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Di Rupo = Jospin ?

On sait que Jospin fut l’ordonnateur de la machine à perdre pour le PS français en 2002. Elio Di Rupo va-t-il l’égaler, dans sa suffisance satisfaite et son autoritarisme, à la tête de la machine à perdre les acquis sociaux du boulevard de l’Empereur ?
La dernière déclaration du grand homme montois « J’ai 5 à 10 % de chances de réussir » en dit long sur sa capacité d’égaler Jospin lorsque ce dernier déclara à la veille de l’élection présidentielle qui vit les Français lui préférer Jean-Marie Le Pen « Ce n’est pas un programme socialiste ».
Entrons dans la psychologie dirupéenne. L’homme Providentiel croit à ses chances à 100 % d’être premier ministre. Il lui paraît judicieux de dire que celles-ci sont minces, ce qui ferait de lui en cas de réussite le meilleur négociateur que la Belgique n’ait jamais produit, puisque malgré tout, avec si peu de chances, il triomphe de tout… de Bart, des flamingants, de l’adversité !
Seuls des prétentieux sans borne sont capables de se tirer de la sorte une balle dans le pied.
Tandis que Sa Grandeur rend compte au roi de ses cogitations de formateur déçu (momentanément croit-il), il serait bon de parler de l’atmosphère délétère qui règne boulevard de l’Empereur, siège du PS, depuis que Di Rupo s’y promène, férule à la main, comme les cuistres des écoles se promenaient entre les travées des bancs, il y a cent ans.
C’est un journaliste qui nous l’apprend en commentant les propos du Saint-Christophe montois « Elio Di Rupo a ainsi réuni lundi son « G9 », qui regroupe l’état-major socialiste, dont entre autres Laurette Onkelinx, Paul Magnette, Rudy Demotte… afin de fixer les stratégies à court terme et, surtout, s’accorder sur le message à faire passer aux membres du bureau »
Première information : Di Rupo contrevient aux statuts du PS en passant au-dessus du Bureau du parti. Il s’est entouré de ce qu’on appelle le G9, sorte d’assemblée de conseillers informels. Qu’on appelle ça des chouchous, des sages ou des privilégiés, je ne sais ce qu’en pense les membres du Bureau qui n’y sont pas ?
Lors de petites conversations avec des gens qui ont vécu le Boulevard de l’Empereur, avant et pendant « la nouvelle ère », grâce aussi à ce qui a transpiré de la direction du PS à la suite des affaires de Huy et de Charleroi dans lesquelles Magnette, le Deibler de Di Rupo n’a pas fait dans le détail en confondant coupables et innocents, mettant en vrac dans le panier à son toutes les têtes qui ne convenaient pas au Doge de Mons, on peut avoir - malgré le silence suspect de la grande presse - une juste vision de ce qui se passe derrière les grandes affiches à la soviétique qui ornent la façade du bâtiment, siège du parti.
Rencontre d’une employée désabusée « Le patron est très autoritaire. On se croirait en Union soviétique, pas sous Staline, enfin pas encore, mettons sous Brejnev... ».
De J-P Declerq : « Ce politburo, ce sont quelques personnes qui se réunissent pour prendre les décisions et donner les lignes, en interne ou dans les gouvernements. Puis ils descendent d’un étage, et le Bureau du parti applaudit parce que le débat n’existe plus. En outre, ce politburo est une structure anti-statutaire, puisque mentionnée nulle part. Et cette manière de fonctionner étouffe tout débat. Puisque les grosses têtes du PS – ou supposées telles – ont déjà retenu entre elles un consensus dans le « G8 » ou « G9 ». Rudy Demotte en fut d’ailleurs éjecté un instant, pour avoir soutenu qu’au cas où un Premier ministre serait francophone – Elio Di Rupo –, le prix serait trop cher à payer envers les Flamands… Oui, c’est cela : c’est très élastique et on peut se faire virer si on déplait au Prince Elio. Et donc en-dessous, le Bureau n’est plus que ce qu’on appelait en URSS le Comité central, qui avalise tout. Quand quelqu’un veut y exprimer un point de vue, la plupart du temps Di Rupo n’écoute pas ou parle avec son voisin. En outre, comme c’est quelqu’un d’assez manichéiste et assez schizoïde dans son fonctionnement, dès le moment où on exprime un point de vue qui s’écarte du sien, on est voué aux gémonies jusqu’à la sixième génération. Et on est exclu de la sphère dirupéenne. Di Rupo gère ou préside le parti socialiste plus en chef de clan qu’en président du parti. Un président doit être celui de tous, qui écoute, qui a la même considération pour tout le monde, qui accepte la contestation, le débat. Il y a deux sortes de débats ; celui sur les personnes : ça on n’y a pas droit, puisque c’est lui qui désigne au gouvernement ou à la Loterie nationale, et si jamais on ose discuter c’est vraiment le crime de lèse-majesté. Et le débat intellectuel, politique, au niveau des lignes de fond, qui, si elles sont contestées, ne touchent pas à sa personne ! Mais ça, il ne veut pas. Dès le moment où on ne marche pas dans le couloir délimité par lui et le politburo, on est exclu, détruit, on fait l’objet de bruits lancés dans la presse, etc. »

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D’autres témoignages recoupent celui d’un homme dont on pourrait douter de la sincérité depuis l’ultime outrage qu’il fit au gourou de la social-démocratie, lorsqu’il osa se présenter contre lui à la présidence. Dix blogs n’y suffiraient pas !
Tout ceci pour craindre que si Di Rupo finissait par amadouer Adolphe De Wever, il faudrait s’attendre à ce qu’il rejoigne Jospin, car lui aussi serait le démiurge d’un programme qui « NE SERAIT PAS SOCIALISTE » !
Quelques passages de son dernier discours au siège du parti confortent ce qui précède :
« Ce qui est sur la table n’est pas très réjouissant pour le PS », en question le chômage (diminuer progressivement les allocations de chômage). « Sur BHV, il va falloir faire le grand plongeon », délicieux euphémisme nautique pour tout ce que les francophones de la périphérie bruxelloise vont devoir avaler comme « ajustements » afin de faire plaisir à notre nouvel Adolphe. N’oublions pas une petite dernière non exhaustive : le relèvement de l’âge de la pension à 67 ans, que dément Elio Di Rupo, en attendant d’accepter « l’inévitable ».
Franchement, le Parti socialiste belge avait-il besoin de renouveler le mandat de ce con prétentieux qui, pour des raisons d’orgueil, va déstabiliser pour longtemps un parti qui aurait pu sans ses agents conservateurs virer sa cuti et effacer de ses tablettes l’impossible social-démocratie !

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