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Sarko et le proxo…

A côté du burlesque de l’affaire Banier-Bettencourt par rapport au gravissime délit Woerth-Bettencourt derrière lequel se profilent les dotations illégales de l’héritière de l’Oréal au fonds de soutien à Sarkozy lors de sa campagne présidentielle, émerge la personnalité de Jean-Marie Banier, « homme de plaisir » de la milliardaire.
L’admiration sotte que le populaire voue au crooner qui a réussi, au yacht de Bolloré, à la Rolex de Séguéla et à la vie mondaine de l’aristocratie de la finance, s’arrête à ceux qui ont réussi tout en n’étant rien, même pas héritier, grâce à leur seul entregent et esprit d’adaptation, afin de passer de l’état de pauvreté, à l’état d’opulence.
Ceux-là, vraiment, sont les détestés extrêmes des banlieues tristes.
Bref le peuple a horreur du mac des beaux quartiers, du voyou en smoking, du détrousseur de vieilles dames complaisantes, assez sympathique pour ne jamais travailler, qu’à des expositions d’art ou a des rêves de collectionneur, quittant l’état de domestique sans l’avoir vraiment été.
C’est ainsi qu’il faut prendre Jean-Marie Banier, homme de compagnie de Liliane Bettencourt, haï de tous et condamné à l’avance par l’opinion publique.
Pourtant cet homme a du mérite.
Qui a déjà essayé d’attendrir un riche sait de quoi je parle. Lui, ce sont des dizaines de millions d’euros qui sont passés du compte en Suisse de Madame Oréal dans ses poches, rien que par le verbe et par « le charme » de sa présence.
Il paraît que Liliane adorait ses exigences d’enfant gâté, ses lubies, comme son projet de musée, au point que ce photographe manqué lui aurait soutiré tant de toiles, qu’il pouvait en ouvrir un !
L’exploit n’est pas mince pour qui connaît les personnes, elle 87 ans, ayant renoncé à la chirurgie esthétique, lui, homosexuel, la soixantaine, sans qu’il y ait eu entre eux le moindre coup de rein qui transcende les rapports et facilite la compréhension. Il est même exceptionnel, que Liliane avec ou non « toute sa tête » et l’artiste avec son seul Leica, aient formé un couple aussi dissemblable et apparemment réussi, jusqu’à ce que la fille gâche tout.
Et voilà que l’opinion qui trouve la fortune de Liliane Bettencourt scandaleuse met sur le même pied, un président de la République et un gigolo sur le retour.
Car, l’un et l’autre, quoique le premier le conteste, ont été à la gamelle d’André – le mari défunt de la surannée – puis, de la rombière devenue veuve.

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Ce n’est pas rien que d’avoir palpé des centaines de milliers d’euros dans des enveloppes Kraft selon les dires de la comptable, du majordome et du petit personnel de la richissime, afin de nourrir la propagande de l’UMP, pour asseoir un homme dans un fauteuil présidentiel, c’est bien plus grave que l’histoire d’un mec, comme dirait Coluche, sans grand talent, sans grand mérite, et qui en prend seulement pour son usage, qui ne fait du tort à personne, sinon à ceux qui crèvent de jalousie et aux Harpagons frustrés de la descendance Bettencourt, fort peu de gens intéressants, en somme.
Banier fera toujours beaucoup moins de tort à la République que l’autre.
En plus, tout comme Kerviel, il devra s’attendre au pire quand il passera devant la justice ; tandis que Sarko a grâce au bon procureur Courroye et à son fusible Woerth, échappé à toute poursuite, jusqu’à présent. Et quand bien même, dans cinq ou dix ans, après son règne, s’il passe en justice comme Chirac, ce serait bien le diable qu’il s’en tire plus mal, au pire avec un blâme…
Comme Pétain, le grand exemple, on pardonne tout à ces gens-là !
Voyez, comme chez les riches c’est la fin du monde que de respecter la volonté d’une milliardaire, même si sa fille, une autre milliardaire, n’est pas sur un milliard près non plus.
Liliane Bettencourt entendait que l’île d’Arros aux Seychelles soit léguée à sa mort à François-Marie Banier. Ce dernier est poursuivi par la fille pour abus de faiblesse, le voilà rayé du bénéfice des cocotiers.
On sait comme il est dur de recruter des partenaires quand on est homosexuel de plus de soixante piges, l’île d’Arros aurait eu pour effet d’aisément gommer les vicissitudes dues à l’âge de Jean-Marie. L’artiste pouvait s’illusionner plus longtemps de l’attrait qu’il exerce sur les jeunes adultes.
Le sable fin, le dépaysement, le youkoulélé, les Seychelles, Banier peut se brosser et retourner au Bois lever de la transsexuelle brésilienne, encore que le bougre a gardé de la pépète en réserve et peut quand même prendre rendez-vous au Georges V, avec un top model du slip pour homme, sans passer pour un prêtre pédophile.
Mais, que tout cela est laid, et comme les riches sont sales !...

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