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…De Wever : « Le PS, c’est le XIXe siècle ». C’est normal que ça les lui coupe, puisque Waferman en est resté à la bataille des Eperons d’or !

Bart De Wever à La Libre Belgique : « La N-VA évoque le 21ème siècle, alors que le PS parle du 19ème siècle. Avez-vous déjà lu l’article 1 des statuts du PS ? Je cite de mémoire : dans le cadre de la lutte des classes, les socialistes veulent saisir le pouvoir pour l’émancipation totale de l’ouvrier » (Bart était interrogé sur la volonté, affichée dans l’article 1 du programme de la N-VA, de créer une république flamande indépendante et donc de scinder la Belgique.)
Bart De Wever est persuadé qu’il a créé un parti pour le 21me siècle. Il se considère dès lors comme un homme moderne. S’il se comporte comme Di Rupo respecte l’article premier des statuts du PS, dont Bart se moque tant, la N-VA devrait se méfier de lui. Car, si l’on doit se référer sur tout ce que De Wever a dit à la presse et dans ses discours sur la société du 21me siècle, on voit qu’il n’a rien compris aux modifications actuelles de l’économie et comme les rapports entre le capital et le travail se sont déjà profondément modifiés.
De Wever est pour le « libertarisme » limité à la disparition de l’Etat belge, mais illimité à la liberté du commerce et de l’industrie au grand dam du social. C’est un capitaliste qui ne croit pas du tout au capitalisme. Comme dirait Michael Moore « Il croit au socialisme pour les riches. Ils veulent être sûrs que le gouvernement prend soin d’eux seuls et que les autres ne s’en rendent pas compte ».
Il n’a aucune connaissance des travaux du Club des Economistes. Maurice Allais, mort en 2010, et prix Nobel d’économie est pour lui un inconnu. Il se moque du Keynésien Galbraith… et ainsi de suite, la liste est longue des manques qui font de cet homme le « Je-sais-tout » de la VRT, un inculte de l’économie. Quant à ses positions nationalistes et sa capacité à sous-estimer l’humain afin de privilégier le droit du sol, on voit bien que De Wever est un pur esprit du 19me siècle.
Visiblement, il n’a lu que les auteurs latins d’Ovide à Boèce, et omis comme Serge Kubla de se pencher sur les économistes d’aujourd’hui, qui n’ont pas la cote parmi la gent dirigeante du bien-dire économique ; attendu qu’un économiste « de référence » des autorités établies, n’est qu’un marchand de bonheur.
Est-ce pour autant que Bart soit un con prétentieux, au même titre que Di Rupo ? Non. De Wever est simplement un homme du passé qui s’imagine être un précurseur d’un futur idéal.
Il fait irrésistiblement penser au contraire du bon gros, sympa et qui paie des verres dans les cafés. Lui, son poids lui vient de ce qu’il veut tout garder y compris ses fèces. Ce n’est pas dans le caractère de cet homme de donner, il prend et il conserve. C’est un passéiste, conservateur pathétique, avec une intelligence inventive, mais concentrée et tordue, avec de grandes lacunes, là, où il ne veut pas que son esprit soit amené à influer sur sa détermination.
Il me fait penser irrésistiblement au petit bourgeois Molineux, mis en scène par Balzac dans « César Birotteau, parfumeur ». Je cite « Comme tous les Parisiens, Molineux éprouvait un besoin de domination… Nommé syndic de la faillite Birotteau, il se sent heureux d’avoir Birotteau à régenter comme un enfant d’avoir à tracasser un insecte ».
C’est tout à fait les rapports qui existent entre lui et Di Rupo, un Di Rupo tellement infatué de lui-même qu’il en est devenu con au point de croire encore mettre dans sa poche De Wever et la N-VA.
Toujours dans Balzac, c’est dans « Gobseck » qu’on retrouve ce qui se passe aujourd’hui entre De Wever et Di Rupo « Quelquefois ses victimes criaient beaucoup, s’emportaient, puis après, il se faisait un grand silence comme dans une cuisine où on égorge un canard ». Attendons-nous à ce que la semaine prochaine Di Rupo crie beaucoup en remettant son rapport au roi, avant un grand silence, avant que Bart ne lui tranche le cou.
Ce que Bart De Wever n’a pas retenu de son passage à l’université, c’est la leçon qu’il aurait pu retirer du livre de Hannah Arendt « La condition de l’homme moderne ».

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Au lieu de sombrer dans les niaiseries nationalistes et identitaires, comme le fit avant lui les nazis, ci-dessous quelques extraits du livre qu’il n’a pas lu :
« C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. »
« Ce que je propose est donc très simple : rien de plus que de penser ce que nous sommes en train de faire, c'est-à-dire d'expliquer en quoi le progrès technique nous éloigne des préoccupations qui devraient être les nôtres vu ce qu'est la condition humaine. »
Le président de la N-VA se serait ainsi fait une culture humaniste à côté de sa culture nationaliste qui est pour lui, comme une épicerie politicienne où il puise son statut d’homme d’Etat et les moyens de nourrir sa famille. Ainsi, il serait au courant de l'origine de l'aliénation du monde moderne (XXe siècle) et aurait moins ri de l’article incipit des statuts du PS.

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