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Culture de ministère.

Richard Miller, le pape de la culture officielle, exulte : Megaupload, l'un des plus gros sites de téléchargement qui attire chaque mois 100 millions d'internautes, a été fermé, jeudi 19 janvier, par la justice américaine pour piratage.
Sous prétexte de défendre le droit à la propriété intellectuelle, le classicisme économique sera sauvegardé pour des artistes très minoritaires qui gagnent des millions. Eux seuls peuvent copier et plagier à l’envi l’immense majorité des autres qui n’ont aucune chance de vivre de leurs talents et encore moins de gagner un éventuel procès. La première victime, c’est un large public qui n’a jamais eu les moyens de se « cultiver » et qui pouvait à raison de 50 € par an assister à n’importe quel spectacle.
Megaupload est "responsables d'un piratage considérable sur internet de nombreux types de contenus protégés par les droits d'auteur à travers Megaupload.com et d'autres sites", affirment les autorités américaines.
Poursuivi par le FBI, sept dirigeants du site encourent des peines de prison
Les intéressés rétorquent : "Nous avons l'habitude d'être critiqués sur le volet 'piratage', mais elles sont infondées. Nous sommes un site d'hébergement de contenus qui respecte les différentes lois. Lois qui nous imposent de ne pas inspecter les contenus que les utilisateurs postent sur Megaupload. De toute façon nous n'en avons pas la possibilité technique..."
C’est cette liberté là qui gêne le FBI et notre grand cultivé des chambres de commerce qu’est monsieur Richard Miller.
Pour l’anecdote, la fermeture de Megaupload a été suivie de représailles du collectif Anonymous qui a annoncé, sur Twitter, avoir mis hors service les sites du FBI, du ministère de la Justice américain, de la maison de disque Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA.
Pour en revenir bêtement à la politique, évidemment toute la Belgique officielle est favorable à la suppression de Megaupload.
Cela serait-il un prélude à d’autres suppressions ? Jusqu’où pourrait aller cette nouvelle censure d’Anastasie, made in USA ? Par exemple, la suppression des blogs subversifs ? Pourquoi pas ? Quand on commence à couper la parole quelque part, rien ne dit qu’on ne coupera pas davantage dans le futur !
En France, c’est très curieux, l’UMP et le PS applaudissent à cette mesure, venant renforcer les timides débuts de la loi Hadopi, les autres partis, d’Eva Joly à Mélenchon, sont contre, y compris Marine Le Pen.
Hollande vient encore de prouver indirectement, qu’il était bien le leader d’un parti de gouvernement acceptable pour les industriels et les banques, au même titre que l’UMP.
Sarkozy souhaite une « collaboration judiciaire et policière active entre Etats pour porter un coup d'arrêt à leur développement ». Richard Miller et la maréchaussée au service de l’art contemporain, c’est bien dans son genre.
C'est proprement dégueulasse, ce qui se passe... Megaupload ne regarde pas les fichiers déposés par les internautes. Si un "ayant-droit" se fait connaître à bon droit, les responsables du site interviennent et suppriment le fichier litigieux.
Cet "hébergeur de fichiers" remplit loyalement son contrat vis-à-vis de ses abonnés, qui ne sont pas tous, loin de là, des downloaders de fichiers hackés.
Pas mal d’enseignants, en France notamment, vont devoir retrouver un hébergeur de fichiers, télécharger à nouveau tous les fichiers et refaire tous les liens....
Richard Miller serait-il contre l’utilisation du NET dans un enseignement moderne ?

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S’il veut maintenir le droit de ceux qui créent, il va avoir du boulot, depuis le temps qu’on se penche sur la question des droits de l’artiste !
Il m’est arrivé de voir certains de mes textes figurer dans certaines gazettes, moi-même quand l’idée d’un journaliste m’intéresse, il m’advient de me l’approprier, quoique je m’efforce le plus souvent de citer l’auteur dont je mets le texte entre guillemets.
La culture n’est-ce pas un ensemble dont il serait difficile d’y exprimer son savoir, par autre chose que le savoir des autres « enrichi » du sien propre ?
Même la SABBAM est une imposture. Tous les interprètes et compositeurs restés confidentiels (ce qui ne veut pas dire sans talent), avec les créateurs en littérature logés à la même enseigne, vous le diront : cet organisme ne sert qu’à rétribuer les grosses réussites sur le plan commercial exclusivement, le plus souvent des marchands de rêve et des crooners pour samedi soir à la télé, de même en littérature, les feuilletonistes de gare et les stakhanovistes du script !
Comme Miller, ces gens se foutent de la multitude. La passion de créer puisqu’elle est partout, devrait être pour tous, une source d’égalité. La SABBAM n’est qu’un moyen qu’ont les riches de se garantir des pauvres.
Au contraire des grandes gueules du circuit médiatique, pour les vrais créateurs, la liberté sur la Toile, est menacée par la bêtise officielle et les agissements antidémocratiques, toujours à caractère commercial.
Voulez-vous que je vous dise, Richard Miller, la culture que vous défendez, c’est de la merde !...

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