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V’là les hauts niveaux !

Après Flahaut et Danny Pieters, les relanceurs du célèbre duo en panne, voilà les hauts niveaux, Jean-Claude Marcourt et Jan Jambon, avec ce sextet d’enfer Madame Houard voit sa Belgique confiée à la crème d’experts, un sommet !... Si après ces supers cadres de la politique - la fine fleur du gratin PS N-VA - on fait quand même un bide, il ne reste plus qu’à mettre la Belgique dernière d’office au classement mondial des universités.
On parlera des efforts des avocats, des économistes et d’autres incontournables à titre divers plus tard, quand ils auront échoué aussi, avant de demander aux plombiers et aux menuisiers de se pencher sur la question.
En attendant que les hauts niveaux nous tirent de l’ornière, les autres surdoués, un peu moins titrés, s’arrangent pour nous y plonger.
Que ce soit Van Quick l’intérimaire ou ce qui sortira des palabres N-VA/PS, nos mentors pensent à nous, c’est certain, mais pas pour nous payer des tours de carrousels sur la foire d’octobre. Ils pensent à nous pour les séances de rattrapage d’un capitalisme qui bat de l’aile. Jusqu’à présent, ils nous avaient vendu le monstre comme étant facteur de progrès, et de fait, pendant quelques années on y a presque crû ! Quoiqu’avec déjà beaucoup de largués, on a pu vivre en s’illusionnant que cela irait de mieux en mieux.
2008 pour les moins au courant, début des années quatre-vingts pour les plus avertis, l’opinion a senti que nos ténors (avant qu’ils ne soient adoubés hauts niveaux par Elio de Médicis ) nous racontaient des craques. Aujourd’hui, plus personne ne croit encore au progrès continu d’un système fou qui pousse l’individu à donner le meilleur de lui-même, non plus pour progresser, mais seulement pour garder le droit de produire !
Depuis, les sérénissimes pensent à nous comme les piranhas pensent à leur petit déjeuner.
Ne sachant plus vendre un système qui fait bosser plus pour gagner moins, ils vont tenter de nous avoir au civisme avec les baratins d’usage sur les nécessaires sacrifices. Ne les croyez pas. Eux n’en seront pas.
Ils ont acquis, par mauvaise fréquentation, le goût italien de la parade, des pantalons rouges et des plumets. On ne sait qui, au juste, leur a mis la gloriole du quattrocento plein la tête ! Comme l’avocat à sa robe, l’haut expert devrait avoir le chic du zouave pontifical !
Les plans de rigueur sont aveugles. Nos inspirés du bien-public appliquent la politique comme on suit un cours chez Delpérée, sans savoir si c'est « de la bonne » sur un terrain où ils n’ont jamais mis les pieds !
En déballant leurs salades sur les déficits, ils font semblant d’oublier que la population a déjà été touchée par la crise. Ils passent sous silence l’origine des déficits abyssaux dont l’essentiel est dû au sauvetage des banques.
La population ayant sauvé les banques, il ne serait pas anormal que les banques sauvassent la population.
Il est vrai qu’en ce moment, l’aigle de Mons a d’autres chats à fouetter ! Il mesure avec l’Anversois le tour de taille de Bruxelles pour un bonnet A, B ou C ! Charles Picqué, ministre-président a le nichon sensible, ces temps-ci…
Bonnes gens, vous ne perdez rien pour attendre !
Dans les litanies qui vont user les nerfs dans l’unique but de faire des sous, on aura oublié de faire peser cette politique sur des populations plus riches, qui ont quand même mieux passé 2008 que nous. Il leur reste de belles marges de manœuvre. Contrairement aux ménages auprès desquels Bart et Elio vont tendre leur sébile, les riches n’ont pas vendu leurs dents en or.
Ils pensent aussi raboter les services publics, comme si moins de postes, moins de bus, moins d’enseignants, moins de flics dans les rues, ne touchaient pas d’abord les plus faibles !
Le malheur avec nos ambitieux, c’est qu’ils sont avant tout des capitalistes orthodoxes qui croient dur comme fer à l’obéissance aveugle aux marchés, qu’ils se sont autosuggérés, pour la plupart, comme invincibles.

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Leur compétence s’arrête aux marchés financiers. Lorsque ceux-ci « exigent » d’importantes diminutions de la dépense publique, ils s’exécutent… plutôt, ils nous exécutent ! Comme c’est le cas en Belgique, dès qu’un gouvernement fédéral verra le jour, ils vont mettre toute leur science à introduire la confusion dans l’esprit du public entre une certaine rigueur nécessaire des responsables – ce qu’ils ne font pas (impliquant la réduction de leurs traitements, prébendes, coupons et mandats surnuméraires) – et la dépense sociale et environnementale, mettant ainsi sur le même pied d’égalité les gabegies et folles dépenses avec la contribution au bien-être des plus démunis et la nécessaire solidarité.
Rudy Demotte s’y est déjà engouffré à l’Elysette au point que les Wallons peuvent « apprécier » certaines taxes et redevances qu’ils paient et que les Flamands ne paient pas.
Dans une situation où les profits des banques explosent par dizaines de milliards, il serait quand même édifiant que le public sache qu’une grosse partie de cet argent est le résultat des rentes que les banques tirent des prêts aux Etats. N’est-ce pas là un comble que les fonds d’Etat qui ont servi à les renflouer rapportent, pour ainsi dire deux fois !
Les banques empruntent pratiquement sans intérêt auprès des banques centrales et prêtent aux Etats à des taux plus élevés. Ces profits sont des transferts déguisés du contribuable vers les banques. Les déficits existent bel et bien, mais les raisons ne tiennent pas uniquement au manque de croissance et à la conjoncture. La situation est plus complexe qu’il y paraît entre la réduction des prestations sociales et les bénéfices des banques. Il y a une question de cause à effet que nos dirigeants feraient bien de tirer au clair.
Ils ne le feront pas, de toute évidence. C’est à se demander pourquoi nous élisons toujours des gens aux antipodes de nos intérêts ?
Complexe de Stockholm peut-être ?

Commentaires

Une fois de plus, je partage pleinement le contenu de cet article...."C’est à se demander pourquoi nous élisons toujours des gens aux antipodes de nos intérêts ?
Complexe de Stockholm peut-être ?". A force de vous jeter des fleurs, vous allez penser que je ne lis que vos articles, n'en croyez rien. Mais lorsque je lis (la plupart) de vos notes, je suis scotché.bon week-end mon cher Duc.

Bravo, Richard, faut quand même pas qu'on s'laisse plumer sans gueuler un bon coup! :)

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