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La philo filoche…

Les profs de philo enseignent une matière qu’ils n’appréhendent pas entièrement. Et pour cause, il faudrait plus qu’une vie humaine pour lire une partie des ouvrages connus de Diogène Laërce à nos jours. Nécessairement, ils parlent à leurs étudiants de certains philosophes qu’ils n’ont pas lus, d’après des confrères et des auteurs peut-être dans le même cas !
Cela est vrai aussi, dans la plupart des concepts, même à caractère scientifique.
Pendant longtemps on a cru que les femmes, parce qu’elles ont un cerveau plus petit, étaient moins intelligentes que les hommes !
Plus l’humanité avance dans le temps, plus les connaissances s’étendent, moins on en sait individuellement. Ce qui était vrai il y a un demi-siècle est devenu une contre-vérité aujourd’hui. Les cons d’hier sont les génies d’aujourd’hui, eux-mêmes les cons de demain, si vous voyez le genre…
Pour s’en convaincre, il suffit d’ouvrir un livre de médecine du début du siècle précédent.
Ce qu’on y enseigne est tellement ridicule que cela en devient comique. Parfois on a la chance de voir l’auteur en photographie, médecin lui-même, à la barbe fleurie et l’air noble, juste avant la préface, protégé par un papier de soie. Le cliché ne vaut pas la peinture de Charcot expliquant l’hystérie d’une femme largement décolletée à des messieurs en redingote.
Ça nous apprendra à trop révérer les esbroufeurs qui nous empoisonnent de leur savoir dès qu’ils montent à une tribune. Pour que les bouffonneries passent la rampe, elles doivent être débitées avec sérieux et autorité devant un public recueilli !
C’est exactement le public des grandes conférences de l’université de Liège. Que ce soit Kahn ou Onfray, Comte-Sponville ou le modeste Maystadt, c’est l’extase. On joue à bureau fermé. A Liège, on vous dit tout de suite à la réservation que « la salle Europe étant complète, les réservations sont à présent ouvertes dans le premier Duplex. » On paie pour voir les idoles à la télévision dans la salle à côté !...
L’admiration éperdue a toujours fait le plus grand tort au peuple. Elle empêche la critique lucide.
C’est dire le sel roboratif qui découle des discours d’un de nos « brillants » constitutionnalistes appris sur les bancs de son Alma Mater, pendant qu’un autre, « grande conférence », est en train de moudre fin pour faire plaisir à Wouter Beke !
Je me suis toujours demandé où les universitaires qui sont entrés en politique allaient chercher la suffisance et l’aplomb avec lesquels ils nous parlent de nous, comme s’ils nous connaissaient mieux que nous-mêmes ?
C’est flagrant avec la ministre de l’enseignement Dominique Simonet et avec la ministre de la culture Fadila Laanan.
Mais qu’est-ce qui nous a valu le malheur d’avoir deux cruches pareilles à la barre de notre intelligentsia ?
Dans un autre domaine, les cuistreries de Marc Uyttendaele sont bel et bien diffusées dans la grande presse comme le sommet du raisonnement.

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C’est là que l’on se dit que les anonymes devraient faire quelque chose.
N’est-ce pas étrange que les penseurs de notre Belgica officinallis passent pour être, avec la sauge, le plus bel ornement de nos bibliothèques ? Alors qu’un SDF saturé de bière au pied de la rue Saint-Gilles en connaît davantage sur beaucoup plus d’autres domaines qu’eux : par exemple survivre en milieu hostile ou l’effort musculaire prodigieux que déploient les morpions pour rester attachés à leur site ?
Si nos élites ne savent pas tout de la philosophie, comment peuvent-ils l’enseigner ?
Les deux dames patronnesses de notre culture ne voient-elles pas que la connaissance du français, le maniement de la langue, l’usage des mots et leur spécificité, une bonne orthographe, etc. devraient passer avant toutes les autres connaissances, comme la clé pour faire de l’étudiant un être pensant, un précédent à toutes les fariboles pseudo-scientifiques, vadémécums spécieux et spéculation mathématiques ?
On casse la tête des étudiants pour faire « premier » dans le domaine des maths, alors qu’ils ne seront jamais aussi forts qu’une règle à calculs !
L’industrie de la société de consommation est passée par là. Dame, elle a besoin d’un bon maçon et pas d’un maçon pensant. Elle demande un ingénieur et pas un critique des mœurs.
Une page et demie par chronique, c’est court.
Ce qui précède était juste une intro à propos de la philosophie de Jacques Lacan ! Fumiste de génie, mystificateur de première force, mais aussi champion de la parole, auprès duquel l’avocat politicien le plus brillant de nos tergiversations communautaires peut aller se rhabiller !
A la réflexion, parler de son « hystérie évidente » lui comparer la lucide Annie Le Brun, je montais en grade dans la connerie ! Je justifiais par mon exemple la méfiance affichée dès les premières lignes vis-à-vis de ceux qui écrivent à propos de tout, sans avoir tout lu.
Sauvé par le gong, en quelque sorte…

Commentaires

Les femmes ont un plus petit cerveau que les hommes. Vous en apportez la preuve en citant certaines de nos politiciennes, mais en regardant la photo qui accompagne votre chronique, elles nous communiquent un sens philosophique que nous n'avons peut-être pas toujours.

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