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Loulou au trip Jodoigne/Schaerbeek ?

De tous les efforts consentis par les partis pour former le gouvernement, le plus difficile n’a-t-il pas été le renoncement à être soi-même ?
La démarche du CD&V pour rallier Di Rupo s’est faite dans le doute et la douleur du bureau. Wouter Beke a pris le risque énorme de laisser le champ libre à Bart De Wever dans sa quête des voix nationalistes. De récents sondages montrent que le pari est en train d’être perdu. La NV-A va frôler la majorité aux futures élections, avec l’apport du Vlaams Block.
Le PS a bradé son âme pour quelques places et quelques honneurs dans la social-démocratie. Il ne lui restait plus qu’à perdre la confiance des inconditionnels du socialisme. Cela ne se voit pas trop actuellement dans les Fédérations, tenues par les caciques du parti et les rondouillards des mandats municipaux, mais les salles sont désertes. Même les pensionnés ne viennent plus embrasser les édiles communaux que si on leur promet des petits cadeaux ou un repas gratuit. Où sont les grands meetings populaires des après Premier Mai de revendications ? Les dernières tribulations de l’USC carolo démontrent l’impossibilité de changer les mœurs au PS. Le danger réside dans l’usure des électeurs. Qu’ils s’en aillent voter à droite, et l’appareil devient une machine à s’entretuer entre camarades, afin de faire le vide autour des tontons flingueurs de base. Même Giet n’est pas sûr de rempiler.
On risque de voir cette chose étonnante d’un parti libéral qui maintiendrait grosso modo son score par le progrès qu’il pourrait faire en Wallonie, alors qu’il risque de s’effondrer à Bruxelles ! Le départ du FDF a carrément scié la branche bruxelloise.
A tel point que c’est l’affolement à la maison mère après la révolte des libéraux du conseil communal de Schaerbeek. Les ploucs communaux du MR ont décidé de se maintenir en cartel, avec le FDF du bourgmestre Bernard Clerfayt.
On se demande si Didier Reynders n’a pas fait le calcul de se faire parachuter à Uccle, non seulement pour recevoir la succession d’Armand De Decker, mais aussi pour savourer de près le piège à con dans lequel Charles Michel s’est fourré, en larguant Maingain.
C’est presque dans l’affolement d’un conseil de famille qu’il a été demandé au vieux Louis de sauver Charles d’un désastre électoral, en se sacrifiant sur une liste pure MR à Schaerbeek, pensant ainsi refaire une section MR, sur les débris de ce qui reste !
Louis Michel a fait toute sa carrière dans des postes avantageux. Ils lui ont permis d’amasser une belle pelote. Le vieux truqueur a pignon sur rue à Jodoigne, du confort et une belle réputation. Son amour paternel ira-t-il jusqu’à quitter son cocon pour s’aventurer dans une Commune qu’il n’aime pas, jusqu’à y résider et faire des frais, au risque que sa seigneurie prenne une casquette dans un désastre électoral local, toujours possible ?

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On a fait un petit sondage par téléphone à Schaerbeek. Les gens ne marchent plus à tous les coups sur le parachutage des gros bras. Le temps de la gloire adaptable en toute occasion est révolu. Plus personne n’imagine qu’au seul énoncé de son nom, Gros Loulou va remplir les urnes des voix de préférence. On a vu avec quelle maestria, il a réussi à caser son grand dadais d’avocat à la présidence des Bleus, mais tout de même, l’électeur communal, ce n’est pas celui du bureau du MR, manipulé par les clans et complaisant au plus fort.
Une autre avocate, Laurette Onkelinx du PS, n’a pas digéré le coup de pied de l’âne d’Isabelle Durand, malgré un « accord secret » entre ces deux dames pour le maïorat de Schaerbeek. Et si la majorité autour du FDF venait à s’effilocher à cause de Louis Michel, c’est le PS qui rigolerait du coup, des Michel, des Bleus…. et des Verts !
Qu’est-ce que Louis Michel a jamais fait pour Schaerbeek ?
Et pour le MR aussi, du reste, sinon le porte-serviette – dans ses tout débuts - avec son grand rival Reynders, jongler à des concours de bassesses afin d’être le premier à s’emparer de la précieuse poignée de l’attaché-case de Jean Gol ; tout le reste découlant de son aptitude de passer de domestique, à celle de maître !
Alors vous pensez, après avoir rempli ses poches en qualité de commissaire européen, sommet financier idéal pour des politiciens de cette espèce, vous ne le voyez tout de même pas courir à un cacheton de conseiller communal, à chaque fois que Clerfayt convoquera le conseil… et encore, à condition de pointer présent et glander une paire d’heures, les fesses à l’aise dans le vaste pantalon, mais dans la brutalité d’un siège en bois de chêne, genre stalle de moine !
Les petits « à côté », c’était pour les débuts, quand tout était bon à prendre. Il est vraisemblable que l’âge étant venu, le vieux répugne désormais à se baisser…
Comme l’a écrit dans Marianne un pseudo-humoriste fils de l’autre « La politique est un naufrage. »

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