« Le drame de Di Rupo. | Accueil | Perdu « A » rapp. contre b. récomp. »

Di Rupo et les chômeurs.

L’actuel accord de gouvernement réunissant six partis représentant les libéraux, les chrétiens humanistes et les socialistes des deux communautés, mentionne les directives européennes en matière de chômage, avec les pressions économiques des agences de notation, franchement c’est complet. On aurait pu se passer d’élections en juin 2010 et demander à Standard & Poor's en collaboration avec Laszlo Andor, commissaire européen en charge de l'Emploi, affaires sociales et intégration, de désigner le gouvernement à la place d’Elio Di Rupo.
On se serait passé d’une crise, attendu que même pour BHV, Bart De Wever aurait dû en laisser beaucoup. N’est-il pas européen et flamingant, le bougre ?
A force de faire de l’Europe un croquemitaine, nos lascars encouragent les Belges à prendre l’Europe en grippe. On se demande s’ils en ont conscience ?
Est-ce que le commissaire européen Lazlo Andor est aussi vache qu’on le dit dans son désir d’en découdre avec les travailleurs, les chômeurs et les syndicats ?
Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire les directives du rond-point Schuman, écrites en français d’université, pleines de néologismes issus de l’américain et bourrées de fautes d’orthographe. L’Europe regorge de technocrates chargés des explications en langue vulgaire. Cela ajoute simplement plus de confusion !
C’est mieux de lire ça le soir, quand tout le monde est à la télé…
D’abord une petite note préliminaire, pour qu’on n’en parle plus jamais par la suite dans la chasse aux chômeurs qui est ouverte : « les accidents du travail et les maladies professionnelles tuent et blessent plusieurs milliers de personnes dans les Etats membres de l'Union européenne » chaque année. Lazlo ne nous donne pas les chiffres – peut-être sont-ils ailleurs, sous clés ou sous cellophane – on sent bien que pour lui, ce n’est pas le plus important. Lui, comme Di Rupo et les autres, ils n’ont pas de contact avec les scies, les poulies et les tôles. Quand ils prêtent serment pour se faire un peu de blé en plus, c’est avec leurs cinq doigts.
La montée continue du chômage dans les Etats membres de l'Union européenne tracasse Andor. Que nos sicaires affiliés à la FEB délocalisent en Chine, n’est pas son affaire.
Le traité de Rome (1957) ne comportait que peu d'articles de politique sociale de manière spécifique. Du reste, ça ne concernait que la libre circulation des travailleurs et la liberté d'établissement dans le marché commun. Bref, toutes choses vues, rien que pour faire baisser les salaires et rien que pour les intimes de Sabine Laruelle. Les chômeurs étaient ignorés.Sous des dehors ronflant avec le mot liberté employé des dizaines de fois, c’était juste pour dire qu’à l’Europe, l’ouvrier spécialisé n’avait plus qu’à fermer sa gueule et essayer d’être moins cher que l’ouvrier de Shanghai.
Mais voilà que cette merveilleuse politique, la crise aidant, fiche à la rue des milliers de travailleurs nouveaux, en plus de ceux qui battaient la semelle depuis belle lurette.
Avec sa compétence "question d'intérêt commun" (article 2 du Traité CE), voilà Lazlo d’accord avec Barroso disposant d'un outil juridique permettant de coordonner les politiques de l'emploi des Etats membres au sein d'une stratégie commune. Aïe ! inutile de dire que ce machin là consiste à renforcer la pression de l’ouvrier chinois par l’ouvrier bulgare et roumain, autrement dit l’ouvrier de « cheu-nous » se voit un peu plus enfoncé dans la merde sociale. Toujours le black-out sur la « nocivité » du chômeur de longue durée.
Ce qui n’a pas échappé à nos foudres de guerre d’apprêter comme un gant le manœuvre léger et l’ouvrier à petite qualification, en les culpabilisant en même temps de les ficher à la porte des usines. Toujours rien, cependant de Barroso piétinant leurs cadavres de chômeurs inutiles

4b000.jpg

Je me suis farci des dizaines de pages de recommandations, pour ne tomber que sur de vagues propos comme « réduire les disparités régionales en termes d'emploi et de chômage » et comme cette réduction se fait toujours par le haut plutôt que par le bas chez ces « braves gens » on pourrait conclure que « traiter les problèmes que rencontrent les zones défavorisées de l'Union européenne dans le domaine de l'emploi », commence par maltraiter les ouvriers qui sont au haut de l’échelle et les chômeurs à taux plein !
Peut-être est-ce à la demande « des Présidences autrichiennes et finlandaises en 2006, qu’une réflexion a, en particulier, été lancée au niveau européen sur la "flexisécurité" (flexibilité et sécurité au travail) et la question de l'adaptation des salariés et des entreprises à la mondialisation. » qui apporterait de l’eau au moulin (à vent) d’Eloi Di Roublardo ?
Ou bien est-ce finalement nos peu courageux hommes politiques qui ont trouvé astucieux de reporter sur l’Europe les basses besognes concernant les chômeurs qu’ils n’osent pas faire à visages découverts ?
C’est possible. Je dirai même plus, c’est quasiment certain.
A moins que l’Europe n’envoie à nos grosses têtes des rapports confidentiels que le vulgaire n’a pas à connaître, en toute démocratie bien comprise ?
On voit mal Van Rompuy dire à Roublardo « Tu vas en foutre combien à la porte du FOREM cet hiver, hein mon salaud ? ».
Vu l’époque, les gens et les secrets d’en-haut, pourquoi pas ?
Enfin, dernière hypothèse, on a vu à RTL une offensive de la famille De Croo pour réhabiliter le petit Alexandre fort décrié par l’opinion. Si ça se savait que c’est sur son insistance qu’on va pénaliser certaines catégories de chômeur ; cela ne lui ferait pas de la réclame, alors, pourquoi pas Barroso et son commissaire Lazlo Andor en boucs émissaires afin de protéger cette jeune carrière ?

Poster un commentaire