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L’Anschluss de De Wever.

D’où vient ce nationalisme qui s’est emparé d’un Flamand sur trois ?
Comment se fait-il que sous ce nationalisme le racisme soit aussi perceptible ?
Bart De Wever est un nationaliste sincère, pourtant intelligent et cultivé ! Comment cela est-il compatible ? On peut comprendre que l’injustice et la misère conduisent certains à l’extrême gauche. Mais à l’extrême droite ? Quelle est la cause de la révolte ? Elle n’est ni sociale, ni économique. Elle est favorable au renforcement de l’ordre établi dans un système capitaliste à défendre et qu’on ne critique pas.
S’arrêter à la protection exclusive des intérêts du seul territoire, est-ce l’aimer ? N’y aurait-il pas mieux à faire qu’y satisfaire un ordre nouveau ?
Est-ce bien une politique responsable, au pourtour d’un sol controversé par l’histoire, que d’y vouloir des miradors ?
Pourquoi De Wever est-il raciste ?
Soupçonné Bart De Wever de racisme n’est pas une sotte idée que l’on pourrait avoir à l’encontre d’un politicien engagé en face, on n’a pas le même soupçon en écoutant Alexandre De Croo ou Caroline Gennez, y compris lorsqu’ils tiennent des propos comparables.
C’est que sous la bonhomie et l’apparent détachement se perçoit une obstination qui est celle d’un croyant, d’un mystique, d’un Savonarole à la flamande ; tandis que sous l’ironie perce la haine de l’autre.
Méfions-nous de cet homme-là, sa foi le dispense de raison.
De Wever croit fermement au destin de la Flandre Nation. Il est convaincu qu’ainsi libérée de l’Etat belge, elle prendra un essor grandissant, débarrassée de son poids mort la Wallonie.
De Wever n’aime pas le brassage des populations, la diversité, et les Wallons dont il sent l’aversion qu’ils ont pour sa vision du futur. Il veut la Flandre épurée des autres.
Le vide qu’il veut créer autour de son joyau national, le mène au haut d’un toboggan. La descente aboutit au racisme pur et dur, le racisme imbécile et qui sourde des êtres atteints par cette folie !
Sa propagande électorale cumule la mauvaise foi à la propagation de pseudo vérités, dans un art consommé de faire gober des mouches aux populations sans malice. C’est qu’il a le sens du people, le président de la NV-A ! Il sait comment remuer les foules. Sans physique, c’est un acteur né. Son peu de mobilité lui acquiert de la présence. Ses gestes ont du poids. C’est un des rares gros à n’être pas dans les emplois comiques, ne serait-ce que par la fixité du regard. La graisse le fige et en même temps le fait craindre. C’est un schupo pour baraque STO.
Son discours atteint au pathétique calculé. L’éloge funèbre à Marie-Rose Morel est à réécouter. Il ne désarme jamais. Même devant la mort, le sens du people ne lui échappe pas. Il fait ses choux gras de tout. Pour gagner la une des journaux, il surfe sur l’émotion du peuple flamand qu’il rend tributaire de la sienne !

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Les brimades administratives, le nationalisme baroque qui change la couleur des poteaux de signalisation routière, qui détermine l’accès à des biens d’après la connaissance du flamand, de l’absence aussi de scrupule de s’admettre dans la gestion de Bruxelles à parité avec l’autre Région, ont été initiés par d’autres, mais c’était comme si tout cela avait été naturellement pensé par lui. Il s’y associe, s’y incorpore et, s’en inspirant, trouve encore quelques singularités à y ajouter que les autres avaient négligées.
L’extrême complaisance dont les Francophones font preuve dans les pourparlers actuels est aussi pour beaucoup dans la conviction partagée par d’autres nationalistes que la cause de la Flandre peut tout.
Bart De Wever est un des chantres d’une petite musique aux accents militaires. Sa sincérité et ses convictions devraient faire peur aux démocrates aussi convaincus qu’il a grandement tort, que lui croit avoir raison..
Le propre de ce nationaliste sera d’aller jusqu’au bout de l’aventure, quel qu’en soit le prix à payer.
Les Flamands viennent seulement de prendre conscience que, majoritaires dans un Etat de droit, ils peuvent faire en sorte que leurs lubies, leurs moindres désirs et leurs caprices soient satisfaits.
La lecture des journaux flamands est édifiante.
Nous n’avons plus rien à faire avec ces gens-là.

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