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A plume et à poil !

Les « stars » n’ont plus de secrets pour personne, sauf peut-être leur compte en banque, et encore ! Celles qui ont le plus de réussite dans le sens populaire du terme, sont celles qui partagent avec le lecteur de magazines, les secrets de leur anatomie.
Elles ne nous cachent rien, les implants mammaires, la rectification du nez, l’épaississement des lèvres, la fesse en silicone et combien de fois elles font l’amour par semaine avec leurs nouveaux partenaires,. Les talents cachés ne sont plus de saison. Si on y ajoute le look, la taille de la chaussure et la valeur marchande des lunettes contre les ardeurs du soleil, on aura fait le tour de ce qui est désormais indispensable à la notation triple « A » du drame shakespearien qui empêche l’art de sortir des Maisons de la culture.
La dernière qu’on peut lire, c’est un mannequin français, play-boy par excellence qui a raconté dans un magazine, sa nuit d’amour avec Paris Hilton.
Le goût du pognon est plus fort que la délicatesse et la discrétion. Les don Juan du temps passé avaient davantage le goût du secret.
Le comble c’est que Paris Hilton, pas farouche du tout, est ravie des déclarations du bellâtre. Les indiscrétions font partie de la stratégie de reconnaissance et donc d’évaluation en dollars des mérites ainsi exposés.
La galanterie fout le camp depuis qu’il est de bon ton de clamer partout qu’on s’est tapé la star du jour. C’est pour la petite histoire, d’une grande importance d’exposer à l’admiration des foules les hautes performances, à côté desquelles les pulsions de DSK sont des enfantillages…
Le professionnalisme dans le genre masque une autre dénomination plus infamante. Jadis, seules quelques grandes professionnelles vantaient leur capacité à émouvoir le mâle fortuné. C’était déjà uniquement pour le besoin de la réclame.
Les ambitions étaient plus modestes, la prostitution n’avait pas encore acquis ses lettres de noblesse dans la pub et le show bizz. C’était de la trime de bitume et la passe, en hiver, n’était pas une promenade de santé.
Marie Estradère gagna sa réputation en se rendant à une soirée gouvernementale sans invitation; plutôt que de faire la conversation, elle se retira dans une chambre et donna aux hommes politiques «un soulagement à la main» pour 5 francs. C’était en franc or avant la guerre de 14, il va de soi. Mais, c’est peu de chose en comparaison de certaines factures de cocottes d’aujourd’hui.
Même si l’Haut-lieu n’est pas aussi sérieux qu’on le prétend, une chose pareille n’arriverait certainement plus. La langue de bois n’a qu’un lointain rapport avec la langue fourrée.
Cela ne signifie pas que les mœurs de nos personnages de premier plan se sont améliorées, elles sont mieux dissimulées. La bonne réputation de ce point de vue est indispensable à une bonne réélection.

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Un petit jeu circule sur internet: “ Aidez DSK à attraper les femmes de chambre ”. Le joueur doit aider DSK, nu comme un ver dans sa chambre d'hôtel, en cliquant sur les femmes de chambres qui apparaissent à l'écran. Ce jeu flash permet d'enregistrer son record : autant de soubrettes attrapées en 90 secondes.
Il y a, quand même, sous le fallacieux prétexte d’une génération plus libre et décomplexée, des libertés menacées qu’on cache par des artifices. Ne serait-ce que celle de se promener dans la rue, d’aller et entrer où bon nous semble, alors que des caméras espionnent à chaque carrefour et qu’on nous montre à la télé un dispatching de vingt écrans surveillé par un flic. Il est vrai que cette liberté de n’être pas espionné dans la rue échappe à l’entendement de « l’honnête homme », qui a la réponse toute prête « Je n’ai rien à cacher ». S’il n’a rien à cacher selon les mêmes valeurs que Paris Hilton, on se demande pourquoi il n’a jamais su tirer un euro en exposant son sexe à l’admiration des foules ?
Si c’est ce qu’on appelle une actualité brûlante de voir Loanna à plus de cent kilos montrer ses mamelles imposantes aux journalistes attroupés, par contre, il devient quasiment impossible de se faire une idée précise de l’ampleur de la crise économique, pourquoi nous aidons les rebelles libyens, alors que nous assistons impassibles à des massacres en Syrie, et enfin que fichons-nous encore en Afghanistan ?
Les libertés démocratiques parlons-en ! Beau piège à cons que la démocratie parlementaire, elle laisse au gré des circonstances, le soin à nos hommes politiques de faire le contraire des promesses électorales. Et quand il en existe un qui reste ferme sur ses positions, voyez le raffut qu’on fait autour de Bart De Wever qui a au moins – enfin momentanément – l’honnêteté de ne pas tromper ses extrémistes flamingants.
Enfin, puisqu’on nous dit que nous avons au moins la liberté politique, essayons de nous en satisfaire, même si le m’as-tu-vu et l’absence de scrupule se confondent avec cette liberté là.
Qu’est-ce en réalité que notre réputation en ce domaine ?
Les tribulations linguistiques du bourgmestre de Liège ne dépassent pas une notoriété locale de blogueurs.
Un magazine canadien vient de décerner à Mons le titre de gay-friendly.
Mons fait désormais partie des villes mises en évidence par Touristiquement Gay. Voilà qui va faire plaisir à notre futur premier ministre qui veut que sa ville soit la première en tout.
A défaut d’informations plus sérieuses, autant se contenter de ce qu’on a.
Avec Mons, c’est dire si notre réputation ne sera plus à faire au Canada.
Ainsi, le monde entier pourra rêver de la liberté des mœurs dans un gouvernement en jaquette à l’ouverture solennelle des Chambres.
Cela mettra certainement du baume sur les cœurs et évitera le trop plein d’amertume de nos sacrifices. D’autant que nous aurons droit, comme les Italiens, aux félicitations d’Herman Van Rompuy.

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