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Joëlle au bout de la lorgnette.

Même si des troupes régulières de Kadhafi sont devenues rebelles et résistent encore au nouveau pouvoir, il est relativement aisé pour des journalistes occidentaux de visiter les anciennes installations du régime disparu.
C’est ainsi que la journaliste du Wall Street Journal, Margaret Coker, a exploré un centre destiné à l’écoute de la population. Du réseau Internet, des téléphones mobiles et des connexions (Internet et téléphone) par satellite, des courriels et des extraits de conversations en ligne d’opposants au régime, tout avait été transcrit, étiqueté, rangé, classé. On se doute bien pour quels usages : prises de corps, tortures, viols, incarcération sans jugement, disparition, etc.
Le matériel de pointe avait été fourni par des entreprises occidentales, celles qui permettent aux services spéciaux du FBI, à Interpol et aux services secrets des grandes démocraties occidentales, comme aux polices nationales ordinaires, de nous espionner, sous le prétexte de traquer le terrorisme, exactement de la même manière que les hommes de Kadhafi !
Sur les murs du centre, on y voit encore des affichettes des entreprises occidentales, comme Amesys, une filiale de la société française Bull, dont il n’est pas impossible que le matériel ait été installé grâce à des techniciens français. La journaliste cite le Canard Enchaîné qui révéla que la direction du renseignement militaire (DRM) avait été sollicitée pour aider à la formation des « surveillants » libyens !
Il est certain que ces entreprises de pointe dans l’espionnage électronique n’ont pas eu qu’un seul client. Si elles prospèrent aujourd’hui dans une période de crise sévère, c’est bien parce que ces matériels sont demandés partout.
La Belgique en est friande. Dernièrement, le ministère de l’Intérieur a lâché le morceau : il existe désormais une cellule capable de fouiller à distance et à notre insu dans nos ordinateurs et dans nos téléphones portables. Si l’on ajoute à cela, les caméras à chaque coin de rue et que parmi ces caméras, il en est certainement de la dernière génération capables comme à Zaventem de « radiographier » à travers les vêtements, on peut dire que si Joëlle Milquet le souhaitait, la ministre de l’Intérieur pourrait mesurer la longueur de la zigounette des passants de la rue de Loi et d’ailleurs.
Le Comité d’éthique et l’observatoire du respect des droits de l’Homme sont complètement dépassés par les événements. Ils subsistent encore pour jeter de la poudre aux yeux et faire croire aux citoyens que l’Etat les respecte.
Les services de répression du banditisme, les antennes militaires spéciales d’espionnage et de contrespionnage sont rompus à tous les exercices du genre. Le comble, c’est qu’ils ont l’accord tacite des bourges qui se sentent en sécurité dans des rues surveillées par des caméras. Les feuilletons américains : NCIS, les experts, les séries du genre « scientifique », ont taraudé les esprits des téléspectateurs qui ne voient pas l’arme à double tranchant des techniques en tous genres.
Ils le disent, ces innocents, ils n’ont rien à cacher !

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Alors, pourquoi circulent-ils avec un pantalon sur leur derrière par les temps de forte chaleur, puisque de toute façon, le pouvoir pourra voir leur cul quand il le souhaitera ?
Kadhafi roulé dans les toiles de sa tente a été rendu à sa famille, c’est Bachar Al-Assad, un autre gros client de l’électronique occidentale et amoureux du matériel de guerre russe qui lui succède dans la tyrannie de pointe. Le Syrien permet de censurer Internet et de récupérer comme bon lui semble les identifiants et mots de passe des citoyens, afin d’accéder à leurs messageries électroniques ou à leurs comptes sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Drôlement efficace pour reconstituer les interactions d’un opposant avec des appuis intérieurs ou extérieurs.
Selon Margaret Coker, les technologies employées s’appellent Deep Packet Inspection (DPI, en français « inspection en profondeur des paquets »), d’un marchand de logiciel américain.
On pourrait avec ce système jusqu’à corriger les fautes d’orthographe des expéditeurs ; mais, c’est, je crois, pour tout autre chose que l’ami Bachar achète américain.
Bien entendu, nos gazettes restent muettes sur la liberté qui fond comme neige au soleil dans nos contrées si libres, si chaleureuses, croient-elles. Elles ne consentent de dénoncer l’empressement de fourrer le nez dans les affaires des autres, que chez les tyrans patentés et avérés.
Chez nous, pensez-vous ! Une pareille horreur ne pourrait exister… c’est impossible, voyons, avec l’éthique que nous avons, les gueules d’ange du pouvoir ! Vous voyez Milquet forer un glory hole dans une cloison pour mater les gens comme dans un claque ?
Maintenant que les snipers syriens montent sur les toits pour canarder la foule au nom de Bachar et que les écoutes ne servent plus à grand-chose, on peut tout dire de la Syrie, comme on a tout dit de la Libye.
Si on commençait par regarder ce qui se passe en Belgique ? Il est vrai que les autorités ont un trou de serrure d’avance, dans lequel ils ont leurs caméras ultrasensibles braquées sur nous.

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