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Menteurs !

Le monde de la politique est un monde violent. Personne ne s’y fait de cadeaux. Les amis ne sont que de faux amis de circonstance, que parfois des intérêts brusquement divergents font passer de l’amitié à la haine.
Les dompteurs dans les cirques doivent leur survie à deux principes : le premier, ne jamais tourner le dos à un fauve, même dressé ; le second ne pas le quitter des yeux.
Les hommes politiques, s’ils veulent durer, doivent garder ces deux principes en tête.
On se rappelle ce qui est arrivé à André Cools, après avoir fanfaronné devant un journaliste, qu’il allait faire sortir les intrigants du bois. C’est lui qui y est resté quelques jours plus tard, au Bois d’Avroy.
Comment peut-on être à deux faces, sans mentir ? Montrer « aux amis » qu’on n’est pas un pigeon et qu’on sait répondre aux coups par des coups plus terribles, distribuer des peaux de banane, et après avoir bluffé, joué des épaules, menacé des récalcitrants, en dur de dur, aller au peuple la main sur le cœur, le regard rempli d’amour, faire abstraction de tout, jusqu’à parler de sacrifier sa vie au bien-être de son prochain.
Quel est le fou furieux qui prétend qu’il n’y a pas deux morales, celle de tous les jours et celle de la politique ? Certes, c’est ce qu’il faudrait. Hélas ! tout le monde en est revenu.
Toute la vie politique n’est qu’un vaste bluff, une énorme partie d’échec à qui fera tomber le roi d’en face.
Depuis toujours il en est ainsi.
Je relisais l’autre jour les Annales de Tacite. Je m’imaginais Néron en couple avec sa mère la redoutable Agrippine-la-Jeune, à qui ferait de l’autre sa chose, la mère ne pouvant pas tuer le fils, auquel cas elle perdrait le pouvoir, le fils, cherchant à se débarrasser de la tutelle de sa mère et ne trouvant qu’un stratagème pitoyable, trafiquer un bateau afin qu’elle se noie. Dame quand on commence à jaser après l’assassinat du fils de Claude âgé de 14 ans, pour rester seul à la succession, on n’estourbit pas sa propre mère impunément. C’est pourtant ce à quoi se résolut ce bon fils, l’affaire nautique ayant échoué, il fallut bien expédier deux assassins faire la besogne et étouffer le scandale par des jeux de cirque.
On a tort de préférer les romans de gare et les feuilletons de télé. La vie politique d’aujourd’hui est formidablement bien expliquée avec des exemples vieux de près de deux mille ans.
On apprend dans Tacite que l’un des tout premiers politiques à adopter le texte d’un autre pour s’en prévaloir est justement le même Néron, qui lut le jour des funérailles de Claude, son père adoptif, un texte de Sénèque, le Claude Guéant de l’époque. (Les Annales, Livre XIII)
Le mensonge employé en politique est plus courant que le crime, quoique, Lahaut, Boulin, François de Grossouvre, Cools… sans compter les arrêts cardiaques suspects… les suicides…
Jean-François Kahn dans son dernier essai « Menteurs » situe l’origine du mensonge des hommes publics bien avant que Machiavel en eut déterminé les règles.
Le mensonge est plus dans le registre de nos avocats qui s’y consacrent à tous les niveaux et dans tous les partis. Ils occupent le terrain. Ce sont nos voyous privilégiés.
Sarkozy s’est fait élire sur ses mensonges qui firent mouche au début du quinquennat. S’il veut être réélu, il faudra bien qu’il en renouvelle la collection, tout comme un marchand de mode. C’est bientôt le printemps. Ses gens s’affèrent à l’intérieur de son QG de campagne, avant de garnir l’étalage.
Di Rupo nous a vendu la pacification du royaume. Nous a promis un remboursement de la dette qui n’aura pas l’effet dévastateur de la Grèce. En même temps il rassurait la droite, les patrons, les nationalistes par toutes sortes de mesures dont il nous jure qu’elles sont nécessaires, mais qui épargneront les plus fragiles. Menteurs !
On en reparlera dans trois mois.

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Dans la collection des menteurs, nous n’épinglerons en finale aucun Français. Cela aurait été trop facile, la campagne de Balladur, Chirac et ses mensonges à la Commune de Paris, avant ceux à la Nation… les millions soutirés des compte de la vieille shampouineuse de l’Oréal par Woerth, Sarkozy qui dit une chose puis son contraire, etc… Restons en Belgique.
On s’est rappelé Jean-Luc Dehaene, à cause d’une faillite de banque récente, pour revenir au milieu de l’année 1996, le personnage demandant et obtenant une loi cadre pour la réforme de la sécurité sociale. Une loi-cadre, c’est en quelque sorte les pleins pouvoirs. Le gouvernement règle ensuite les détails par arrêté royal.
C’était pour notre bien à tous, notre prospérité future, afin de faire une entrée remarquée dans l’euro. Les gens l’ont cru.
On a vu le résultat. Nous sommes les naufragés de 1996 et nous courons avec Di Rupo à un autre naufrage, conséquence du premier, et ainsi de suite.
Quelques années après 96, quelqu’un rapporta une boutade du bon Dehaene « La démocratie est trop importante pour être laissée au Parlement », montrant par là qu’il avait des lettres et retenu le mot de Clémenceau se rapportant à la guerre et aux militaires.
Ces gens ne respectent rien, n’ont aucune morale, nous prennent pour des imbéciles et mentent comme ils respirent, parmi eux il y a des assassins en puissance, des voyous prêts à tout et capables de tout, des schizophrènes aux simples fêlés de la toiture, leur égo est incommensurable…
Toute la question est comment les contrôler ? La réponse, en les payant au mérite et selon un vote du peuple à chaque législature et non pas par des trucages à la mord moi le nœud dans la piscine de Mons de l’ordre de 5 %, devenus après mensonge, 3 %. Le hic, ils sont devenus incontrôlables, puisqu'ils sont maîtres de leurs propres émoluments !
Comment en renouveler l’arrivage régulier, comme les moules de Zélande ? En restreignant les mandats, en nombre et en durée.
Et malgré tout… on se demande. Ils sont si ficelles, qu’ils sont comme les traders. Ils finissent toujours par nous entuber.

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