« L’illusion collective de la morale. | Accueil | Le pauvre dérange. »

La casquette du père Burgeon !

Maintenant qu’on est en vitesse de croisière pour des balades dont on n’a pas idée, autant revenir sur ce fameux congrès où l’avenir du PS s’est décidé.
Je ne connaissais pas Willy Burgeon.
En approuvant l’accord de gouvernement à presque l’unanimité, le Parti Socialiste s’est engagé sur les thèses capitalistes les plus conventionnelles... en chantant l’Internationale poing levé !
Seul Willy Burgeon a voté contre. Gloire à lui.
A 71 ans, l’ancien sous-directeur à l'Université du Travail de Charleroi, ancien membre du Bureau du PS, et président honoraire du Conseil régional wallon, a montré qu’il en avait. C’est tellement rare, boulevard de l’Empereur, que son cas méritait d’être signalé.
Depuis, je me suis renseigné. Di Rupo n’aura pas de difficulté à trouver un porte-flingue pour assaisonner Burgeon dans les gazettes, s’il en remet une couche, à propos d’une affaire vieille de onze ans.
Elle avait valu à Willy Burgeon d’être démis de ses fonctions, à propos de l'émission Strip-Tease. Dans une séquence, il s’enthousiasmait de la politique de la Corée du Nord !
La scène des pleureuses à l’annonce du décès de Kim Jong-il, dirigeant de la Corée du Nord depuis 1994, a achevé de rendre Willy Burgeon, ridicule.
Il n’empêche. Il vaut mieux être ridicule que lâche. Ce n’est pas parce qu’on a été abusé une fois, qu’on le sera dorénavant à tous les coups.
Le danger, ce n’est pas que Burgeon se trompe à nouveau, c’est plutôt que Di Rupo nous trompe jusqu’en 2019, puisqu’il nous a déjà annoncé qu’il était aussi candidat au poste qu’il occupe, pour dans sept ans !
On imagine sans peine ce qu’une opposition socialiste au système capitaliste aurait eu de révolutionnaire.
Les quelques mille membres du parti présents au congrès de participation n’ont pas moufté. Ils ont voté en faveur de l'accord, en connaissance de cause. Ce qui me fait penser qu’il n’y avait plus que trois socialistes dans la salle : deux militants se sont abstenus et Willy Burgeon qui a dit Niet !
Les gazettes ont trop rapidement glissé sur l’événement, à vrai dire peu ragoûtant d’un petit millier de lavettes levant leur carton rouge en faveur de Roublardo. Sur la lancée, le congrès a approuvé la modification statutaire pour une présidence faisant fonction. Laurette Onkelinx, confortée dans sa position de chef de file socialiste au gouvernement, a présenté le projet d'accord aux militants.
C’est finalement Giet, la marionnette de l’intérim, comme j’ai eu l’occasion – enfin je le pense – d’écrire sur le sujet dans une précédente chronique.
Reste que ces gens jouent gros.

gf451.jpg

Que la conjoncture écrabouille les pronostics, que la crise vire à la catastrophe, que fera notre nouveau Papandréou avec ce qui passerait illico pour des réformettes ?
Comme je le crains, ce PS là est bon à tout, y compris à justifier l’usage des autopompes contre les grévistes !
L’erreur est de croire que c’est nouveau cet alignement du PS sur l’économie libérale et la règle de tout pour le fric.
L’histoire du syndicalisme liégeois est pleine de trahisons de cet ordre.
Même la FGTB y a jadis prêté la main.
Il reste des traces dans l’histoire locale de l’exclusion des sept délégués de Cockerill, exclus pour avoir respecté le mot d’ordre de grève décidé en assemblée ouvrière et nié par Lambion, président de la Régionale, avec la complicité du parti socialiste liégeois.
Des faits de ce genre, il y en a des dizaines, partout en Wallonie.
Alors, une presque unanimité au congrès de participation ?
Pas étonnant du tout.
Et si ça tourne mal, beaucoup qui y étaient, jureront sur l’honneur que ce jour-là, ils avaient un empêchement.
Ah ! que ce soir, j’aime Willy Burgeon !

Commentaires

Ah, que ce soir j'aime Richard et son discours...

Il aurait dû s'appeler BOURGEON

Poster un commentaire