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Rentrée Télé : déjà l’ennui !

Tandis que les gens de pouvoir à la devanture de nos responsabilités nous parlent de poches profondes, d’enjeu à affronter, de courage à puiser, c’est-à-dire nous préparent à la dégringolade des plus faibles d’entre nous, les soubresauts capricieux de la Bourse, les mauvaises conjonctures et la croissance voisine de zéro dans les pays des zones dollar et euro se poursuivent indépendamment de l’angoisse de la dette et des dilemmes de son remboursement.
Ce n’est qu’un avant-goût du désastre à venir : un krach boursier plus grave encore que celui de 2008. La tuile, je ne la sors pas de mon chapeau. Elle émane d’un journal on ne peut plus sérieux « le Telegraph ».
L’étonnant, c’est l’affrontement de deux logiques au sein même du système économique, alors que c’est la même conviction de la supériorité du monde libéral, sur toutes les autres hypothèses de l’économie mondiale.
Il y a en Belgique, les émerveillés par principe, Didier Reynders, dit Poches-Profondes, suivi de la noria des universitaires et spécialistes de l’économie attachés aux banques et chargés de nous rassurer sur nos chaînes de télévision ; et, des gens de terrain qui ferraillent pour que la vérité – aussi cruelle soit-elle – éclate et qui se voient écartés des endroits où il est encore possible de toucher un large public.
Deux logiques différentes : la première ment ; la seconde cherche la vérité.
Pourquoi « The Telegraph » a-t-il basculé du côté de cette dernière ?
Parce qu’il y a des indices qui ne trompent pas.
Le coût de l'assurance sur la dette de plusieurs grandes banques européennes est un indice sérieux. Il a atteint des records historiques, plus important qu’au moment de la crise financière, qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008.
On a vu le mercredi 24 août le CDS (credit default swaps), l'assurance « tout risque » du défaut de paiement d'un crédit sur les obligations des principales banques émettrices, s’emballer comme jamais. C’est le signe d’une baisse sensible de la confiance des investisseurs.
Les milieux où l’argent se brasse ressentent la chose comme ce fut le cas en 2008. L’expérience date de l’année où, en effet, tout s’écroula comme un château de cartes.
Un banquier prédit un choc des marchés en septembre ou octobre « qui ne ressemblera à rien de ce qu’on a connu auparavant.»

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Ici nous entrons dans le probable d’une échéance « septembre ou octobre », fort proche de cette fin août que nos guignols mettent à profit pour s’engueuler sur BHV.
Autre alerte rouge, du 25 au 27 août s’est tenu dans le Wyoming la conférence annuelle de la banque fédérale américaine. C’est le Wall Street Journal qui le rapporte. La bombe financière à retardement peut y avoir été enclenchée. Il faudra analyser les rapports tout frais qui en sont sortis. A ma connaissance Elie Cohen n’en a encore rien dit.
Cette étrange fin d’août ressemble au calme particulier qui précède un cyclone d’une grande ampleur dans un climat tropical.
Les derniers vacanciers rentrent sous le charme d’un mois sans l’acharnement de paraître le meilleur « dealer » de soi, dans le souvenir des heures agréables, avec la vague conscience d’être bientôt confrontés à une fin d’année qui n’augure rien de bon, mais sans plus.
Certains d’entre parmi les plus vicieux renouent avec les émissions politiques de la RTBF et de RTL. La saison s’ouvre avec le secret espoir d’un changement d’animateurs et des invités sans langue de bois pour de vrais débats, sur de vrais sujets.
Hélas ! les programmateurs étaient aussi partis en vacances et rien n’a été changé.
Comme on ne pouvait pas faire pire, ils se sont dit qu’ayant touché le fond, l’équipe ne pouvait que remonter.
L’invitée de Vrebos, Joëlle Milquet, s’est expliquée du mieux qu’elle pouvait afin de ne pas fissurer l’épaisse couche de fard que la maquilleuse de RTL crut bon adjoindre à ce qui existait « J’espère que pour octobre nous aurons un gouvernement ». Autre confidence à Vrebos, Milquet ne peut pas dire « non »… avis aux amateurs.
A signaler encore dans l’émission de la même chaîne, Louis Michel, toujours gaillard, qui a mis en garde Eloi Di Roublardo de trop taxer les riches, afin d’éviter l’évasion des capitaux. A croire qu’il n’a pas encore pris ses précautions et que son fric n’est pas en lieu sûr. Poches-Profondes n’aurait pas mieux dit.
La grande nouveauté signalée par vos gazettes : « Le débat dominical de la Une est rediffusé en soirée sur la Trois », comme si une fois ne suffisait pas largement ! MM. Maroy et Gadisseux pourraient exiger le paiement des heures supplémentaires !
Il est vrai que « Revu et corrigé » décrypte « l’actu en humour et en finesse », s’il faut en croire Télépro… Tant mieux, mais j’attends toujours que Kroll donne un coup de main aux deux comiques maison qui tardent à s’affirmer…
Evidemment, si Télépro est persuadé du contraire…

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