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On vote en mai ?

Tous frileusement pour le « oui », les observateurs et les partis francophones pensent que la note de Vande Lanotte est une bonne base de reprise des discussions. Les propositions de ce dernier ne vont pas à mi-chemin des programmes avancés par la N-VA et le PS, mais sont en quelque sorte une voie qui rencontre les désidératas de la NV-A et du CD&V scotché à Bart, sans les satisfaire à 100 %. Alors les deux partis flamands se marquent à la culotte, aucun des deux ne voulant dire « oui » le premier. Comme il serait peu politique de dire « non », les deux récalcitrants vont s’arranger pour surenchérir de sorte que ce seront les francophones qui diront « non ».
Ce scénario ne fait pas l’affaire des royalistes du PS qui se voient presque en campagne électorale. Le tout est de ne pas perdre la face et l’opinion que cette perte entraînerait.
Autrement dit, on n’est pas sorti de l’auberge !...
Si, en gros, ce compromis ne remet pas en cause les fondements de la Belgique, et s’il prend en compte les thèses flamandes, il oublie complètement les revendications francophones, notamment pour Bruxelles. Ce qui n’a pas l’air de perturber plus que ça les Ecolos, fins prêts à n’importe quelle compromission pour sauver le royaume et les premiers à dire « oui ».
Hélas ! l’affaire a été bien mal engagée du côté wallon. Le contentieux francophone est venu trop tard, quand il fut démontré que les Flamands voulaient toujours plus, alors que les Palotins mosans et de Sambre n’étaient demandeurs de rien. Ils crurent même, ces naïfs, que l’opinion leur savait gré de cette modestie. On fit des contre-propositions, quand on vit qu’il n’en était rien. C’était une terrible maladresse qui ne fut pas prise au sérieux.
Vis-à-vis de l’opinion wallonne, il s’agit de se montrer coopératif et potentiellement favorable ; du côté des pointus, c’est le contraire. L’irritation est la bonne attitude, si l’on veut coller « aux braves gens » de Flandre.
A part transformer le sénat en une haute chambre d’accordailles des régions, il n’y a rien que de très convenu, déjà servi aux tables des négociations. Le pot-bouille Vande Lanotte ressemble au hochepot de Di Rupo : c’est la même cuisine, le premier est seulement plus épicé.
Nos diplomates-négociateurs vont déchiqueter la note façon puzzle, puis regrouper les morceaux pour de nouvelles négociations en s’espionnant les uns les autres et en retenant leur respiration en attendant le waterzooï de l’ami Bart.
Pourtant, certains ont cru que la pilule de la scission de BHV, sans aucune compensation pour les francophones de la périphérie, était suffisamment amère à avaler pour qu’une réaction de fierté se fasse entendre au moins pour la forme, côté francophone. Même pas, lâcheté totale !
C’est dire demain que les singes danseront sur l’orgue de barbarie dont Bart tiendra la manivelle.
Quoique le volet social soit assez flou, il doit être tellement gratiné dans la rigueur que Vande Lanotte n’a pas voulu entrer dans les détails, et pour cause, les milliards qu’il va falloir cracher au bassinet régional et collectif ne le seront pas uniquement sur l’économie des fastes de l’Etat, il faudra bien les prendre sur les salaires, les retraites et les allocations sociales.
Cela place Di Rupo dans un porte-à-faux qu’il avait en partie contourné quand il se voyait premier ministre. Il pourrait nous en dire plus, à présent que c’est presque fichu ?
Le PS devait-il sacrifier le social en entrant dans les vues de Bart De Wever dans un gouvernement des Sept, uniquement pour sauver la dynastie ?
Car, c’est de cela qu’il était question finalement, malgré le brouillard qui entoure les mesures de redressement.

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Les stratèges du PS étaient-ils conscients, qu’il aurait fallu faire équipe avec un homme qui ne cache pas ses préférences pour un capitalisme pur et dur, excluant les faibles et les inutiles, repris sous l’étiquette de personnes fragiles, voire inadaptées et fainéantes !
Il y a là de quoi alimenter les commentaires à gauche. Le pas de plus d’un PS, décidément ancré dans la collaboration, n’allait-il pas être le pas de trop ?
Alors que le bilan désastreux de l’après 2008 pose la question de la résurgence de la lutte des classes, Di Rupo joue l’avenir du PS et sa majorité en Wallonie. S’acoquiner avec De Wever est pire que s’allier à Didier Reynders.
Qu’aurait été le rôle du PS dans le futur gouvernement ? Une longue suite de reniements, de plaintes et de grincements de dents, mise en scène de la spécialiste Laurette Onkelinx, avec l’imparable raisonnement « …il vaut mieux le PS dans un gouvernement pour « atténuer » les malheurs des couches sociales défavorisées, qu’être dehors à protester, sans plus, sur une politique de rigueur d’autant plus dénoncée, que le PS n’y exercerait pas d’influence. »
Dans un sens, le presque « niet », camouflé en « peut-être » de Bart De Wever est une bonne nouvelle pour le PS tourneboulé.
Bien sûr, l’Aigle de Mons ne sera pas le sauveur de la dynastie. Peut-être aura-t-il encore bientôt une occasion ? Qui sait ?
Les élections se rapprochent donc. Ce serait peut-être le moment d’obliger le petit farceur Di Rupo à nous expliquer quelle mouche l’a piqué, quand il inventa un plan B, lui tout seul ?

Commentaires

Je vous tire mon chapeau mon cher duc, l'analyse est plus que parfaite, mais comme vous l'écrivez "on n'est pas sorti de l'auberge" ..Et tout compte fait, c'était écrit, le gros Bart, lui , il savait ce qu'il faisait, les autres, ils tentent par tous les moyens de conserver leurs privilèges ainsi qu'albert et sa clique.

Bart De Wever n'a pas tort! Il est fidèle à son projet.
Et si, comme au judo, on profitait de l'énergie de l'attaque pour transformer l'essai? Plus il nous renvoie une image de ringards profiteurs, plus il suscite chez nous une salutaire réaction de reprise en mains. Le PS n'a plus d'idées, ce n'est plus qu'un pauvre gestionnaire des miettes que lui octroie une société productiviste!Au fond, c'est triste mais salutaire! Il n'est jamais bon de compter sur les autres pour s'en sortir.

Mon cher Michel,
Tu me coupes l'herbe sous le pied.
C'est le sujet du blog suivant.
Richard.

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