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Et si « ça » ne marchait pas ?

Depuis 2009 (1), les analyses économiques de ce blog se sont toutes révélées exactes et fondées sur des faits. Par contre, le grand public s’est laissé avoir par les économistes des radios et télévisions, privées et nationales, les présentateurs des journaux parlés et télévisés, les porte-paroles de tous les gouvernements, ainsi que par les « scientifiques » des sciences de communication. Ils nous annonçaient tous des redémarrages, des croissances retrouvées, des dispositions nouvelles sur les spéculations boursières et bancaires.
Tout était faux, évidemment. Cela n’était qu’une vaste supercherie, même pas orchestrée par un chef d’orchestre unique, mais par des hommes de tous les milieux de la finance, des banques et des partis politiques. Un seul point commun : une convergence d’intérêts forts éloignée de l’intérêt général les guidait.
Nous n’abordons pas une nouvelle crise. Nous sommes toujours dans celle de 2008-9.
On pourrait parler d’une nouvelle crise, celle de la dette, si la précédente, des subprimes, des titrisations et des portefeuilles toxiques, avait été réglée par des décisions politiques annoncées par les dirigeants de la France et de l’Allemagne. Hélas ! tout resta à l’étude, rien ne fut jamais mis en pratique.
Au premier clou qu’aucune paire de tenailles n’a pu arracher, un deuxième s’est fiché à côté et l’a renforcé : la dette des Etats que la croissance zéro creuse vertigineusement et qui menace la zone euro de banqueroute générale.
Le gouvernement belge n’a rien trouvé de mieux, après avoir remercié (sans indemnité je suppose) Jean-Luc Dehaene, de fourrer les désastres de Dexia dans une « mauvaise banque ». Les Américains appellent cela une Bad Bank (structure de défaisance pour isoler les actifs néfastes). C’est un portefeuille à risque de 95 milliards d'euros !
Didier Reynders a payé (avec nos sous) six milliards pour le rachat des actifs belges de la banque Dexia, les Français beaucoup moins pour le reste, avec une pincée pour les Luxembourgeois.
Nous avons garanti la Bad Bank en cas de malheur. Comment peut-on garantir le remboursement éventuel des coups foireux quand ils peuvent atteindre cette somme astronomique ? Bien sûr, il se trouvera dans les hasards de cette roulette russe, quelques milliards qui pourraient générer quelques profits, mais que nous en perdions ne serait-ce que 10 %, le pays serait réduit à la misère au même titre que les Grecs !
Voilà le risque fou que MM. Leterme et Reynders ont pris pour les actionnaires d’une banque franco-belge, qui plus est, mal gérée par un politicien du CD&V, l’illustre Dehaene !

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Dans la situation actuelle de délitement financier, c’est une folie pure dont les conséquences jetteraient deux millions de Belges sur la paille et réduiraient le train de vie du reste de la population, si l’on excepte les 10 % de mariolles au-dessus du lot.
Il y a en ce pays une grande difficulté à parler de chiffres et de faits. Aussitôt les voltigeurs du régime nous affligent de chiffres et de faits contradictoires. Comme ils tiennent le haut du pavé et le crachoir perpétuel derrière tous les micros et devant toutes les caméras, on ne voit et n’entend qu’eux.
De bonne foi, le public écoute. Il est trompé, mais il marche. On lui a dit que ce n’est qu’un mauvais moment à passer en travaillant dur et en gagnant peu ; et il le croit !
C’est encore le discours de ce soir d’un Di Rupo catégorique.
On dirait que certains débats paraissent interdits.
Il est rarissime d’entendre et de voir des économistes d’un « autre bon sens » que l’officiel !
Ces messieurs de gouvernement, des banques ou de l’information ont une bible, c’est le dictionnaire du « bien-penser », que certains traduisent par le livre du « prêt-à-penser ».
Les aventuriers du Titanic qui nous gouvernent ne supportent aucune idée alternative au chemin qu’ils ont tracé pour nous et qui conduit à un naufrage. « Démondialisation » est un anathème qui les met en transe.
Ils ne respectent pas les initiatives faites en-dehors de leur pré carré et pour lesquelles ils n’ont qu’un mot « ça ne marchera pas », quand ils ne ricanent pas en levant les yeux au ciel.
Et eux, leur système, leur choix, les orthodoxies capitalistes : ça marche ?
Quant aux 95 milliards d’euros garantis par la Belgique, même si je persiste et signe que c’est une belle connerie de plus à l’initiative de Reynders, je supplie Mercure, le dieu des commerçants et des voleurs, pour que ça marche !
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1. Ce blog étant largement antérieur, comme chacun pourra le vérifier.

Commentaires

Du grand Richard3!
On s'est bel et bien fait plumer une nouvelle fois. Errare humanum est, perseverare diabolicum...

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