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Lettre à Anne Quevrin.

Dans le cadre de « Que sont-ils donc devenus ? », je voudrais adresser une lette d’excuse à l’ex animatrice de RTL-TVI, Anne Quevrin, disparue tragiquement alors qu’elle revenait de Suède, dans le bureau de la directrice des ressources humaines de la chaîne commerciale, le 21 juin 2010 à 15 heures.
Auparavant l’équipage de la station, avec au gouvernail les premiers matelots Philippe Delusinne et Stéphane Rosenblatt, avait vu une personne en détresse dans les couloirs de la station qui ressemblait à « la plus aimée des Belges », mais une lame contraire les avait aidés pour ne pas lui porter secours.
Depuis, on est sans nouvelle !
La présentatrice est-elle perdue corps et biens ?
C’est là que des remords me viennent. Dans l’expectative d’une lueur d’espoir à ceux qui la cherchent encore, je me suis souvenu de l’avoir brocardée en soulignant son onctuosité admirative à présenter les têtes couronnées de « Place Royale ».
J’en avais ressenti une détestation pour les dynasties en activité de par le monde et particulièrement la nôtre, rien que par le figé déférent de son sourire, sa pose courtisane dès qu’elle posait les fesses sur une bergère Louis XVI et la manière insupportable avec laquelle elle nous entretenait des grands benêts reproducteurs des familles du gotha.
Sa disparition laisse un grand vide.
L’émission qu’elle a initiée se poursuit sans elle et c’est là que mon trouble croît !
Rien dans le décor n’est changé. Les têtes couronnées marchent toujours dans la raideur de leur chemise archi amidonnée. La bergère Louis XVI est sous le cartel de la cheminée et si la caméra zoomait, on verrait la trace que le noble fessier de la disparue y a laissée. Les commentaires du successeur restent d’une nullité affligeante. Les princesses sortent toutes de chez le même coiffeur et on les devine, incapables de faire l’amour en couinant comme toute une chacune.
Ce n’était donc pas Anne Quevrin qui marquait du rouge à lèvres de sa trousse de maquillage les pages « tendances » du script ! L’auteur maison en portera à jamais la responsabilité déshonorante !
La pauvre Anne était peut-être une républicaine contrariée, avec à son chevet l’histoire de la Commune de Paris de Lissagaray ?
Chère Anne, jusqu’à ce jour tragique, je ne vous aimais pas. La façon dont vous sortîtes des lieux maudits pour disparaître – qui sait ? - à tout jamais, me rend soudain si proche de vous, si ému du sort tragique qui est peut-être le vôtre, que je regrette de n’avoir pas été celui qui vous eût pris dans ses bras, lorsque vous quittâtes Philippe Malherbe à la suite d’une première traversée tout aussi périlleuse. Sans doute, forte de mon soutien, eussiez-vous été rassérénée en claquant la porte des studios aux nez des ratés prétentieux qui voulurent votre naufrage.
Jusqu’à l’odieux Jean-Paul Philippot de la RTBF qui vous qualifia de “ très grande professionnelle ”, qui voulait « vous avoir » dans son équipe, et qui vous abandonna aux rives amères du Styx !
J’imagine la honte qui serait la vôtre si, obnubilée par le besoin de paraître, vous refaisiez surface à des animations de la « Halle aux fondues », costumée en Hollandaise pour la dégustation des meules de fromage, entre deux comptoirs frigorifiques de chez Carrefour.

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Je n’ose imaginer pire… et pourtant.
Vous savez comme les chefs de rayon sont familiers avec les occasionnelles de la démonstration, comme ils ont souvent la main qui s’attarde et même s’appesantit sur une hanche !
L’autre soir, dans un rêve taraudé par un relent d’Ancien Régime, je vous avais imaginée bergère en T-shirts Iron-Maiden, si court qu’on voyait la fausse perle ornant votre nombril. Vous alliez abandonner vos dernières faveurs à un Richard III déguisé en page, le lit à baldaquin vous sauva ! La couche n’était une meule géante de Gouda. Vous disparûtes dans la pâte onctueuse, en me faisant les mêmes yeux que lorsque vous regardiez Albert dans « Place Royale », en murmurant « Sire, pas ce soir ! Je suis attendue chez Delhaize ! ».
Votre destin m’inquiéterait davantage, si je n’avais su que vous étiez partie avec un max d’indemnités. Après 27 ans de cabotinage, la chaîne vous devait bien ça !
Vous avez donc de quoi patienter en attendant qu’un duc ou un marquis se souvienne de vous, pour une partie de trictrac.
Saignez les à blanc, ces gorets ! Traitez-les comme la Poisson traita Louis-le-bien-aimé !
Si vous avez internet dans votre chalet à Gstaad, vous savez comment me joindre.
Je dépose la couronne de Richard III à vos pieds.

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