Demotte et Moureaux vont chercher des appuis chez des parlementaires français à Paris, sans en avertir les membres du PS et avec la bénédiction de leur chef de file retenu à Bruxelles pour cause de négociation avec Bart De Wever, quand cette information est relayée à Mise au Point par Paul-Henry Gendebien, sans qu’Olivier Maroy s’en saisisse et pose les questions au membres du PS présents sur le plateau qu’un vrai journaliste aurait posées, permettez quand même à des Wallons de s’inquiéter de l’avenir de la Wallonie et d’en parler, puisque les acteurs de ce qui se joue n’en parlent pas !
RTL, plus libérale et agissant par réflexe nerveux avec les friqués, avait choisi d’écraser sur le thème que les industriels n’aiment pas d’aborder, tant les révulse la possibilité d’une séparation possible avec nos voisins du Nord, pour gloser à l’aise sur la pédophilie dans l’Eglise, suite à l’affaire de Roger Vangueluwe et des autres pères de l’Eglise, adeptes de la vaseline plutôt que des saintes huiles, dans leurs rapports avec la jeunesse.
L’événement, ce sera les deux sujets mis en concurrence pour une fois différents, et l’intérêt supérieur de celui choisi par la RTFBF.
Quoique leurs points de vue soient assez suivis malgré le brouillage des formations politiques wallonnes, les nationalistes wallons ont pu entre les discours officiels archiconnus défendre leur vision de la Wallonie et de Bruxelles.
Personne ne s’est encore avisé jusqu’ici de voir comme les Flamands peuvent parler en toute liberté de leur nationalisme et comme il est difficile que leurs homologues francophones en fassent autant !
Bien entendu, Olivier Marroy a été insupportable comme d’habitude, laissant aller à son terme les discours des hommes en vue et coupant ou, pire, couvrant la voix des indépendantistes, Marroy ,relayé par les m’as-tu-vu ?, bien décidé à gâcher le plaisir des téléspectateurs.
La tendance parmi les 4 partis francophones qui entourent Di Rupo est toujours bien la volonté d’aboutir à des accords, même si la N-VA reste une nébuleuse, dont on n’est pas sûr qu’elle veuille arriver à une entente.
Cette volonté d’aboutir a quelque chose de pathétique et de profondément blessant pour les Wallons. La tactique de la virgule qui manque à chaque fois que Bart et Elio sont prêts d’un accord, se répète depuis deux mois.
Di Rupo, s’il poursuit les discussions avec la N-VA la semaine prochaine, court le risque énorme et les 7 partis aussi, de s’être aventuré à concéder trop, pour peu ou pas de contrepartie et donc de mécontenter gravement l’opinion publique wallonne et bruxelloise ; car, il faudra bien un jour lever le voile sur les accords , après la période des mystères !
Le silence de l’entrevue discrète dont rien ne filtre n’est bon que pour une courte période. Le black-out sur deux mois de discussion, ce n’est pas l’idéal pour qui se veut démocrate et opte pour la clarté, thèmes habituels des discours de Di Rupo.
On le sentait bien dans les témoignages des auditeurs et pourtant, ô combien passés au crible et sélectionnés, dans le ras-le-bol d’une quasi unanimité.
Jusqu’à présent, on comprend que la politique de De Wever est de tirer sur l’élastique afin d’élargir son bas de laine en sachant que les Francophones sont attachés à la Belgique, comme la moule de Zeebrugge l’est à son wharf.

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Aujourd’hui qu’un courant en Wallonie commence à se distinguer et ose enfin envisager la séparation, si c’est un jeu pour obtenir plus de Bart et qu’il ne veut pas couper la Belgique en deux, le voilà bien embêté qu’à force de caprices il ait éveillé un nationalisme pendant du sien. Si, c’est pour œuvrer à la dislocation du pays qu’il a usé de ce petit jeu, alors, salut l’artiste, nous y voilà presque.
Dans les deux cas, notre Aigle de Mons a été joué. Dans la réussite avec Bart, il devra s’expliquer sur ce qu’il a concédé, avec les taxes nouvelles et les restrictions de crise, ce sera un bouquet détonant ; dans le contexte d’une rupture, le président du PS aura bien du mal de ne pas passer pour un con : mauvais sur toute la ligne, aucun talent de négociateur, aucun instinct politique, bref, un con… quoi !

19 septembre 2010

Un costard à Sarko ?

Si en Belgique ça ne va pas fort, avec des partenaires politiques qui n’en sont plus tout à fait, et dont on ne sait rien de leur querelle ; en France, on ne voit plus que Sarko, juché sur ses talonnettes, courant à l’Europe, soutenant les pires réformes, expulsant les Roms, s’engueulant avec Barroso et entre deux affaires, s’enfoncer dans une grotte et dire des âneries à Yves Coppens à propos des Néanderthaliens, alors que ceux-ci ne mirent jamais les pieds à Lascaux !
D’un côté le silence des cathédrales, de l’autre un vibrionnant personnage qui ourdit déjà avec ses lieutenants le plan d’attaque pour sa réélection en 2012.
Sarko croyait, dur comme fer, rallier l’électorat de droite sur le débat de l’identité nationale, et l’expulsion des Roms, voilà que c’est Marine Le Pen qui monte dans les sondages !
Comment expliquer qu’en moins de trois ans, un succès peut conduire à un bide en appliquant la même politique ? On se souvient que le candidat Sarkozy avait asséché le parti de Jean-Marie Le Pen sur la promesse de traiter les problèmes d’immigration de la manière forte. Sans doute, quoiqu’on ait dit de la droite française « la plus bête du monde », il faut croire qu’elle a de la mémoire et que se faire piéger deux fois avec la même astuce relevait de la gageure.
Bouteillons ou menaces réelles, les bruits qui courent sur une menace islamiste, viennent à point nommé pour le pouvoir, malgré les mauvais résultats dans les quartiers sur la violence et le peu d’efficacité de la police, Sarko a encore un fonds de commerce exploitable sur le thème parmi l’électorat classes moyennes. La frousse fait voter à droite. En Belgique aussi.
La recrue Besson est un bon soldat pour lui et, sans doute, sera-t-il reconduit dans le nouveau gouvernement « celui de l’élection de 2012 », alors que son camarade de retournement de veste, Bernard Kouchner, ne le sera vraisemblablement pas, moyennant une belle planque pour ses vieux jours, comme François Fillon, devenu « trop populaire » dans les sondages, faisant de l’ombre à Sarko.
La défiance envers les étrangers est le mot d’ordre en corps 36 gras que Besson lit sur sa feuille de route, alors que sous Chirac, on en était encore à la promotion de leurs droits.
Pourtant le ministre de l’identité nationale n’a convaincu personne de l’action qui est la sienne, pour la bonne raison qu’elle est illisible et que son bilan est nul. Il y a dans les actes qui entourent Besson, comme un aveu d’impuissance dans une politique migratoire, aussi bête que brutale, alors qu’on ne voit pas la traduction institutionnelle qui en résulte, de sorte que les projets vont et viennent pour finir par être recalés, par l’un ou l’autre rouage de l’Etat.
C’est dans la confusion des projets que se trouble une ligne qui devrait être mieux précisée par l’Elysée, pour en arriver à des interdictions de drapeaux étrangers dans les stades, dans les organisations culturelles, comme à des mariages et faire obstruction sur le plan architectural des demandes de construction de mosquées. La dernière bourde : la chasse aux Roms est bien détestable, à tel point que l’Europe s’en émeut.
Toutes demi-mesures qui ne veulent pas dire leur nom et qui sont la forme négative de ce que Besson appelle l’identité française.
A force d’interpréter la pensée de son président, Besson est devenu en quelque sorte son clone, ce qui ne va pas sans poser des problèmes à Sarko qui est déjà assez exposé médiatiquement avec ses propres projections, sans qu’il faille encore lui attribuer ce que pense Besson.
On va glisser sur la situation d’Eric Woerth, grillé comme il l’est, il n’est plus qu’un poids mort dans l’équipe gouvernementale. Si Sarko ne s’en sépare pas, c’est d’évidence que ce sont deux compères qui en savent assez l’un sur l’autre pour se neutraliser, momentanément.

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Hortefeu, ministre de l’Intérieur, fait volontiers ministre de la Justice dans ses déclarations et ses initiatives. Jusqu’à présent Michèle Allio-Marie, la titulaire, semble avoir gardé son calme, comme elle est bien plus fine politicienne que lui, elle attend sans doute le moment de lui rendre la politesse.
C’est que si Hortefeu n’a pas inventé la poudre, c’est un des fidèles de la première heure de Sarko. Et c’est de ce genre d’hommes, que le président a besoin.
Il en va de même du reste de l’équipe, fort usée et sans doute sacrifiée en grande partie.
Fadela Amara n’a rien fait dans son ministère, évidemment, on ne lui en pas donné les moyens.
La ministre de la santé, Rosine Bachelot, a plombé le sien avec l’achat massif des doses contre le H1-N1 qui n’ont servi à rien… Un principe de précaution qu’elle tente de négocier avec la société pharmaceutique en la dédommageant de l’annulation d’une partie de la commande.
On pourrait multiplier les exemples de gaffes ou de l’inefficacité du reste de l’équipe de Fillon.
Le remaniement est nécessaire pour le « nouveau » Sarko, celui qui veut rebondir pour 2012.
On verra bien fin octobre, quelles sont les quilles du jeu de massacre qui resteront debout.
Nathalie Kosciusko-Morizet est l’étoile montante. David Douillet se voit bien secrétaire d’Etat au sport en remplacement de Rama Yade, même Gilbert Montagné, depuis peu, lorsqu’il chante « on va s’aimer », ne pense plus qu’à Sarko pour un portefeuille.
On se croirait sur le Titanic au plus fort du naufrage avec la capitainerie qui se bat les pieds dans l’eau pour la place de second du commandant, sans voir le bateau qui coule.

18 septembre 2010

La brouille !...

On ne peut pas réussir tout le temps ! Les dernières prévisions pour la formation d’un gouvernement confortent les 7 dans un probable fiasco, causé par les deux rigolos qui empêchent le roi de dormir.
On se dit qu’un pays qui vote d’enthousiasme pour l’échec, en a aussi la culture.
Tous les partis disent avoir raison. A moins que les raisons soient différentes, il faut bien que l’un ou l’autre ait tort !
Comme les choses tournent, il n’y aura bientôt plus que des vaincus et de nouvelles élections que beaucoup voient avec terreur. La philosophie de l’échec consiste à échafauder des plans sans aucune chance d’aboutir ; mais qui permettent à l’homme politique de faire croire qu’il entreprend, aux journaux de boucler facilement et au peuple d’avoir la sensation agréable de se sentir gouverné.
- Peter Peeter, il est bon ! Au moins avec lui, on est rassuré. On est sur de bons rails !
Si notre démocratie fonctionne encore, en tant que phénomène social historique, malgré l’injustice permanente dont elle se nourrit, sa vacuité qui nous laisse en permanence perplexes sur le sens, sa violence de moins en moins masquée par la brutalité des relations de pouvoir avec l’argent, et la vulgarité d’une nature tellement prévisible qu’il suffit d’ouvrir la télévision ou déplier un journal ordinaire pour s’en convaincre, force est bien d’admettre que la cause en est l’aveuglement étonnant de ceux qui n’ont qu’une seule idée en tête, celle de consommer, et qui, consommant de moins en moins, abrutis par les déclarations et les slogans de brasserie de leurs chloroformeurs, se disent, malgré tout, que sous Khrouchtchev, ça pourrait être pire, leur éducation politique s’étant brusquement arrêtée en pleine guerre froide, en ignorant même la chute du Mur de Berlin.
-Qu’est-ce tu penses du nouvel I-phone ?
-Tu sais, on va divorcer.
-Je le savais… avec Clémentine…
-Non. Je te parle de la séparation des Wallons et des Flamands…
-Ah ! tu m’as fait peur. Alors, qu’est-ce que tu penses du nouvel I-phone. Il paraît que les Chinois en raffolent.

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Ça ne marche plus très fort dans le quatuor chargé de ravauder un Etat qui part en lambeaux.
Ne parlons pas de Jules et Jim prêts à tout pour que le ménage incestueux Bart-Elio reprenne ses fornications « nécessaires » ; mais, du couple même dont les engueulades finissent par s’entendre dans la rue, malgré les doubles vitrages rue de la Loi.
-Quand on pense que le Gros ne roule en Peugeot que parce qu’un lion est l’emblème de la marque !...
Elio a des commodités que l’autre n’a pas. Il a la main sur sa parentèle et c’est lui qui dicte sa loi à ses nombreux godillots qu’il insère dans les emplois lucratifs de la représentation populaire ; alors que Bart n’est pas le seul à faire le ménage à la N-VA, parti tout neuf, même s’il en est le fils préféré. Ses père et mère, en bons intégristes, se sont donnés à la Flandre, sorte de déesse mythique dont ils interprètent la pensée, comme dans les autres religions. C’est dire les foucades, les illuminations et les ambitions personnelles des ayatollahs familiaux et la difficulté de Bart à ceindre la toge virile. C’est qu’un cousin – germain bien entendu – serait capable de l’assassiner comme du temps des César ! Heureusement qu’il est le seul à la N-VA à lire Suétone !...
Nos deux pieds-nickelés disposent d’une belle avance dans les sondages au nom de la loi de Finagle « Si quelque chose de mal peut se produire, elle se produira ». Cependant, il ne faut pas en exagérer la portée. Les gens s’impatientent. Ils n’aiment que les échecs courts « Tu me prends par derrière. Je n’aime pas ça, mais bon… Alors fait vite ». Ici, voilà des mois que ça dure. Alors, puisqu’on va droit aux urnes, il faut absolument que le couple se sépare avec éclat, et que chacun de ses membres accuse l’autre de l’avoir trompé, dans la pure tradition qui veut qu’en politique, il faut toujours paraître avoir raison devant ses électeurs, même si on laisse parfois l’impression que la brouille fait deux cocus.
Si on a difficile de savoir qui a tort ou qui a raison, c’est un peu à cause de l’épais secret qui jusqu’à présent n’a même pas permis de connaître l’endroit où les illustres vont à la feuillée.
Effaçant d’un revers de main dix ans d’atermoiements et de travaux inutiles, nos deux vedettes offrent le même spectacle – mais en mieux - que leurs prédécesseurs Verhofstadt et Leterme, et ils sont « adorés » ! Ils voient leur échec récompensé comme des victoires !
Ce ne sont pas eux qui devraient passer la main, mais nous, tant notre éclatante connerie finit par inquiéter nos voisins. Nous, parmi les fondateurs de l’Europe ! Et de ne plus s’étonner là aussi, de l’incapacité à trouver une cohérence à la politique des 27, rond-point Schumann.
Barroso va finir par balancer devant le beau monde " Naturel, bande de cons, si l’Europe part en couilles, avec les Belges parmi les pères fondateurs !..."
C'est la négativité de nos deux larrons qui fait école à l’Europe. Respect des forts, mépris des faibles, amour de l'argent, désir d'inégalité, besoin d'agression, désignation de boucs émissaires, tout à fait la politique de Lamy.
La naïveté de Bart est grande. Il croit que son programme serait appliqué avec plus de soin par Didier Reynders. Il n’a pas encore assimilé la règle qu’un programme de rigueur d’impôts nouveaux a beaucoup plus de chance d’être suivi scrupuleusement avec un parti socialiste au pouvoir que dans l’opposition.
Au fond, nous devrions être reconnaissant à Di Rupo de garder le secret… ainsi il nous épargne la liste des concessions qu’il aurait faites, si sa romance avec Bart, nous avait valu un enfant dans le dos.

17 septembre 2010

La fin de l’Europe ?

Tout ancien écolier se souvient de la propagande des pouvoirs publics en faveur de la construction européenne qui, de la pleine montée d’enthousiasme des années 80, s’est peu à peu ralentie, pour disparaître quasiment des programmes scolaires en 2010.
Des hypothèses sont émises, toutes ayant un fond de vérité : la petite Europe des débuts a vu trop grand. A 27 pays membres avec des modes d'organisation institutionnelle variés, un espace de plus de 500 millions d'habitants et d'environ 4 280 000 km², le citoyen se sent perdu dans une telle géographie.
Herman Van Rompuy a bien vu que l’Europe va dans le mur, son petit couplet sur l’ambition nécessaire vient assez tardivement. D’autant que Sarkozy à propos de l’expulsion des Roms s’est rebiffé aux remarques de Barroso, remarques justifiées et en accord avec le sentiment qu’il n’y a pas d’Européens de deuxième classe.
C’est à présent le souhait de certains d’agrandir l’Europe en dehors de l’Europe même, comme l’adhésion de la Turquie qui n’y a qu’un minuscule promontoire, d’ailleurs conquis sur l’ancien empire grec. Un lobby juif voudrait également y associer Tel-Aviv.
Les citoyens européens reprochent aussi à l’Europe de n’être que mercantile, se détournant du social comme n’étant pas de sa compétence, avec le Commissaire Lami, controversé par son attitude pro-américaine et son orthodoxie capitaliste.
Les journaux s’y entendent pour critiquer les directives européennes comme tatillonnes et parfois inutiles, passant sous silence des règlementations utiles.
Et si toute cette vague de pessimisme n’annonçait pas tout simplement le déclin d’une civilisation, celle de l’Europe ?
Oswald Spengler comparaît les civilisations à des êtres vivants passant par tous les stades de la vie : la jeunesse, l’âge adulte, la vieillesse et la mort. Ecrit en 1918 « Le Déclin de l’Occident » prédit le début de la dégénérescence finale aux alentours de l’an 2000. Ce n’est pas encore la fin, mais « l’épuisement de la création » dernière étape avant la fin des haricots, nous le sentons tous de la manière dont nous vivons la crise.
Et il est vrai que toutes les civilisations anciennes ont fini dans le ruisseau.
Plus près de nous, Arnold Toynbee a écrit douze volumes de 36 à 1961 pour nous dire la même chose. Il analyse trois conditions pour annoncer que les pommes sont cuites.
1. Juste avant la fin, la civilisation moribonde tente de construire un Etat Universel, comme l’étoile s’embrase et paraît grandir en super novae ; l’administration enfle aussi et devient ingérable ;
2. Une élite, issue du peuple, mais devenue en deux ou trois générations formée essentiellement d’héritiers, tente de maintenir sa domination en manipulant à son profit « l’idéal démocratique » dénaturé ;
3. En-dehors des frontières de la civilisation moribonde se forme des regroupements d’exclus, appelés barbares ou postulants.
C’est ainsi que se sont effondrés tour à tour les Perses, les Grecs, les Egyptiens et les Romains ; alors, pourquoi pas nous, demain ?
Tous les facteurs du déclin son réunis.
L’UE ne représente que 7,3 % de la population mondiale avec 500 M d’habitants. Si l’UE englobait le reste de l’Europe (sans la Turquie et Israël), elle atteindrait à peine 200 M de plus. L’UE a le taux de croissance démographique le plus bas et vieillit plus vite que tous les autres continents. Avec 0,2 % de croissance économique moyenne chez les 27 et un endettement lourd, 17 % de la population européenne vit sous le seuil de pauvreté.

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Ce qui est le plus inquiétant encore, c’est que nous ne voyons l’Europe qu’à travers les statistiques. Nous ne la voyons pas d’une manière qui consisterait à prendre en compte ses citoyens qui ont le plus d’espérance de vie, que partout ailleurs. Le marasme et la culture font deux et nous n’avons d’yeux que pour le premier. Nous donnons raison aux détracteurs de l’Europe venus d’autres civilisations. Nous ne voyons plus qu’infamie dans une religion chrétienne imposée, alors que nous accueillons un Islam qui s’annonce plus intransigeant et exclusif. Nous ne considérons plus dans l’essaimage de notre mode de vie qu’une sordide affaire de profit. Nous nous sommes convaincus qu’il fallait avoir le profil bas du repentir dans nos anciennes colonies, comme si la génération nouvelle en pouvait ! Si bien que les efforts que nous faisons, par exemple pour l’Afrique, paraissent être dus.
Sommes-nous à quelques années près au moment ou le barbare Odoacre déposa Romulus Augustulus (1), dernier empereur de Rome ?
Poser la question pour l’Europe quand Jules et Jim tentent le contraire pour la seule Belgique… il est vrai que les 27 n’ont pas de plan B non plus !
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1. Romulus Augustule, ou en latin Flavius Romulus Augustus (vers 460 - 511), parfois appelé Romulus Augustulus, est le dernier empereur romain d'Occident. Il ne régna que 10 mois, réduit selon les sources à n'être qu'une "marionnette" manipulée par son père... comme pour certains, Barroso n’est qu’une marionnette aussi, la comparaison est moins hasardeuse qu’il n’y paraît.

16 septembre 2010

Ils se sont revus !

Le compte-rendu du Soir de ce mercredi 15, n’est pas un extrait des minutes de la société psychanalytique de Vienne lu par Otto Rank, secrétaire de ladite, mais la rencontre rue de la Loi de Di Rupo et De Wever, entourés de Jules et Jim, les urgentistes du royaume. Pourtant, tout cela y ressemble, au point que l’on y croirait lire les symptômes de ce dont nous souffrons par la contagion de leur propre infection : une dyslogie confinant au mutisme.
Quant à leur relation, il y a de l’inceste amoureux entre frère et sœur, dans ce couple qui se déteste et cependant s’attire….
Adler démontrait déjà dès 1900, que les idées sociales de l’homme politique étaient à l’origine de tendances incestueuses. Quant à l’homme de droite, on sait qu’Adolphe Hitler était un homosexuel rentré.
Au docteur Freud, succède le professeur Serge Moscovici qui, dans les années 60, ouvrait la voie du fait social à la psychanalyse. Le souci actuel de concilier la classe moyenne dite de « la gauche caviar », et l’extrême droite nationaliste de la N-VA, entre tout à fait dans le concept.
Qu’en sortira-t-il ? Le mutisme du groupe ainsi formé des deux incestueux et de leur équipe médicale sera probablement à mettre au crédit de la déontologie lié au serment d’Hippocrate ; mais, frustrant pour l’ensemble des gens qui ont leur sort entre ces quatre paires de mains là.
Comme il faut bien vivre et qu’on ne peut rester indéfiniment suspendus aux lèvres de nos pré et sub-formateurs (sub = degré inférieur) entrés en psychanalyse intime, portons le regard ailleurs là où ils négligent de le porter, par exemple sur la société comme elle va… ce dont ils ne se soucient guère.

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On s’en doutait un peu, leur habileté de nous faire peur de tout, tend à nous cacher une seule chose : on se trouve devant un gouffre ouvert en 2008 dont personne n’a la carte d’Etat-major montrant les moyens de le contourner en 2010. Alors, à tout hasard, on présente des excuses sur tout sauf sur la théorie dominante qui ne propose rien sur la crise.
L’imagination du monde politique ne performe que dans la parade, les voyous ne squattent que les trottoirs, ceux des palaces passent inaperçus, l’Eglise se met la tête sous la cendre et des emplois sont offerts à des nouvelles cellules d’accueil pour diminuer les peurs parallèles à la grande peur de perdre son emploi. Toutes les mesures reposent justement sur des théories qui ont montré l’incapacité de nos ténors à comprendre le monde actuel.
Les seuls, qui auraient pu balayer d’un revers de main les stupidités des ministères, les auditoriums des universités et les machines à décerveler des ondes, sont « les p’tits gars du PS », nos soldats Chvéïk de Wallonie. Hélas ! s’enthousiasmant surtout de leur propre réussite, en oubliant qu’ils la doivent à la multitude, « les p’tits gars du PS » vont lâcher tout à l’extrême droite flamande.
Nous sommes sans ressort, après avoir épuisé tous les moyens pour retrouver la croissance. Les perspectives sont bouchées à la Japonaise, l’économie qui stagne depuis deux décennies.
Heureusement les pédophiles de l’église font diversion. Toute peur est bonne à prendre. Les discours sur la sécurité occupent les gens. La vie dans les villes, pas plus dangereuse qu’en 1900, paraît cent fois plus périlleuse. Les journaux attendent l’assassin au coin de la rue, tandis que les feuilletons sanglants à la TV entretiennent l’impression de violence. Il n’est pas jusqu’aux sirènes des ambulances qui concourent à produire des effets paniquant recherchés.
Tous les facteurs qui ont permis la crise sont encore en place. Aucune réforme, aucune réflexion profonde, rien n’a été envisagé, nous attendons donc avec placidité et au milieu de nos caméras de surveillance, non pas un hold-up d’indigents que l’envie transforme en meurtriers, mais le casse du siècle d’une inédite série de start-up dirigée par de nouveaux Attila de la finance, dans le mauvais scénario d’une nouvelle crise majeure.
En réalité, à l'heure actuelle, on ne sait pas quelle politique mener et pourtant on nous tient un discours qui présente la rigueur et des mesures régressives, comme la voie naturelle « d’un redressement » qui se traduira par un appauvrissement de la population.
On sait déjà la politique que vont mener les nouveaux maîtres de la Belgique. C’est à se demander si nous avons intérêt de les presser à se mettre d’accord. On va nous sortir un de ces programmes plombés sous prétexte de préserver l’avenir qui va augmenter la précarité de la population, et faire baisser le niveau de vie.
Déjà la revendication de la pension minimale à 1.050 euros, les syndicats pourront toujours courir. Et ça ne fait que commencer.
C’est dire comme l’aigle de Mons va avoir du boulot pour nous faire avaler tout ça !

15 septembre 2010

Je présente mes excuses…

C’est une question de bon sens. Les grands accumulent les passe-droits, les fautes, le mépris des autres, voyez en politique, la désinvolture du préformateur et de son séide anversois, relayés par Jules et Jim, dans le silence et le mystère, où sont-ils leur forfait non-accompli ? L’église elle-même, assez inconséquente, frivole et pour tout dire préparant des récidivistes dans ses nouvelles structures d’accueil à ses délinquants, sauvée par la voix de Monseigneur Guy Harpigny, évêque de Tournai qui implore son pardon, pour les quelques centaines de pédophiles qui de 1900 à nos jours ont souillé les Ordres de leurs infâmes personnes.
Je demande pardon à Vangeluwe, au nom de son neveu, de ne pas lui avoir pardonné et à l’Eglise, de la forte pension de son ex-évêque, par la mauvaise pensée de jalousie qui me vint à sa révélation par la presse.
J’ai honte pour l’Eglise qui heureusement s’est amendée depuis et je prie le public de prendre en considération les excuses que je présente à sa place.
Je presse les prêtres pédophiles à se dénoncer et même, ce qui serait le fait d’un vrai chrétien, je presse ceux qui ne le sont pas de se dénoncer à leur place.
L’église a besoin de martyrs, c’est le moment.
Le temps est au pardon, Di Rupo, n’est pas encore prêt, mais c’est une affaire entendue, le roi le presse... On ne peut pas se dire humble et refuser de serrer une main fût-elle de la N-VA !
Puisque le pardon est à la mode, je demande pardon à mon tour.
Pardon pour être né fier, arrogant, critique et surtout inamical vis-à-vis des politiciens, mes supérieurs en tout. Je demande pardon au système capitaliste de l’avoir si longtemps dénigré, alors qu’il m’a apporté un écran plat, des lunettes Ray-Ban et Elio Di Rupo.
Je demande pardon à Dutroux pour ne pas avoir confiance en lui pour sa future réinsertion. J’adresse mon plus profond repentir à mes anciennes compagnes qui se sont trompées sur mon compte en me trompant sans vergogne, croyant me faire le plus de mal possible. Je leur demande pardon de ne pas en avoir trop souffert.
Je demande pardon aux anciennes forces d’occupation au nom d’un ancêtre qui aurait eu l’instinct de survie pour s’en être tiré sans séquelle d’un stalag et à la Résistance, pour un autre qui survécut grâce au marché noir.
Pardon à la terre entière d’être né du bon côté et pardon encore si, à l’inverse, j’étais né Pakistanais et probablement avec le désir de pourrir l’existence de ceux qui vivent du bon coté.
Que toutes mes demandes de pardon puissent faire un nid d’amour à toux ceux qui se dévouent pour des causes, quelles qu’elles soient, pourvu qu’ils soient convaincus de leurs justesses, comme le pensent Bernard Tapie, Eric Woerth et Liliane Bettencourt, le pape et Didier Reynders.
Et particulièrement aux organisateurs de structures, pompiers, sociologues, psychologues, les enfants devenus adultes et même les adultes restés enfants, rompus à tous les phénomènes de société que nous traversons par cycle, quand la pluie ne cesse de tomber, quand les Roms campent dans le terrain vague derrière nos maisons, quand le parti socialiste n’est plus ce qu’il était et que l’assistante sociale ne sait plus où donner de la tête afin de secourir la vierge maltraitée et le condamné libéré remis en cellule parce qu’il l’a maltraitée.
Et hop, à chaque fois une immersion dans une structure d’accueil et le bonheur revient touché par la grâce du bouche à bouche de la scientifique au « détruit » par les dures circonstances de la vie.

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Je demande pardon à RTL pour avoir zappé trop souvent à des informations selon lesquelles la peur chez le téléspectateur entretenue à grands bruits est bonne à la politique et favorise la tension qui fait voter à droite.
Je demande mille fois pardon à Di Rupo d’avoir bondit de joie à la nouvelle dite par Bart De Wever selon laquelle le patron du PS n’a plus donné signe de vie depuis huit jours, ayant cru que le grand Montois était bien mort.
Je demande pardon de n’avoir jamais vraiment cherché à éluder mes impôts et faire de la fraude fiscale en ayant honte de ne pas m’être conduit en vrai capitaliste, conscient que les intérêts de la communauté passent par ma propre prospérité.
Par la même occasion, je m’accuse d’avoir eu des pensées mauvaises lorsqu’il me fallut laisser à l’Etat le plus clair d’un petit héritage de famille qui avait eu le tort de m’avoir été légué par un cousin et ce au moment où José Happart réclamait ses bonus pour entrer l’âme sereine dans une retraite méritée.
Je présente également des excuses à madame Houard d’avoir teinté un vieux caleçon aux couleurs nationales et de l’avoir exposé à une fenêtre le temps de prendre une photo.
A tous ceux et à toutes celles que j’ai offensés par hasard et sans mauvaises intentions, je présente des excuses, quant à ceux et à celles que j’ai offensés sciemment et avec l’intention de nuire, je leur présenterai des excuses plus tard. Elles sont différées en proportion des crimes commis, étant entendu que seul un long remord de ma part pourrait atténuer la souffrance des victimes, avant d’oser leur en faire part.
C’est ainsi que je ne m’excuse pas auprès de feu Adolphe H. et de messieurs les programmateurs de films à la RTBF et à RTL.
Je présente enfin des excuses à des lecteurs trop patients, trop indulgents qui lisent mes chroniques jusqu’au bout, sans ressentir la moindre fatigue, alors qu’il m’arrive d’écrire en pensant à autre chose, ce qui est impardonnable et même parfois, l’avouerai-je, de bailler à la relecture de mes propres textes !.
A tous, merci de votre indulgence. Je vous aime. Pardon… Je cours à la cellule d’accompagnement me faire remonter le moral.

14 septembre 2010

L’Europe a rendez-vous le 16 !

On ne sait trop par quelle sombre destinée, la crise s’appesantit parfois plus lourdement sur un pays, plutôt que sur un autre. Le plus bel exemple est la Grèce. On a beau nous faire croire qu’elle était particulièrement mal gérée ; mais on ne s’explique pas par quel raisonnement, ce sont les gens qui travaillent qui feront tous les efforts de redressement, puisque ce sont eux qui devront rembourser dette et intérêt pour une faune qui va du richissime armateur, au margoulin de parti, en passant par les combinards au noir...
Ce qui est critiquable, c’est la logique d’un capitalisme à la carte qui n’a jusqu’à présent pénalisé vraiment que les pays de l’Union européenne. Comme si nous ne pouvions admettre que la crise soit globale, alors que c’est en Asie qu’elle a fait le plus de dégâts, vu l’état du yen et la bulle financière chinoise. La croissance trop rapide de cette dernière entraînera inévitablement des ajustements douloureux, ce qui devrait faire réfléchir les observateurs.
Or, c’est l’Europe qui prend tous les coups ! Réalité objective ou but inavoué de ses concurrents ?
On sait bien que les agences de notation qui se sont abattues sur la Grèce et l’Irlande, menaçant le Portugal et l’Espagne, se sont comportées comme des félins suivant le troupeau, alors qu’elles n’osent pas coter l’Asie de la même manière, c’est le gnou à la traîne qui trinque. Qu’arriverait-il à l’économie mondiale, si les pays d’Asie venaient à faire défaut ? En comparaison, la crise de 2008 semblerait de la rigolade.
Si les agences de cotations sont de parti pris, c’est justement à cause de leur aveuglement volontaire sur l’Asie et pas seulement, elles savent aussi la fragilité des Etats-Unis qui n’a plus les performances d’il y a seulement cinq ans et ne risquent pas de les recouvrer. Admettre que cela va mal, dans ces pays traditionnellement les moteurs de l’économie mondiale, serait couper toute espérance du « miracle » économique d’un redémarrage. Tout le système marche à la performance. Sans cet espoir, on remettrait en cause le mythe capitaliste de la croissance éternelle.
En Europe, comme ailleurs, nous savons que la crise n’est pas terminée.
José Barroso dans le discours qu’il a tenu sur « l’état de l’Union », nous a bien prévenu à propos de la Grèce « soit nous nageons ensemble, soit nous coulons chacun de notre côté », même si ses propos avaient pour but de nous vendre des émissions obligataires européennes, tout le monde à compris que c’était le moment de nager groupés.
Le très orthodoxe Michel Barnier, commissaire aux services financiers, avait beau rassurer à propos des « stress tests » des banques, le Wall Street Journal n’en était pas tellement convaincu et parlait plutôt d’une sorte de certificat de complaisance chargé de rassurer les investisseurs.

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L’organisme technique de leur organisation (CBS) contre-attaquait aussitôt en affirmant que ses données ne pouvaient être comparées avec les stress tests publiés ! L’Europe aurait-elle pris des leçons à la crise belge, de sorte que l’Européen serait comme le citoyen belge, aussi mal informé ?
A la dernière réunion des ministres des finances de l’Union européenne, les ministres ont été incapables de s’accorder sur quoi que ce soit !...
La taxe sur les établissements financiers – pourtant indispensable – fait controverse. Pour les Français, que l’on avait crus décidés après les discours de Sarkozy sur la surveillance des marchés, Christine Lagarde affirme que ce n’est pas une priorité.
Le renforcement du Pacte de stabilité est l’épouvantail des pays qui ont le plus à le craindre. L’adoption de sanctions pour ceux qui ne le respecteraient pas n’est pas pour demain. Wolfgang Schäuble, l’Allemand de service, a réclamé la patience.
C’est dans ces perspectives maussades que se tiendra le 16 septembre un nouveau sommet. Il faudra beaucoup d’imagination aux journalistes accrédités pour nous y intéresser.
Par contre, un Comité parallèle qui a eu lieu à Bâle n’a pas hésité à mettre en relief l’état déplorable du système bancaire allemand. Les capitaux des Landesbanken sont considérés peu fiables. Les banques allemandes sont sous-capitalisées, malgré la vision optimiste des fameux stress tests.
La Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne empruntent toujours à des taux élevés, dans un contexte tendu. Ces taux sont devenus un marqueur de la situation financière, accroissant le coût de la dette publique et sa décroissance aléatoire, un peu à la manière des hausses dites « saisonnières » et qui finissent par ne plus baisser dans les supermarchés.
En Belgique, il ne faudrait pas trop s’attarder chez Jules et Jim. L’effondrement de la confiance des citoyens dans ce pays à rebondir est dans un stade avancé, les agences de notation aussi.
Le vilain mot de récession n’a pas encore été prononcé, mais il reste trois mois et demi avant la fin de l’année. A la trêve des confiseurs les coups fourrés y sont les moins perçus.
A force de regarder notre nombril, on pourrait payer très durement notre décrochage des réalités, la confiance à l’Europe et à son système économique, copiés-collés des USA.
Cette méconnaissance de la situation du monde à cause de nos tribulations intimes, n’est-ce pas aussi ce qu’on appelle le surréalisme belge ?

13 septembre 2010

Ah ! les faux culs…

Etrange pays ! Depuis toujours les gens du peuple se transmettent des histoires de curé pas piquées des hannetons. Par le passé, les curés déplacés ne l’étaient pas au jeu des chaises musicales, mais par la volonté des évêchés et des prélatures d’étouffer les affaires pour la bonne réputation de l’ensemble de la prêtrise.
Tout ce que la commission Adriaenssens dévoile était archiconnu ! Bien sûr, pas dans les détails, avec des noms, des faits, le témoignage des victimes ; mais, il y avait dans l’air depuis plus de cent ans (et même davantage) un parfum de scandale qui n’attendait qu’une modification des mœurs de l’ensemble des classes dirigeantes, pour qu’il exprimât sa pestilence sous les narines des faiseurs d’opinion.
Dans notre enfance, nous avons tous côtoyé un petit Jean, une petite Josette, l’air effrayé à la pensée d’aller « en retraite » pour préparer leur petite communion. Les enfants se doutaient bien de quelque chose, les parents aussi, sauf quand ils étaient directement concernés, enfin on l’espère…
Ce qui est en cause, c’est l’extrême hypocrisie de ceux qui savaient et qui n’ont rien dit et pas que depuis les années soixante. Ce serait bien étonnant que le scandale commençât après guerre, comme ça brusquement, au point que l’on s’interroge sur l’opportunité d’ouvrir des cellules de secours et de réconfort dotées des inévitables nouveaux curés des âmes que sont les psy… à des adultes qui ont aujourd’hui, pour certains, passés 60 ans !
Il n’y a pas une famille qui n’ait au moins une anecdote à raconter ou pire une victime à déplorer parmi les siens sur la pédophilie dans le clergé.
Lisez entre les lignes du grand concert des vierges effarouchées du cercle politico-financier de cet « aimable » pays et vous y trouverez toutes les raisons du monde de mettre pêle-mêle dans le même sac les pédophiles, ceux qui savaient et qui n’ont rien dit, et les faux ébahis de découvrir des mœurs dont ils ne soupçonnaient pas « la dépravation ».
Oui, cette société est dégueulasse et je le sais depuis longtemps.
Elle a parfois des sursauts de demi-mondaine, quand il faut cacher à l’enfant de bonne famille que « maman » a fait la pute avant d’épouser papa. Il y a des « raisons d’Etat » que les puissants ont de taire au vulgaire qu’ils ont ouvert leur braguette dans des pissotières devant des lycées, une après-midi d’aberration.
On oublie enfin d’associer au silence tacite, d’autres institutions que celle de l’église. Si on a rien su pendant si longtemps, c’est que les tribunaux et la police se sont associés au grand silence de l’entre-deux guerre, sans préjuger des bourgeois « d’avant quatorze », maîtres du pavé et maîtres des mœurs qui vécurent leurs amours ancillaires en symbiose avec la pédophilie protégée du clergé.

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Jusqu’au changement récent des mentalités, l’église bénéficiait du triple bouclier : celui de la famille chrétienne à laquelle l’enfant agressé n’osait se confier, la police qui menaçait de représailles le plaignant et les prêtres eux-mêmes qui faisaient corps autour du « frère égaré ».
Ceux qui aujourd’hui remuent toute cette merde, avec l’effroi des gens de la ville qui pour la première fois ont les pieds dans le purin d’une cour de ferme, feraient bien de faire un examen de conscience et de dire avec Danneels, moi aussi je savais et pourtant, je me suis tu !
Parce qu’ils savaient les bougres, mais par réflexe de classe, ils avaient enfoui les recoupements qu’ils pouvaient faire, au fond d’un inconscient commode.
Eux aussi avaient leurs égouts à ciel ouvert, si l’on peut dire. Il leur semblait pourtant être des étrangers à la fange qu’ils ne voulaient pas toucher. Ils ne voyaient dans les étrons qui passent, que les souillures habituelles d’étrangers à leur rang, à leur condition sociale.
A présent que c’est fait, croyez-vous qu’ils vont battre leur coulpe ?
Non. Ils vont s’instaurer en vengeur de l’enfance bafouée, maltraitée, abîmée. Ils vont faire de beaux discours. Justement, cela tombe bien, Jules et Jim n’ont rien à dire sur l’avancée des pourparlers en vue de la formation du gouvernement, les journaux vont pouvoir boucler quand même, pour une nouvelle marche blanche de mots, d’avalanche de mots afin de rassurer les élites et les gens de bien, personne ne savait, le monde officiel n’était pas au courant, seuls les ecclésiastiques ont caché l’ignoble pour ne pas être taxé d’ignominie. Et on voit déjà que se ressoude la solidarité de classe « …pauvre monseigneur Danneels, cet honnête homme a cru bien faire. On ne se résout pas à l’accuser vraiment. A sa place, nous aurions peut-être fait pareil ! ». N’en doutons pas.
Alors, que demander de plus, l’honneur officiel est lavé, la presse est vertueuse, le peuple est sous la protection des lois, rassuré, tout baigne parce que si ma tante en avait, ce serait mon oncle…
Allais… n’oubliez pas de rentrer vos géraniums avant les premières gelées.

12 septembre 2010

L’oppression de l’économie libérale.

Pendant que nos mandataires s’affrontent sur des questions de compétence et de territoire, alors que personne n’est dupe - la quête flamande reste l’usage des langues en Flandre et à Bruxelles - le gouvernement intérimaire assiste à une paupérisation qui remonte des couches sociales les plus humbles jusqu’à l’ancienne classe moyenne qui se délite.
Le ministère des finances s’abuse et nous abuse par l’usage d’algorithmes (1), dans la recherche du redressement.
Alors que, ce qui est capital pour l’Europe et le Belgique reste le devenir d’un système économique qu’il faudra bien un jour réformer. L’empirisme actuel, indépendamment des résultats, n’entre en rien dans ce qu’on pourrait appeler le plan B de l’économie, pour dire les choses à la façon de l’air du temps.
Tout se passe comme si nos « élites » avaient trouvé le Graal dans un capitalisme qu’il faut surtout ne pas chercher à transformer. Certes, si pour les dirigeants et les puissances d’argent, le système est parfait, que je sache, par ses inégalités profondes, choquantes, il ne l’est pas pour la majorité des citoyens.
C’est à partir de ce constat que nous nous apercevons qu’il n’existe plus aucun parti de gouvernement mettant en doute cette « perfection » ; sinon, le parti socialiste se mettrait à l’écoute des électeurs qui contestent l’inaltérabilité de la liberté d’entreprendre et d’amasser à tout prix et n’importe comment du capital, au détriment de la liberté de ceux qui produisent.
Ce sont des petits rigolos, du genre de Cyril Northcote Parkinson dans son livre « Les Lois de Parkinson », basé sur une longue expérience dans l'administration britannique, nous dit-on, qui ont concouru à nous faire croire que l’initiative privée était de nature à faire progresser la société grâce à une productivité accrue, avec une croissance du PIB sans fin, tout en déniant à l’Etat la capacité de gérer des entreprises d’intérêt public.
On avait oublié que le plus clair de la société est fait de travailleurs et que l’Etat n’a d’autres « actionnaires » que les citoyens. Très vite les entreprises dénationalisées ont fait des enfers concentrationnaires des lieux de travail, en même temps que les salaires et les avantages s’alignaient sur ceux des plus indignement bas du secteur privé.
Cependant, malgré les protestations de quelques parlementaires européens, au plus clair de la crise, l’Europe poursuivait son œuvre de démantèlement des services publics. C’est quasi miraculeusement que nous avons échappé à la catastrophe, parce qu’en 2008, les gouvernements socialo-libéraux n’avaient pas terminé leur destruction massive d’emplois de la fonction publique qui se poursuit malgré l’expérience de la crise.
Jointe aux dégâts des entreprises dénationalisées ou en voie de l’être et s’y préparant, comme la Poste, l’histoire des magasins Carrefour et d’Opel Anvers, et combien d’autres, sont les résultats d’incompétences diverses, la volonté de faire des rendements à deux chiffres de profit pour l’actionnariat. Les plus-values prélevées sur les salaires des personnels et les combines de paradis fiscaux, mêlant la banque aux directions, donnent des éclairages sur des personnages comme celui de Madame Bettencourt, corrompant dans son sillage des politiques comme le ministre Woerth et mettant au jour, les comportements naguère souterrains des Jean-Marie Banier et des Patrice de Maistre.

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Ce petit coin du voile soulevé, montre assez bien le parasitisme social et le pouvoir de l’argent.
Ce que Parkinson reprochait à l’Administration s’est répandu dans les entreprises privées issues des entreprises publiques, en s’aggravant même, si l’on tient compte des scandales des parachutes dorés, de certains salaires et du gâchis dans les entreprises par les managers eux-mêmes dans les ordres qu’ils donnent et les délocalisations qu’ils proposent.
Les cadres des entreprises entendent copier ce qui fut jadis une tare dans les Administrations. Les directions multiplient les subordonnés, par une tendance naturelle à l’allègement de leur travail en recrutant des collaborateurs efficaces au moins dans un domaine, mais aussi à diviser le travail pour éviter d'être remis en cause.
Ils créent des besoins de coordination interne, qui entrainent une charge de travail supplémentaire, avec l'embauche de collaborateurs nouveaux. On construit un système « autarcique » qui va consommer, de manière endogène, une part croissante de l'énergie disponible. Plus il y a d’éléments responsables, plus les demandes d'approbation qu'ils se communiquent mutuellement, ou tâches comparables, les occupent, de sorte que le travail accompli d'un point de vue extérieur par la société dans son ensemble n'augmente pas.
On voit cette chose (impensable avant 1970) que le profit du travail produit en atelier est « mangé » par l’administration de l’entreprise.
Il ne faut pas croire que cela a pour conséquence de multiplier aussi les postes de travail aux bas niveaux. Au contraire, le rendement amélioré à la base sert à peine à compenser les dépenses au sommet. Les restructurations sont toujours à sens unique, au fur et à mesure des gains de production.
Cette tendance est constante. On le voit bien dans les villes, à la prolifération d’immeubles de bureau, tandis que les pertes d’emplois se situent dans les zonings périphériques.
Qui ne voit dans la liberté d’entreprendre en 2010, la liberté d’opprimer le plus grand nombre, mettant ainsi en cause le fonctionnement de la démocratie ?
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1. Algorithme : Tâtonnement. Procédé de calcul qui répété, permet de trouver la solution, mais de manière empirique et sans pouvoir l’expliquer par une formule.

11 septembre 2010

La crise : Acte 7 !

Nos inénarrables Jules et Jim, Flahaut et Pieters, ainsi dénommés d’après le film de Truffaut où nos héros aiment la même femme de manière différente, sur la pellicule : Jeanne Moreau, dans la nouvelle fiction : la Belgique – se sont fait remonter les bretelles par Dei Di Rupo à propos de la méthode que nos deux intempestifs avaient choisie pour faire avancer le schmilblick.
Qu’on en juge, c’était un quiz distribué aux 7 joueurs. Ceux-ci devaient échelonner de la case départ à celle d’arrivée les difficultés rencontrées dans les questions selon leur priorité : BHV j’avance de deux cases, mais je vais en prison ; la régionalisation de la sécu, je reviens à la case départ, etc.
On se doutait bien que tout le mystère qui entourait les négociations n’avait pour but que de masquer au public l’enfantillage dans lequel nos élites sont tombées, universitaires médaillés en charge de la population de ce pays, avocats dégoutés du Pro Deo, coprophages de parti, etc. Comme quoi, si l’intelligentsia fout le camp aussi, il faudrait un miracle pour que les enfoirés s’en sortent !
Dei Di Rupo qui n’aime que le bilboquet a refusé la partie. Il va falloir que Jules et Jim inventent une nouvelle méthode.
Ce ne sera pas simple, puisqu’avant eux DDR et BDW avaient utilisé les 110 recettes de cuisine de grand’mère qui vont des frites sauce Boulets, au waterzooï à l’anversoise, pour le même fiasco.
Voilà ce qui arrive quand on veut faire les intéressants avant les élections, des serments de « vivre ou mourir » ensemble des partis francophones et que « la Belgique crève » du côté de la N-VA. On est content d’avoir gagné, d’accord, mais il reste à assumer…
Quand le jeu est fini et que le public revient du bureau de vote, on se retrouve tout con à se dire « qu’est-ce qui m’a pris de raconter ça ? ». Reste qu’Albert doit faire son boulot et qu’il a beau désigner, le pays et lui ne voient rien venir.
Tandis que le yacht royal se balance mollement quelque part dans un port de la côte d’azur, son propriétaire est au bureau à gratter du papier en regardant l’heure. Quant à la représentante de l’opinion du peuple, Madame Houard, elle n’en finit plus de lessiver ses drapeaux qui s’abîment tendus sous le crachin de septembre.
L’électeur finira par regarder ailleurs, moi je vous le dis. L’embêtant, c’est qu’« ailleurs » a l’allure du trou noir de tante Elise, qui est une femme de couleur.

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Les passions sont fugaces.
Certes Elio et Bart sont aimés. Beaucoup de femmes vous le diront qui doivent leur incontinence urinaire passagère à l’évocation du leader du PS et de l’Anversois sublime !
Est-ce que vous croyez que ça fait plaisir aux jeunes filles d’apprendre de la bouche même de Bart qu’il a vu Elio en fugue amoureuse à Anvers ?... ou quand Bart évoque ce qui lui pend « derrière son dos » ?
Quoi… quoi ! il n’est plus disponible ! Qu’apprends-je ?
Quand on envoie des lettres d’amour à Marc Dutroux, on sait que le bel oiseau ne s’envolera pas… à moins que, lui aussi ?
Mais alors à qui peut-on se fier ?
Le nationaliste-président a tant de fois bavé sur les estrades de la NVA dès qu’un malgracieux osait évoquer la Belgique « réalité incontournable », qu’il ne sait plus la contourner. Et ce n’est pas une question de corpulence, cela serait plutôt « monter le bidet » à l’envers, celui qu’il avait enfourché à l’endroit avant les élections.
On ne peut pas dire qu’elle crève, puis lui faire du bouche à bouche, la Belgique.
Un fin observateur de la situation, c’est Mischaël Modrikamen, depuis qu’il s’est défait de son encombrant co-président, c’est fou comme il s’intéresse à nous, à la Belgique, au gouvernement. Il a sûrement une méthode meilleure que Jules et Jim. Le malheur, c’est qu’il est comme nous tous, il ne représente que lui-même. Enfin, ce n’est pas tout à fait exact, depuis qu’il a fait parler de lui à la crise de 2008, l’opinion l’a en mémoire. Il a quand même suffisamment d’adhérents pour s’être constitué un bureau avec quelques fauteuils, même si ses assemblées générales se font dans la salle d’attente d’un généraliste de quartier.
Bref, la Belgique patauge, parce que ses représentants sont patauds.
Si on en changeait sans revoter, on ne serait plus en démocratie. Et puis, il faudrait quand même les nourrir. L’exemple du jour, c’est l’évêque démissionné de Bruges, Roger Vangheluwe. Il se fera quand même 2.800 euros tous les mois sur notre dos. Vous me direz, ce n’est pas beaucoup en regard de ce que palpe un Happart admis à la retraite, d’accord, mais vous en connaissez beaucoup des ouvriers et des employés non-pédophiles qui ont 2.800 euros de pension net par mois ?
Jules et Jim ont intérêt à sortir un autre jeu de société afin d’amuser les 7 et intéresser la galerie. La politique, c’est comme le Mercato, Pascal Delwit pourrait aller chroniquer à l’étranger !...
Sinon, il faudra bien que le gouvernement démissionnaire allonge un peu la facture afin de faire payer aux petits la connerie des grands, d’autant que la croissance d’après ce qu’on raconte, ce n’est plus pour tout de suite.

10 septembre 2010

Offre de service à la N-VA

Les deux négociateurs initiaux chargés par le roi de touiller la formation d’un gouvernement ont adopté une liturgie ancienne : celle du silence orthodoxe !
C’est décidé, le vulgaire ne saura rien de ce qui s’est passé derrière la cloison où nos basses profondes ont dit la messe pour notre salut… ou notre perte !
Soudain, le mystère fut troué d’une gesticulation accompagnée de cris.
Puis, ce fut la rupture bête et brutale !
Les journaux – qui n’en savaient pas plus – ont tenté des explications. Mais comme ils ignorent tout – comme nous - ce qu’au départ le négociateur avait mis sur la table et que la partie adverse a refusé, nous entrons dans une coresponsabilité qui n’en est pas une sur la qualité de la préformation.
On ne nous demande pas de nous prononcer sur les concessions que Di Rupo a faites et nous doutons que ce soit sur la seule dotation de Bruxelles que De Wever les a refusées.
Qu’importe.
Par vote référendaire, quelques centaines d’abonnés au téléphone correspondant à la moyenne de l’opinion générale ont décidé que Di Rupo était un négociateur hors pair et que De Wever avait bien fait de repousser l’offre du premier, le tout rien qu’à leur bonne mine.
Admirés par une majorité satisfaite, les généraux se sont retirés sous leur tente de campagne. On ne doute pas qu’après un repos bien gagné, ils rentreront à nouveau en lice pour une nouvelle joute.
Pourvu que comme Henri II, Di Rupo ne reçoive pas la lance flamande dans l’œil.
Il ne restait plus au roi qu’à désigner Jules et Jim : l’adjudant Flahaut et le maréchal des logis Pieters pour remettre la salle en état, rafraîchir au sol et raviver les couleurs des guirlandes, étant bien entendu, comme la botte de Nevers, que les négociations devaient rester toujours aussi secrètes. C’est 15 jours de bon sur les misères séparatistes.
On a bien pensé au wagon à la clairière de Rethondes pour solenniser la future reprise, mais il n’est plus en état.
Les Lions, toujours vieux (puisque se sont des hommes d’Etat), laissent la place à des négociateurs chevronnés, Flahaut roule en Citroen et Pieters est un débutant spécialiste de l’ancien (Il a donné des cours à la KUL, sans regarder « derrière son dos », comme le chef, qui confond derrière et bas du dos.).
L’appétit de la Flandre étant plus gros, au pluriel ils ne pourront être qu’énormes et grossiers, ce sera à l’évanescent Elio, le Ronsard de la Loge de la Pléiade montoise, de rappeler les règles de la chevalerie.
Rouler des miches en montant à la tribune afin de nous faire part d’un renouveau dans le départ en toute humilité, ne sera qu’une formalité.
A moins que Flahaut, mis en appétit par son enrôlement dans les troupes loyalistes, réussisse un putsch et devienne le nouveau protecteur du royaume, comme Cromwell le fut un temps de l’Angleterre.
Reste que les analystes n’ont pas encore remis un rapport définitif sur la belgitude du Carolus Imperator de la N-VA.

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Bart De Wever pourrait donner un coup de pied fatal à la fourmilière, par exemple en couplant l’action de Terry Jones, chef d'une petite congrégation protestante de Floride, de brûler un Coran pour marquer l'anniversaire des attentats du 11 septembre, en brûlant la Constitution belge à la colonne du Congrès, en jetant le livre dans l’urne, au moment où le Prince Philippe ou Albert II fait jaillir la flamme sacrée !
Brûler des livres n’est pas mon fort, mais ceux-là, avec les vieux bottins du téléphone, ont toujours été parfaitement inutiles et par moments, de manipulations dangereuses.
On rassure tout de suite Obama, brûler la Constitution du peuple belge à la colonne du congrès n’aurait aucune conséquence sur l’aggravation éventuelle de violences en Afghanistan et au Pakistan.
Ce qui ne pourrait que le rendre favorable au projet de Bart De Wever.
On baptiserait l’événement la nuit de Kristel, en hommage à Veerle, son épouse.
Je me demande si la N-VA ne va pas me faire un pont d’or, comme Sarko à Séguéla ?
On vend Pelikanstraat de magnifique Rolex, si Bart m’entend ?

9 septembre 2010

Les lobbys et De Gucht…

Le Comité de Coordination Juive des Organisations de Belgique CCOJB s’est ému des propos tenus par le Commissaire Européen Karel De Gucht à l'antenne de la VRT.
« J’estime que M. Barroso, s’il avait le sens des responsabilités par rapport aux valeurs morales qu’il incarne comme président de la Commission européenne, devrait licencier M. De Gucht sur-le-champ ! Ce dernier ignore-t-il qu’au sein des communautés juives de la diaspora et en Israël même, des débats très vifs ont lieu sur le Proche-Orient ? (1) » ; voilà des propos, rapportés dans la presse, que tiennent approximativement de façon identique des personnalités juives.
Hier matin Baudouin Loos signait un article dans le « Soir » dont le titre n’offre aucun doute sur les intentions de la diaspora juive de Belgique : « Les juifs de Belgique réclament la démission de Karel De Gucht ».
La suite est sans équivoque sur les intentions des Comités divers de soutien à la cause juive « Le président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique réclame le licenciement du commissaire européen Karel De Gucht après ses propos sur les juifs, leur lobby à Washington et leur caractère à ses yeux borné sur le Proche-Orient. »
Le Congrès juif européen (CJE) s’en est aussi mêlé, quoique De Gucht se soit expliqué sur ses propos.
Apparemment, cela n’est pas assez et c’est un ensemble de critiques venus des milieux visés qui tenteraient – cela est dit clairement – de faire pression sur Barroso afin que celui-ci révoque le commissaire européen pour racisme !
Il y a là un paradoxe qui ne pourrait être abouti que si les menées frontales et occultes conduisent à la démission de De Gucht ; car, ces démarches à peine voilées démontrent bien ce qu’elles nient sur le fonds, à savoir l’existence d’un lobby juif – pas seulement américain – mais également très influent en Europe aussi !
Autrement dit, si De Gucht s’est dégonflé et fait une mise au point qui a l’allure d’une plate présentation d’excuse, pourtant, il avait raison d’évoquer l’existence d’un lobby juif des deux côtés de l’Atlantique.
Dire que ces lobbys ont des affinités et des liens, cela paraît certain.

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Comment en serait-il autrement, puisque l’objectif est le même, à savoir l’exaltation du martyr juif, en cela reconnu pendant la deuxième guerre mondiale et qui ne fait aucun doute sauf pour les fascistes, mais plus pernicieux quand ces lobbys l’étendent à la guerre d’usure que l’Etat d’Israël mène depuis quarante ans aux Arabes de Palestine.
Pourquoi, lorsqu’il est question d’Israël, tout devient-il si délicat à dire ?
Justement parce que ces lobbys sont passés maîtres dans l’art des lamentations « de la souffrance endurée de tout un peuple injustement compris ».
Cela ne serait rien encore si, cherchant des poux dans la tonsure d’un De Gucht ces lobbys ne s’abaissaient pas à des démarches de faux derches, capables de tout y compris des moyens de pression honteux justifiés par « la bonne cause ».
Débarrassé de ce que j’avais à dire sur « l’affaire », il m’est tout aussi facile à écrire que je n’ai aucune affinité avec notre ancien ministre des affaires étrangères, devenu commissaire européen. C’est un Flamand rabique, probablement un N-VA rentré, qui, notamment sur ses positions assez sottes sur l’Afrique, doit avoir quelque part la nostalgie du temps « heureux » des colonies.
Les Organisations juives et apparentées n’ont pas tout à fait tort de prendre leur distance ; à bien considérer l’ensemble de la carrière du personnage, son ostracisme à l’égard des Francophones, son favoritisme alors qu’il était ministre fédéral des Flamands ; mais quant à vouloir le déboulonner de son gagne-pain de commissaire, c’est bien là une méthode qu’un homme délicat ne peut que désapprouver.
« Dire ce qu’on pense est un plaisir coûteux, mais trop vif pour que j’y renonce jamais » (Anatole France). Laissons donc ce plaisir à De Gucht, comme d’un droit, même si ça déplaît.
Bien sûr, il n’est pas exclu devant la contemplation de la souffrance des Palestiniens sous l’occupation de l’armée israélienne de passer de l’antisionisme à l’antisémitisme.
Ce serait oublier l’innommable de ce que les Juifs ont subi sous Adolphe. Et les photos des enfants juifs mains en l’air comme des criminels devant des SS goguenards me feront toujours penser que les fascistes et les adorateurs du fascisme étaient de beaux salauds.
Pour en revenir aux lobbys, c’est évident que les Palestiniens et les Arabes qui ont essaimé en Europe et en Amérique, s’ils le pouvaient, aimeraient user de ce genre de moyen de pression pour que la situation si favorable à Israël passe aussi quelques fois dans leur camp.
C’est humain.
Alors, pourquoi les Juifs aiment-ils tant jouer les vierges effarouchées ?
Si je disais que c’est dans leur nature, je passerais pour antisémite ; aussi, m’en garderai-je bien, me contentant de proposer qu’à ce niveau, ils feraient bien d’essayer de changer l’image qu’ils donnent d’eux trop souvent au reste du monde.
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1. Sont-ce les journaux belges qui ne rapportent pas fidèlement les nouvelles depuis leurs correspondants à Tel-Aviv ? Toujours est-il que les « débats très vifs » paraissent souvent noyés sous les effets de la propagande des partisans de Netanyahou. La diaspora juive de Belgique est-elle exclusivement de droite au point d’influencer la presse ou bien s’agit-il encore de l’effet lobby ?

8 septembre 2010

Record con à la belge…

- C’est Vrijboomstraat à Moerzeke que nous avons rencontré notre nouveau champion du monde. Ici, Adam de la Merdre qui vous parle du bar à bière de cette charmante ville quelque part dans la Flandrie nouvelle où nous accueillons Chris V qui a cuit une tonne et demie de frites pendant 83 heures sans dormir !... Il avait intérêt… au risque de piquer du nez dans la graisse chaude…
L’oreillette – Arrête Adam ! V est un sportif, avant tout. On te demande pas de faire de l’humour. T’as jamais su faire rire personne ! Ensuite, t’as lu les journaux du matin ? Non ! Eh bien tu devrais. Ils se sont mis d’accord avec les partis politiques pour isoler la N-VA en produisant des statistiques bidons qui veulent en gros que tous les Belges à l’exception des supporters de Bart, trouvent les accords suffisants… C’est pas le moment de te foutre de la gueule d’un con à Moerzeke…
A de la M – Comment tu comprends que les sondages montrent aussi que les Wallons commencent à se faire à l’idée que la Belgique, c’est foutu ?
L’oreillette – T’es là pour le friturier, pas pour tes fines analyses. Surtout n’appelle pas ton zigue friturier. C’est frituriste qu’on dit à Kastel-Moerzeke, comme partout dans le pisse-pot de l’Europe…
A de la M -Vrijboomstraat depuis hier est mondialement connue. J’ai devant moi Chris V le frituriste le plus heureux du monde… Est-ce que vous parlez français ?
C V - Un peu mon neveu. Mais te fatigue pas sur ma performance. On vendait plus rien. Ma baraque est pas bien mise à cause du nouveau rond-point. Alors avec ma femme on a rassemblé nos derniers sous et acheté deux tonnes de patates. On savait bien, puisqu’on baigne en pleine connerie mondiale, en cuisant deux tonnes de frites, que les médias allaient nous faire un peu de pub.
L’oreillette – de la Merdre, qu’est-ce qui te prend ? Faut pas déconner. Ce pédezouille va bousiller « Ils l’ont fait, pourquoi pas vous ? » notre émission phare du samedi soir pour les sportifs fatigués. C’est pas une critique de la situation des classes moyennes qu’on veut. Laruelle nous casse assez les couilles avec ça…
A de la M – Qu’est-ce que je fais alors ?
L’oreillette – Tu reprends et tu le laisses pas parler. J’t’apprends rien du métier ! Merde…
A de la M – C’est dans ce charmant village de Kastel que nous avons rencontré devant un verre de bière…
C V – C’est la troisième fois que tu recommences… T’as des problèmes de liaison ?
A de la M – C’est pas en direct.
C V – Alors on peut dire ce qu’on veut ?
A de la M – On fait un deal. Tu dis ce que tu veux. Puis, après, tu me laisses dire la mienne ?
L’oreillette – C’est ça. Quand ce mec aura fini de déconner, nous verrons à lui piquer certaines de ses répliques. Puis tu feras tes questions à blanc. Ce serait bien le diable qu’on pourrait pas en mixant la sauce faire un reportage formaté à « Ils l’ont fait, pourquoi pas vous ? »
C V – Ça y est ? Je peux y aller ?
A de la M – Va-s-y !
C V – Je peux parler de ce qui m’intéresse ?
A de la M – Absolument.
C V – Y a juste un type d’une radio de Taipeh qui m’a posé la bonne question. Il m’a dit « t’as fait 1.500 kilos de frites avec la même graisse ? ». Tu vois, fallait que ce soit un Chinois qui fasse le métier que tu fais, pour que ça soit professionnel.
A de la M – Qu’avez-vous répondu ?
C V – Je lui ai dit la même chose qu’à toi. C’est-à-dire que j’ai parlé d’autre chose.
A de la M – De quoi avez-vous parlé ?
C V – Les Wallons prennent les Flamands pour des cons. Et ils ont raison. T’as vu le programme social de De Wever ?
A de la M – Non.

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C V – C’est pas étonnant de la part d’un journaliste d’une émission pour les sportifs.
Bart veut faire plaisir qu’au patronat, les Flamands, il s’en fout… les intérêts notionnels de Reynders maintenus, une diminution de 25% des charges administratives et un service minimum à la SNCB, il veut une fonction publique plus efficace et moins nombreuse. C’est le travailler plus pour gagner moins… le gros veut aussi supprimer les prépensions, abandonner la rémunération à l’ancienneté. On se demande ce que Di Rupo foutait avec un gros thon de droite !... Régionaliser le droit du travail : avec un gars comme lui, les Flamands vont chier du poivre moulu… la négociation entre les syndicats et le patronat au niveau fédéral, le gros n’en veut plus également. C’est quoi son nationalisme ? Faire une grande Flandre riche bâtie sur la misère des Flamands !
L’oreillette – C’est fini le flux du friturier. Tu la lui coupes. On peut pas présenter un ringard qui fait des frites pendant 83 heures en lui laissant analyser la situation politique dans une vision de gauche. Les sportifs wallons qui sont très cons, s’attendent à voir un Flamand hyper con !... pas un gauchiste.
C V – C’est tout à fait le programme du MR, la périphérie en moins. T’as remarqué comme Maingain commence à gêner tout le monde dans son parti. Gérard Deprez, t’as vu sa gueule ? Il boit du petit lait…
A de la M – C’est fini, oui, la politique ? T’as tout dit, parfait ! Tu me laisses faire mon travail, sans quoi c’est moi qui vais éplucher les pommes de terre de ton futur record. Je suis bon pour la trappe à la restructuration suivante…
L’oreillette – démarre nom de dieu !
A de la M – Ici Adam de la Merdre qui vous parle d’un charmant village des Flandres, niché dans un cadre de verdure, je veux parler de… de… merde, c’est quoi encore le nom de ce foutu bled ?
C V – On n’est pas Adam la Merdre !...

7 septembre 2010

Carnet de bord.

En allant au Mont des Arts par les escaliers du boulevard de l’Empereur, je ramassai sur un des larges paliers en forme de terrasses un calepin de note à la couverture de cuir rose. Sans souscription, ni numéro de téléphone, je crus difficile de le restituer à son propriétaire. J’avisai un banc. Je m’assis et je le lus, considérant que le titulaire resterait inconnu, et que c’était moins par indiscrétion que par souci littéraire que je déchiffrai une écriture fine, maniérée que j’imaginai être celle d’une bourgeoise ayant quelque érudition.
J’en livre ici quelques extraits.
« Carnets de campagne.
13 juin. Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura pas d’imitateur. Je veux me montrer dans toute la vérité de la nature au lendemain d’une campagne électorale ayant abouti aux résultats que l’on sait. Que la fin de la Belgique sonne, je viendrai ce carnet à la main, me présenter devant les électeurs. Je dirai hautement ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus. »
Avant de poursuivre la lecture, je m’arrêtai. Ce préambule me rappelait vaguement un texte célèbre. J’eus la confirmation de mon intuition dans l’intimité de mes livres, plus tard chez moi, rue de l’Ermitage. Il s’agissait de l’introduction des Confessions de Jean-Jacques Rousseau, avec les quelques modifications propres à l’auteur du calepin. Comment pouvait-on plagier Jean-Jacques ? Sinon, que ce calepin était destiné à rester secret. Il dénotait seulement une personnalité au fort ego qui se payait le luxe de recréer du Rousseau avec la conviction qu’elle donnait une chance à l’autre !
Je repris ma lecture.

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« 17 juin : B De W nommé !... J’enrage. A 2 l’a chargé d'une mission d'information.
Bonaparte avance à marches forcées, mais il est impossible qu’il atteigne Paris.
8 juillet : Enfin, le rideau se lève et c’est le meilleur sur le devant. L’autre est déchargé, comme il le serait d’une semi-remorque. Je suis le maître du monde. Je commande aux éléments !
L’écart entre le réel de B De W et sa représentation aboutit à la revalorisation de l’image sur la réalité : l’écart, c’est l’espace de la paranoïa et du narcissisme. Il y a quelque chose de violent dans cet homme. Quoique n’étant pas mon type dans ma vie professionnelle, en privé, j’aime la violence et la virilité dont je le crois pourvu. Il me fait penser à Balzac sans le génie. Nous sommes appelés à nous voir souvent dans des endroits secrets. Il aime le café fort. Je lui en ai servi deux tasses sans sucre et sans lait. Il boit en soufflant dessus. » Il me dit qu’il est de A en sortant des waters et en rattachant sa braguette devant moi. Je détourne les yeux.
« 25 juillet : Les 7 se réunissent pour la première fois. Tandis que je leur souhaite la bienvenue tout simplement, je me sens envahi par la conscience de ma supériorité. Je me vois dans la clairière assoupi en un cercueil de verre, tandis que les 7 nains reviennent du travail en sifflant un air joyeux. J M c’est Grincheux, J J prof. Il faudra que je me méfie de L O. Elle est capable de me souffler le prince. P M a une barbe de 8 jours. Son look nouveau coïncide avec mon nouveau travail. Serait-il un nain gras (je ris du jeu de mots) ?
30 juillet : Premier rapport chez A 2. Il veut que j’approfondisse mes relations avec B De W. C’est hallucinant, A 2 ne comprend rien à la situation. Je pensais en l’écoutant combien les mots s’élèvent, tandis que les actions rampent sur la terre et s’y cramponnent. Il a une tache de graisse sur un revers. Il faudra que je retire mon complet bleu du pressing. Je le ferai chercher demain.
18 août : A 2 me demande de poursuivre. Il me propose une partie de billard aux trois bandes. Je refuse. Tenir une queue en main m’émeut trop.
26 août : C’est le blocage. B De W a l’air de s’en foutre. Il me dit qu’il fait du patin. Je me rappelle avoir donné les miens à un neveu. J’ai cru un moment qu’il me faisait des avances. La presse de ce matin me donne le cafard. Je ne pensais pas que la situation était aussi grave telle que B D la décrit dans son édito. Il faudra que je me compose une attitude de circonstance. B De W se fait un sang d’encre pour la périphérie. Il ferait mieux de penser à autre chose. Il se fâche. On se quitte brouillés. Le portier me dit que c’est parce qu’il a promis à son fils de le prendre à la sortie de l’école.
29 août : A 2 ne veut pas me décharger. Il est emmerdé. J’ai beau lui dire qu’on s’est brouillé avec B De W, il me dit de faire un effort… Je verrai. Je lui promets de changer de costume. Je mettrai le bleu roi. Il m’approuve. Il parle de catastrophe. Je l’assure que non. J’ai un plan. Je n’en dis pas plus.
30 août : Je leur dis que c’est un accord ou le chaos. L’idée m’en est venue en lisant le New-York Times à propos de l’Irak, où là, c’est déjà le chaos, puisque je n’y suis pas. C M m’a écrit un beau texte que mon traducteur traduit en flamand. C’est drôle, cette langue me fait mourir de rire. Il faudra que je me surveille. L’autre jour, mon bridge n’a pas tenu.
3 septembre : A force de parler de table, le 30 août, j’ai été pris d’une de ces fringales ! J’ai trouvé un petit resto tranquille derrière la porte Louise… Bon, c’est l’échec… B De W est un con et puis c’est tout. Tant mieux pour moi, parce que si ce type avait dit oui, avec ce que je lui ai concédé, il ne me restait plus qu’à partir incognito finir mes jours dans un paradis fiscal. M m’aurait liquidé.
4 septembre : A F et D P prennent la suite. Avec moi, on était au Siècle des Lumières, avec eux, on entre en classe de rattrapage. Je me demande si A 2 ne perd pas la tête ?
L’inintelligence subit. La sottise agit. Et ces deux là en sont tellement pourvus qu’il faudra bien qu’on torche quelque chose à propos du plan B. Et cette fois, ce n’est pas de la rigolade. »
Le carnet s’achève ainsi. Je me lève du banc et avise une poubelle. J’y jette le carnet rose en ayant conscience que je retranche un témoignage vécu de l’Histoire récente.
Si on ne veut pas du réel, il est préférable de regarder ailleurs…

6 septembre 2010

Plan A + plan B = on va se Plan T

Laurette Onkelinx sait y faire question vedettariat. Avec elle, les partis francophones devraient trouver la bonne combine pour faire bisquer les Flamands. Il est vrai qu’elle a fait sa câline auprès de Vrebos, ce dimanche sur RTL, qui du coup, a joué les gros nounours.
Evidemment, son baratin n’a rien à voir avec ce qui suit :
Jusqu’à présent, les Francophones s’étaient montrés frileux. On pouvait traduire leur politique par une suite de démonstrations de loyauté envers la dynastie et la Belgique, offrant ainsi le flanc aux Flamands, obnubilés par leur régime linguistique rongé de l’intérieur par une francophonie rampante.
C’est ainsi que les partis flamands entraient comme dans du beurre dans la lâcheté apeurée des partis francophones. Il paraissait certain que leurs adversaires ne pouvaient pas envisager la séparation, ils en avaient la terreur et étaient prêts à tout subir.
En passant directement d’une belgolâtrie à la résignation, les Francophones feraient l’économie d’une position intermédiaire, entre « il faut négocier à tout prix » et « ça ne sert plus à rien de négocier ».
Du coup, Bart De Wever serait obligé de se découvrir. Jusqu’au-boutiste et hissant le lion noir, est-ce que l’ensemble de la population flamande le suivra ? Enfin, le CD&V qui, par peur d’une seconde défaite électorale, s’est scotché sur la politique de Bart, alors qu’il y a dans ses rangs plus de partisans de la Belgique fédérée que d’extrémistes flamingants, osera-t-il se passer de son tuteur ?
A la déclaration de la passionaria des classes moyennes de Schaerbeek il y a un bémol, c’est celui que j’ai déjà signalé dans une chronique qui soulevait le problème de la fausseté de Di Rupo à propos du plan « B ».
Ce n’est pas assez de dire qu’il faut se préparer à la fin de la Belgique. Il faut passer aux actes et s’y préparer effectivement. Les déclarations, on les connaît. Dans la société de la frime et de la parade, il faut des actes pour convaincre les gens.
Ce midi Javaux prenait des airs de connivence en parlant du plan B, comme s’il en était le thaumaturge ! Alors que, c’est évident, il n’y a rien de préparer et il le sait. C’est un jeu peu sérieux qui les amuse.
Laurette et les autres ont-ils suffisamment de courage politique pour cela ?
Leur détermination pour un passage à l’acte n’est pas évidente.
Ils ont trop d’intérêts à perdre dans leur statut de citoyens de « haut-niveau » et ici je ne parle pas du haut-niveau d’intellectuels comblés, mais de leur haut-niveau financier et social.

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On voit mal Laurette Onkelinx chausser les sabots de Théroigne de Méricourt, et tel ou telle parlementaire PS ou MR abandonner des dizaines de mandats, pas tous à titre gracieux.
Ouvrir les Etats généraux de Wallonie et y associer les francophones de Bruxelles est la seule chose à faire. Mais pas des Etats généraux pour rire, des sortes de conversations entre « forces-vives », en levant le petit doigt avec la tasse de thé, non, donner rendez-vous à tous ceux qui en Wallonie et à Bruxelles n’ont jamais la parole parce qu’ils ne sont pas sortis des familles dirigeantes et qu’ils n’ont pas fait du droit pour devenir député.
Cela aurait évidemment une autre allure que parler pour ne rien dire dans le but d’occuper le terrain.
Oui, il y aurait des dérapages, des coups médiatiques aussi, mais enfin en cessant de confisquer la parole à l’ensemble de la population ; la démocratie de papier mâché aurait enfin une trogne populaire, et ce ne serait pas plus mal.
Mais, c’est un rêve, évidemment.
C’est un rêve parce que la Francophonie n’est pas la Wallonie. Bruxelles sera toujours l’agent modérateur.
Di Rupo montant à la tribune des Etats généraux avec vingt-cinq feuillets de texte sans interligne, exaltant l’âme wallonne pour mieux l’asservir à ses desseins, jouant des trémolos de fils d’émigré italien aimant la Belgique qui « lui a tout donné » pour finir par évoquer l’avenir du petit commerce et de l’entreprise « de chez nous » ; des Reynders et des Michel Père et Fils manipulant des arguments identiques, proches de ceux d’un Bart sur la question sociale… Non, merci !
Franchement faire confiance à des gens qui ont eu raison du Mouvement Populaire Wallon pour mettre au point le Plan B sans référendum, sans l’avis des citoyens, quel mauvais remake de l’Histoire ce serait !...

5 septembre 2010

Bordel ! vla l’Gordel…

Le Gordel est cette farce « pédalistique » dans laquelle les non-sportifs, que sont en général les représentants du peuple de Vondel, y affirment leur « flamanditude ».
Eric Van Rompuy, frère de l’autre, s’y prépare, maillot jaune et lion noir, short cycliste avec protège zèzette, la jambe rase et huilée et l’envie de vaincre « l’impérialisme » francophone.
Il faut dire que son vélo, il ne le sort qu’une fois l’an et que le reste du temps, il est pendu à un clou au fond du garage.
On le voit dans les cinq premiers kilomètres et dans les cinq derniers, entretemps, c’est le mystère. C’est ce qui s’appelle faire acte de présence du début et de la fin.
Cette rage de faire du sport une fois par an a quelque chose de pathétique.
Attention au malaise vagal !...
Le grotesque est de mise, car enfin, une pédalée farouche de Flamands tourne autour d’une ville à 95 % francophones, selon les derniers calculs.
Ces nouveaux Roms du dimanche auront moins le goût du voyage que celui de l’amertume, en lorgnant cette belle terre, jadis flamande, convertie à l’esprit latin et à la langue de Molière, qu’est Bruxelles, perdue peut-être pour toujours... à moins d’un génocide, comme au Rwanda ?
Les Hutus de Gand et Malines réglant BHV à la machette !
Il suffirait qu’un marchand de coupe-coupe, du genre Bart De Wever, ait la puce à l’oreille et voilà le marché de la coutellerie qui repart…
Fichue idée qu’ils ont eue d’implanter à tout prix leur parlement à Bruxelles, les Hutus de la mer du Nord ! Evidemment place des Martyrs, le lieu est un symbole. C’est comme si à Liège, on avait décidé d’implanter la municipalité à Frankfort, sous prétexte que le Liégeois aime la saucisse !
Enfin, les Flamands, c’est comme ça, ils ne veulent pas perdre un pouce de terrain. Ils ont une mentalité d’arpenteur. Ils arpentent à vélo, un point c’est tout.
Plutôt de se faire envie en tournant autour du pot, ils feraient mieux d’apprendre le français correctement et d’abandonner leur parler bas-germanique.
Mieux, ils pourraient nous prendre de vitesse et réclamer leur rattachement à la France.
En tant que minorité protégée, ils conserveraient leur langue, comme les Bretons !
On ferait tout simplement remarquer à Kim Clijsters à Roland Garros qu’en qualité de Française, elle ferait bien de faire un effort.
Dimanche, c’est Damien Thiéry, un des bourgmestres non-nommés des Joyeusetés flamandes qui les autorise, bon prince, à rouler sur les chaussées de Linkebeek.
Afin d’éviter les heurts, les commissaires ne dépisteront pas le dopage chez les excités habituels.

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Depuis l’exemple de Bart De Wever, il paraît qu’ils en prennent tous plus ou moins. Le pot belge étant interdit d’importation sur les terres flamandes, c’est Kim Geybels, médecin urgentiste d’Overpelt, de la N-VA qui remplace le docteur Mabuse.
La caravane publicitaire du Gordel trop bruyante pour les riverains francophones, les Jeunes du FDF ont promis qu'ils distribueraient chez les riverains du parcours des bonbons et des casquettes à l’effigie d’Olivier Maingain.
Di Rupo qui avait promis à son ami Bart de se joindre aux sportifs a déclaré forfait à cause d’un furoncle mal placé. Les méchantes langues du Tour prétendent que l’accord qui devait le faire gagner a été rompu en dernière minute. Les sponsors des deux champions ne sont pas parvenus à s'entendre.
D’autres affirment que le champion wallon ne sait plus s’asseoir pour d’autres raisons. C’est dommage que le Gordel perde en Elio un authentique champion digne des Coppi et Bartali.
Dimanche, Bart De Wever en maillot de corps sera hissé sur son vélo par la ferveur populaire flamande.
C’est à ne pas rater pour ceux qui ne se lassent pas de l’escalade du Ventoux par les « forçats » de la route, l’escalade de Bart de son vélo serait déjà l’exploit de la journée.

4 septembre 2010

Béatrice Delvaux et le plan B

Madame Delvaux dans son éditorial paru le 3 septembre revient sur le plan B.

J’ai un faible pour Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du Soir, on la sent entre les lignes de ses articles, fort différente de ce que les conventions, son emploi à responsabilité, le souci de la vente du journal, l’obligent d’être. Ce n’est pas de la duplicité, ce serait plutôt un instinct de conservation, qui déterminerait sa façon de penser pour les lecteurs du Soir et sa façon de penser seule dans sa chambre, entre ses livres.
Je suppose que c’est, par ailleurs, une mère de famille avec l’obligation de ramener de la farine à moudre pour faire tourner le moulin.
Le nez sur l’incendie, les gens placides ne le voient pas ou, s’ils le voient, c’est pour conclure qu’il se trouvera un homme providentiel pour l’éteindre.
Et c’est à eux qu’elle s’adresse, sachant qu’il ne faut pas trop les brusquer, surtout qu’en ce moment, on est à la recherche d’un bouc émissaire.
Elle tente bien de crier « au feu », mais on sait toute la valeur d’un éditorial, noyé dans des faits, même si ceux-ci lui donnent raison.
Il y a ainsi quelques bons journalistes en Belgique qui voient venir le désastre communautaire et qui se demandent pourquoi les gens s’obstinent à suivre des partis politiques – même s’ils se disent « progressistes » - qui les ringardisent dans une vision de la Belgique qui n’est plus unitaire, certes, mais pas trop régionalisée quand même…
Béatrice et les autres ont perdu après les élections du 13 juin une bonne occasion de mettre les pieds dans le plat juste après les propos de Di Rupo concernant le plan B, et d’éveiller l’attention d’un possible repli sur la francité de la Wallonie.
Au moins ils auraient préparé l’opinion au pire, ce qui est une bonne chose par les temps qui courent !
Il fallait, dès l’allusion du plan B, exiger des politiques qu’ils informent la population de leurs intentions et prendre Di Rupo au pied de la lettre, s’il s’était avéré – comme c’est hautement probable – que le plan B n’était que de la poudre aux yeux !
Il aurait été paradoxal que ceux qui ont jusqu’à présent privilégié une Belgique soudée et solidaire, soient à la base d’un concept qui ne leur ressemblât pas.
Avant d’être nommé préformateur, le président du PS n’était pas le zombie muet rasant les murs rue de la Loi, changeant de lieu de rendez-vous, brouillant les pistes que nous connaissons jusqu’en ce jour fatal du 3 septembre où prend fin la non-communication, pour atteindre la sur-communication d’une parole retrouvée.
Comment Béatrice n’a-t-elle pas vu ou pas osé aborder le président du PS sur ce mensonge du plan B, quand l’artiste était sous le coup de sa déclaration première et bien avant qu’il ne soit touché par la grâce du plan royal l’instituant préformateur ?
S’en expliquer aurait été une obligation impérative. Pensant que la parole du chef n’est pas faite pour être écoutée, son discours n’étant qu’une célébration des normes de vie traditionnelle, Di Rupo se serait peut-être lâché ?

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Il aurait couvert le mensonge sous les fascines de la fausse bonne foi et du mystère.
Et c’est alors que la presse aurait pu demander des comptes et le public derrière elle.
Je sais bien que tous les espoirs d’une Belgique conventionnelle se sont très vite recentrés sur Di Rupo. L’opportunité n’était que de quelques jours, une semaine tout au plus… mais que ne peut-on faire en une semaine !
L’édito d’hier de madame Delvaux, dont je cite le début…
« La galère ou l’enfer. C’est le choix cornélien qui semble offert au monde politique, si l’on en croit l’ambiance détestable qui règne désormais au sein du groupe de négociateurs. Il était évident que les négociations pour cette grande réforme institutionnelle ne seraient pas une partie de plaisir et ne seraient pas réglées en deux coups de cuillère à pot. Mais elles ne devaient pas forcément devenir ce jeu de cache-cache dans lequel elles ont sombré depuis la fin de la semaine dernière. »… aurait été remarquable d’intuition au moment où il était évident que les deux vainqueurs du scrutin du 13 juin allaient devoir composer ensemble.
Il suffisait d’observer que les deux programmes ont tant de différences sociales et institutionnelles que ce n’était pas la peine d’en essayer l’assemblage.
Et de se demander si l’ego de Di Rupo qui se voyait premier ministre n’était déjà pas là pour le malheur de la Wallonie et des Wallons.
Il faut préparer le plan B, certes chère Béatrice, quoique un peu tardive une bonne réaction est toujours à prendre, mais avec qui ? Ce n’est quand même pas celui qui nous a menés en bateau pendant deux mois avec De Wever qui prendrait le gouvernail et redresserait la barque !

3 septembre 2010

Le lourdaud, c’est toujours l’autre.

Dans l’ensemble de personnalités de « premier plan », c’est-à-dire la fine fleur des dirigeants de parti, existe une loi non écrite de bon voisinage, en usage dans les formations de pouvoir utilisant une majorité composée de plusieurs partis.
Cette loi moralise les concertations de sorte qu’elles aboutissent à des compromis. Par exemple un grand parti peut faire durer des négociations plus longtemps qu’un petit. De même qu’en principe toute négociation acceptée doit déboucher sur un accord, un grand parti a le droit d’obtenir plus de 50 % de son programme inséré dans le programme de gouvernement. Tandis qu’un petit parti doit se dire satisfait entre 5 et 10 %.
Idem pour les nominations à des postes ministériels qui se déclinent non pas en fonction des compétences, mais en apport des voix pour le vote de confiance au parlement.
Comme les places sur les listes électorales, il y en a qui seront ministres et d’autres qui ne le seront pas, l’essentiel, c’est que tout le monde y croie…
Tout ceci n’est inscrit nulle part, mais fait partie d’une entente de groupe tacite et apprise par cœur de tous nos hauts niveaux. Les nouveaux partis sont tenus de respecter ces lois non écrites que les anciens suivent tout en donnant l’exemple. C’est ainsi que les Verts, petits nouveaux à côté des « vieux » partis ont tout de suite pris leur marque en droite ligne de la tradition.
La tradition est tout simplement l’occupation du terrain par des partis qui ont appris à se servir de la démocratie sous prétexte qu’ils la servent.
Les Flamands, très différends des Wallons en ce domaine, comme dans d’autres, ont toujours donné beaucoup de voix à des débutants, du moment qu’ils se déclarent nationalistes : Volks Unie, Vlaams Belang, N-VA. Ils se paient même le luxe de conserver quelques députés au Belang, comme à la Lijst Dedecker, tant ils en gardent dans la manche, au cas où…
Les Wallons sont bien plus traditionnalistes en votant toujours pour les assis (comme dirait Rimbaud), surtout pour les socialistes qui, pourtant, ne sont plus de gauche depuis longtemps.
Par le passé, le Vlaams Belang n’est jamais entré dans le club des possibles, n’ayant pas joué le jeu de la loi non écrite. Avec la N-VA, la politique du cordon sanitaire n’est plus de saison.
Pourtant, ce parti ne voulait pas appliquer la règle aux trois références : l’Etat Belge, le roi et une démocratie molle à l’idéal vague…
Au contraire, c’est fort de cette tradition que Di Rupo s’est jeté dans la préformation qu’il croyait ficeler par un accord final.
Il y aurait eu des réticences, des péripéties desquelles les journaux en auraient déduit l’imminence d’un échec, puis ayant frôlé la catastrophe, grâce à la persévérance du préformateur, petit à petit se serait dessiné l’image classique de tout gouvernement fait de compères satisfaits de hauts niveaux et fiers de l’être, bien entendu.

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La N-VA a remplacé le Vlaams Belang dans l’engouement des Flamands. Puisque ce parti avait été distingué par Leterme et lié au triomphe du CD&V, tout le monde dans le premier cercle pensait qu’il allait devenir un parti à l’instar de Groen : convenable et qu’il apprendrait vite les règles, surtout celles du bouche à oreille.
Di Rupo avait l’exemple dans son parti des « casseurs de baraques » du genre des frères Happart, qui installés à des postes lucratifs se sont révélés plus doux que des agneaux. Cela ne faisait aucun doute pour lui que les démonstrations « antipatriotiques » de Bart De Wever entraient dans la démagogie classique d’un leader populaire, pour finir parfaitement honorable, décoré et, qui sait, baron, après quelques génuflexions ?
Selon ma Tante d’Amay, le gouvernement doit parler d’une seule voix et montrer une équipe resserrée autour de son leader.
Mais voilà, le temps des rodomontades est largement dépassé.
Un doute s’installe dans les esprits.
Et si Bart De Wever conduisait tout le monde en bateau ?
C’est bien simple, il laisse vaticiner le Moi-je de Mons. Il peut aller encore plus loin, attendre qu’il déballe sa marchandise comme sur la Batte pour une dernière offre exceptionnelle, puis comme dans la chanson d’Henri Salvador : « Et alors ? Et Alors ?... Bip Bip, Zorro est arrivé…é…é… ».
Parce que si De Wever veut la fin du système belge, comme son programme le souhaite, c’est le moment. Toujours selon ma Tante d’Amay, les ministres passent, les problèmes restent.
Comme la pêche au lancer, Bart fouette, puis laisse aller l’hameçon dans le courant, mouline et refouette, ainsi de suite. Le lourdaud sur l’autre rive finira bien par s’apercevoir que la mouche est un peu grosse au bout de l’hameçon et que Bart est en démonstration pour faire patienter jusqu’aux prochaines élections.

2 septembre 2010

Dans les coulisses du fric.

Rentiers, spéculateurs, petits épargnants, chômeurs, classe moyenne, tous ont ressenti la crise de 2008 plus ou moins fortement dans leur vie quotidienne.
Des économistes de renom, mais qui n’ont pas d’audience dans les médias et, par conséquent ne sont pas connus du grand public, avaient prévu le plongeon des bourses et des banques. Je n’en citerai qu’un, parce qu’il est Belge, c’est le professeur Paul Jorion. Mais, il y en eut bien d’autres qui n’eurent pas les honneurs des gazettes et qui auraient mérité de les avoir, bien mieux que les mirliflores à paillettes qui ne surent et ne virent rien et que l’on continue de considérer comme des augures et que l’on consulte à tout propos.
Instauré aux Etats Unis depuis 1934, la SEC, acronyme de « Securities and Exchange Commission » est l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, le « gendarme de la Bourse » en Amérique, aux fonctions semblables à l'AMF français.
Ce n’est pas rien, la SEC dispose de 4 divisions, 18 bureaux et emploie environ 3.100 personnes, avec 11 bureaux régionaux répartis dans les États-Unis, et elle n’a rien vu venir !
C’est seulement après plus d’une année et demie de déboires financiers, d’une crise larvée qui plombe les économies, endette les Etats, réduit à rien les espoirs de croissance, multiplie les faillites et laisse sur le carreau plus de 30 millions d’Américains, que le président Obama vient de poser la question de l’utilité d’un pareil organisme !
Pourtant les lois financières qui régulent le marché proviennent du principe que tout investisseur, doit avoir accès à un minimum d’informations avant d’acheter et pendant toute la durée de détention des actions. La SEC a pour mission de veiller à l’application des nouvelles lois financières, promouvoir la stabilité des marchés et protéger les investisseurs des abus de sociétés relatifs aux achats et ventes d’actions, comme de veiller à la véracité des informations rendues publiques des sociétés cotées en bourse.
On a vu qu’avec la titrisation des « chiens crevés » la SEC n’a pas bronché.
Alors, de là à se demander à quoi sert-elle ?

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Il en va de même des organismes financiers de contrôle, comme les agences de notation ; mais, privées celles-là, la méfiance de l’ultra libéralisme doutant de « l’honnêteté » des initiatives de l’Etat, ce qui est le comble du cynisme !
Est-ce le coup de gueule de Barak Obama ? La SEC vient d’épingler Moody’s, une agence privée de notation américaine. C’est une grande première. La loi de réforme de la régulation financière promulguée en juillet donne à la SEC le pouvoir de suspendre l’activité aux Etats-Unis d’agences de notation qui commettraient des erreurs manifestes et répétées.
C’est un signe, faible encore, d’une reprise en main du politique sur l’économique. C’est que les agences de notation jouent un rôle considérable sur les taux de remboursement de la dette des Etats. On l’a vu avec la Grèce qui n’en finit plus de payer des taux d’intérêt à la hausse et qui peine à rembourser.
Fin de l’année un rapport sur les produits toxiques imaginés par les banques et qui ont été à la base de la crise de 2008 est très attendu par les milieux économiques.
Le grand public n’imagine pas à quoi tient parfois l’emploi, le salaire et dans un ordre plus général, le niveau de vie des populations dont la nôtre.
On a peine à s’intéresser à des articles sur l’économie et les finances parce qu’en général ils sont écrits en jargon de spécialiste.
Parfois, un vulgarisateur lance une bombe dans les médias et qui fait mouche. Mais, la plupart du temps le grand public reste en-dehors des débats, parce qu’on souhaite qu’il y reste et qu’on ne fait rien pour chercher parmi les plumes financières, celles qui feraient comprendre les mécanismes souvent crapuleux du système financier en termes simples et directs.
Michael Gordy et Sren Willemann, de la banque centrale américaine qualifient les CPDO « Constant Proportion Debt Obligations » d’exemples monstrueux des excès de l’ingénierie financière sur le marché du crédit. Ils exposaient dans un article paru en mai dernier les lacunes inhérentes au processus de notation.
C’est dommage que les papiers de ces gens-là ne se lisent pas comme les Harry Poter. On n’en serait peut-être pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

1 septembre 2010

Annus horribilis pour l’église…

…anus horribilis pour Van Gheluwe.

Suggestion pour donner un nom aux publications de l’Eglise de Belgique : l’Anuscope (1)
Danneels, voilà encore un « haut-niveau » qui avant celle de ses pairs, avait encore une autre religion qu’il partage avec Di Rupo : celle du secret !
La presse flamande publie mot à mot le dialogue du 8 avril dernier entre le cardinal et la victime de Roger Vangheluwe, l’évêque pédophile de Bruges. Accablant : Godfried Danneels tente clairement de convaincre son interlocuteur de ne pas rendre les faits publics. Il prêche la patience et évoque le pardon.
Comme cela a dû être lamentable, cette entrevue entre Vangheluwe, l’évêque pédophile, la victime et entre les deux, le cardinal Danneels en personne, dans une de ses dernières missions pastorales, sans doute.
Quelques semaines plus tard, le cardinal, nouveau retraité, affirmait qu’il n’avait jamais eu de contact avec la victime !
A qui se fier de nos jours ?
Avant, on était habitué à ce que dans les tribunaux, la collection de voyous qui y a pris ses quartiers mente effrontément. Le mensonge en l’espèce consiste à laisser planer un doute : l’erreur judiciaire ! Et si, contre toute apparence, on avait pris Duschmoll pour Deschmoll ?
Le doute était vite banni de l’esprit du juge à la lecture du casier, aux études faites, à la profession exercée, enfin bref, à des repères suffisamment probants pour enlever toute espèce de doute possible.
Sans le dire implicitement, les juges en étaient arrivés à saler le client justement en tenant compte de sa condition sociale et de son parcours.
C’est encore ainsi que fonctionne en gros la justice.
L’application des peines aussi.
On le voit bien en Belgique et ailleurs. Les ministres ne vont pas en prison. Leurs crimes ne sont jamais aussi grands – d’après les hommes de loi - que ceux que commettent les voyous des trottoirs.
En dernière minute, par défaut de procédure, par désistement du plaignant, bien des affaires « embarrassantes » finissent par s’arranger (2).
Alors, quand une personnalité de la force morale de l’ancien primat de Belgique fait une déposition, elle est forcément vraie. Un témoin aussi important doit dire la vérité !

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Eh ! bien non. Le cardinal avait menti ! On sait bien que beaucoup de cardinaux mentent, pas tous, enfin on veut le croire, pour être assis à la place qu’ils occupent ce n’est pas tant par la sainteté qu’ils ont montrée que par une bonne diplomatie auprès du Vatican.
L’Haut-lieu ne reproche pas au cardinal d’avoir menti. On lui reproche de s’être laissé piégé par la famille de la victime qui avait mis un enregistreur sous la table, ce qui par rapport à la comédie de Molière, Tartuffe, est un progrès, l’auteur n’avait trouvé que le moyen d’y glisser le mari trompé par le faux dévot.
Heureusement que la justice est là pour remettre les choses d’aplomb. Par un vice de procédure, les perquisitions à l’évêché, l’instrumentalisation des cassettes de l’enregistreur, ce qui concerne l’église dans son travail parallèle pour masquer la honte de certains de ses prêtres, tout est annulé, nul ; comme s’il n’était jamais rien advenu !
Le cardinal qui avait menti hier, n’a plus menti aujourd’hui !
L’honneur n’était que momentanément perdu.
Comme Jacques Chirac sauvé par le maire socialiste Delanoë !
Quant à Vangheluwe, il peut se rendormir sur ses oreilles redevenues chastes. Il y a prescription.
C e n’est pas mon genre de pousser des cris réclamant l’échafaud pour un oui ou un non, même si abuser de son autorité sur des mineurs pour satisfaire une pulsion est un crime que l’on a trop souvent tenu pour négligeable, par le passé.
Ce qui est révélateur dans cette histoire, c’est l’extrême duplicité de ceux qui prêchent la morale au nom de dieu, pour mentir aussitôt la main sur le crucifix afin d’éviter un scandale, quand l’institution que l’on préside pourrait en souffrir.
Aujourd’hui le débat tourne autour de savoir si le cardinal a essayé d’étouffer l’affaire.
Est-ce que cela a encore de l’importance ?
N’est-ce pas plutôt dans l’ébranlement d’une croyance des hautes valeurs de ce pays qui en a pris un coup, que se situe l’importance ? Et ça, finalement, c’est positif pour la classe dominée, trop encline à croire aux hauts destins dans l’honneur et l’honnêteté de gens qui ont un ascendant sur elle par la position sociale qu’ils occupent.
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1.Petit spéculum tubulaire destiné à l’examen du canal anal et de la partie inférieure du rectum.
2. Bertrand Delanoë, maire de Paris, vient de retirer la plainte de la ville à l’encontre de Jacques Chirac, à propos des emplois fictifs. L’ancien président de la république n’ira donc pas en correctionnelle. Je doute que le procureur de la république fasse appel.