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Dictateurs, banquiers, démocrates…

L'histoire Officielle est un voile qui cache la vérité de ce qui s'est réellement passé.
Les trois dictateurs arabes qui sont tombés ont un point commun, ils ont amassé d’immenses fortunes à la tête des Etats qu’ils ont pillés sans vergogne.
Aucun expert n’a une idée précise du montant de la fortune du clan Ben Ali Trabelsi. Le classement Forbes de 2008 estimait la fortune personnelle de Ben Ali à 5 milliards d'euros. Mais sa seconde épouse Trabelsi et son clan peuvent avoir dépassé ce chiffre, de la même manière, les enfants de Ben Ali ne sont pas en reste. Si bien que ces gens ont pu saigner la Tunisie pour plus de cinquante milliards d’euros !
D’après un rapport selon les médias, le président de l’Egypte Hosni Moubarak a accumulé dans ses coffres, lui et sa famille, entre 40 et 70 milliards de $.
Reste à estimer les avoirs dissimulés et mystérieux de Kadhafi. La manne pétrolière a permis au dirigeant libyen et à sa famille de bâtir un vaste empire financier dans la plus grande opacité. Le montant de ses rapines est difficile à estimer. Le journal algérien El Watan avance le chiffre de 120 milliards de dollars. C’est possible. N’est-il pas le doyen des dictateurs ?
Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est que depuis les années soixante du siècle précédent que les dictateurs s’enrichissent à ce point. On n’a pas découvert des fortunes cachées chez Mussolini et Hitler, lors des procès de l’après-guerre. Ce qui ne veut dire nullement qu’au moins du côté de l’argent, ils aient été plutôt modérés. Les mœurs du temps ne s’y prêtaient pas, c’est tout. L’économie n’en était pas encore arrivée à faire admettre les profits scandaleux, comme il est d’usage à présent en pleine mondialisation.
Dans le final désastreux de leur existence et dans les procès qui ont suivi de leurs ministres et affidés, on n’a relevé aucune captation financière comparable aux trois dictateurs actuels.
Certes des pillages systématiques ont eu lieu, comme celui des biens des Juifs déportés, mais ils n’ont pas été accaparés par le chef et sa famille. Ils ont été plutôt dévorés par les hommes de main, dilués dans l’hitlérisme, à l’image de Goering qui avait une passion pour la peinture ancienne. L’effort de guerre engloutissait une bonne partie des butins et empêchait les trop grosses fortunes de s’établir.
C’est l’évolution des mœurs bancaires qui a permis d’accumuler des fortunes colossales sur la spéculation et les désordres financiers. Les dictateurs du Maghreb n’ont fait qu’imiter les banquiers et les spéculateurs.
On parle de génocide à propos des massacres des hommes de main de Kadhafi dans son fief de Tripoli. Comment peut-on appeler le spéculateur qui achète d’énormes quantités de blé pour les laisser en silo, en attendant que, la famine aidant, les prix augmentent ?

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Les banquiers ont repris leurs mauvaises habitudes. La panique de décembre 2008 est bien lointaine ! Les revenus indécents sont repartis à la hausse, pas plus licites que ceux des dictatures, pourquoi voulez-vous que les dictateurs calment leurs appétits, quand ils voient d’autres s’enrichir de façon bien plus rapide et avec la bénédiction du libéralisme ambiant ?
Alors qu’un Bart De Wever clame tous les jours sont dégoût de l’assistanat et préconise des lois contre les chômeurs, quand pour hurler avec les loups, Joëlle Milquet et Melchior Wathelet font du zèle, l’une pour serrer la vis sociale, l’autre pour stigmatiser les demandeurs d’asile, étonnons-nous que des milliers de riches en Belgique paient moins d’impôt proportionnellement que les pauvres, tout en étant à égalité avec tout le monde sur la TVA ! Nous ne sommes pourtant pas – officiellement – en dictature !
Et pour cause, le goût d’accaparement d’un Ben Ali, d’un Moubarak ou d’un Kadhafi, existe bel et bien dans n’importe qui vit du travail des autres, y compris dans la nomenklatura politicienne. Il n’existe entre eux et les tyrans que la minceur d’une occasion propice. En attendant, ils se livrent à des petites filouteries, de modestes commissions, des cumuls lucratifs, des revendications d’indemnités, des avantages divers, sans que cela paraisse exagéré aux classes inférieures de ce pays. C’est-y pas de la chance, ça, de ne pas virer malhonnête dans l’opinion, malgré des conditions pareilles de cohabitation avec les travailleurs de base ?
Si l’on veut que ce régime persiste et ait encore une chance de survivre aux événements qui vont accélérer l’Histoire, il conviendrait rapidement de décréter à combien de fois le salaire le plus bas, on estime le « mérite » des cadres et personnels de la haute administration, des représentants de la Nation, sans oublier les oisifs de la rente et les grands patrons. Pour y répondre, un homme qui en vaudrait cinq autres au maximum, ce ne serait pas si mal payer les gens du dessus ! C’est seulement à ce prix que nous pourrons parler de démocratie !
C’est tout un esprit de lucre qui souffle partout dans le monde. C’est même étonnant que l’on s’indigne des rapines découvertes à la fuite des dictateurs.
Dans la logique capitaliste, nous devrions au contraire être pleins d’admirations pour ces coquins-là, que l’on ne montre du doigt que parce qu’ils ont échoué.
Qu’à cela ne tienne. Tous les autres y ont droit. On y organise des courses d’automobile, on y dispute des coupes de tennis, même le mondial de football dans les années à venir, c’est dire l’engouement unanime ! Et personne, parmi les démocrates, ne s’en offusque !

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