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Le Daerden nouveau est arrivé !

Quand on prend la défense d’Anne Quevrin, on ose tout !
Les Parisiens ont nommé au « Gérard de l’animateur qui porte bien son nom » Steevy Boulay, le chroniqueur de la bande à Ruquier, une sorte de petit « chébran » à l’affût de la tournante en mode pour homo, belle tête à claques du PAF.
Alors pourquoi ne pas décerner les palmes académiques du rire belge au trop bien vivant Michel Daerden ?
Sa dernière sortie à propos de son livre vert sur les pensions, le place en nette position de favori pour le « Gérard de ministre qui ne s’exprime pas avec un balais dans le cul, mais avec un verre dans le nez ! ».
Comme pour Madame ex Place Royale, je n’aime pas ce que fait Michel Daerden ; mais, est-ce une raison pour dédaigner le côté « humain » du personnage, que presque tous ses collègues en poste ministériel n’ont pas ?
Certes, sa drôlerie qu’on dit « vulgaire » n’attire que deux sortes d’amateurs : ceux qui se confondent dans la clientèle du rire populaire et les autres qui sont ravis qu’un socialiste fasse du tort à la gauche.
Je balance entre les deux options.
Je suis fort aise que la fonction de ministre puisse être ainsi exposée par quelqu’un qu’on ne saurait prendre au sérieux. Le comique du ministre le descend de son piédestal, et avec lui désacralise la fonction, comme il amoindrit le sentiment général de découragement, par l’effet euphorisant induit.
Pensez que tous ces importants ne sont, dans le fond, que des hommes, et que leur prétention à nous diriger ne repose pas fondamentalement sur de grandes différences avec l’homme de la rue, nous met à égalité avec eux. Ce qui nous rend notre dignité et rétablit notre confiance dans notre propre jugement. Et, par contre coup, nous procure une force d’analyse qui en vaut bien d’autres claironnées et pleines de suffisance.
Enfin, un ministre comme Daerden projette un vif éclairage par contraste sur les guindés du parti socialiste. Cela provoque une réflexion de fond sur ce qu’est devenu le socialisme.
Daerden est la quintessence de l’arrivisme petit bourgeois, aux antipodes des luttes ouvrières, une sorte de démonstration d’un libéralisme pourrissant une social-démocratie d’affairistes, comme le mérule, les vieux bois. Le PS n’a plus besoin de se distinguer du MR, puisque le mouvement réformateur est tout aussi bien incarné par lui (1).
Michel Daerden plaît au gros de la piétaille par quelque chose que nous avons tous en nous : la rage de paraître à la télévision. Nous nous disons, si un pareil clown est ministre et qu’il passe à la télévision, nous sommes aussi « valables » que lui, tout au moins pour cette téloche-là. C’est l’axiome d’Andy Warhol qui veut que nous aurions tous un jour, quelques minutes de gloire. Ce type, nous fait patienter !...

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Michel Daerden égale en effets comiques Jean-Claude Van Damme chez Ardisson. On se dit « C’est pas possible, ah ! le con… ». Cela provoque une béatitude imbécile qui s’appelle le contentement de soi, par comparaison. Et cette sensation, au moment où tout fout le camp, vaut son pesant de thérapie.
Maintenant, on le sait, Michel Daerden pourra être ministre autant de fois qu’il le souhaite, il ne sera plus jamais pris au sérieux par la rue, même si on ressuscitait le ministère des cultes rien que pour lui. Il en devient presque incontournable !
Il se pourrait, cependant, que Michel Daerden, outre sa suffisance et son industrie redoutable de businessman, soit plus efficace et intelligent qu’il ne nous paraît aux affaires du pays.
Nous ne disposons pas des moyens nécessaires pour le situer dans une échelle des valeurs du système, qui le classerait parmi les ministres sociaux-démocrates.
Le PS a besoin d’un clown comme Michel Daerden. Cela distrait l’attention des badauds sur l’artiste à la parade, tandis qu’ils paient leurs billets d’entrée du même mouvement, même s’ils savent qu’il n’y a rien de plus à voir à l’intérieur.
Et puis, comme nous allons vers des catastrophes, autant qu’elles soient servies par des bouffons, qui, le moment venu, seront jugés responsables à notre place.
Di Rupo a besoin de son Auguste. L’image de vieux troubade pincé, que donne le président du PS, est affligeante. Daerden, lui, fait plutôt pince-fesses, teint rubicond et œil égrillard ! Son côté gaillard plaît aux ménagères de plus de cinquante ans.
Se voir représenté par une vieille poupée emperruquée et ennuyeuse à périr n’incite pas à la joie et à la bonne humeur. Di Rupo doit savoir que si on le supporte, c’est à l’image du joyeux fêtard amoureux des femmes qu’il le doit.
Reste encore une autre raison : tant que le PS liégeois est encombré de son clown, il ne peut prétendre revenir en force sur le PS montois et imposer d’autres hommes. Résultat, le Hainaut est surreprésenté dans les hautes sphères à mandats friqués et c’est tant mieux pour les campagnols locaux et tant pis pour les grenouilles qui coassent dans le bassin d’eau du Perron liégois.
Michel Daerden, le pitre providentiel ? Pourquoi pas ?
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1. La raison profonde qui conduit Di Rupo à se montrer distant du MR, c’est que le PS et le MR font double emploi.

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