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La Belgique aux désastres.

Notre temps n’est pas à la nuance. On est pour, on est contre, les centristes ne sont ni pour, ni contre, ils sont pour quelque chose entre les deux. Aussi, les centristes sont incompris et peu nombreux, sauf en Belgique où ils sont majoritaires depuis cent cinquante ans !
Hollande est en train, tout doucement, de glisser vers le piège où tous les socialistes se cassent la gueule, ce fameux centrisme qui rime dorénavant avec social-démocratie.
C’est Mélenchon qui imprime son rythme à la campagne. Il innove. Il rassemble. Ce n’est pas en Belgique qu’on verrait ça !...
Méprisé ailleurs, le centrisme est devenu un sport national dans nos Régions. Le Belge s’en réclame. Il a réussi à faire du centrisme un nouvel axe sans nuance. Etre ni pour, ni contre a dorénavant un objectif : viser à retrouver un immobilisme ancien qui avait ses lettres de noblesse, de Leburton à Verhofstadt. Le centriste est un nostalgique du passé. Il lui semble que rien ne doit dépasser la ligne qu’il s’est fixée, comme la ligne d’horizon du temps où l’on n’était sûr que d’une chose : faire un surplace sur une mer d’huile.
Les esprits originaux se réfugient dans l’extrémisme. Qu’il y ait une nuance quelque part qui les accueillerait, on verrait les troupes du Vlaams et de Bart se dégonfler.
En Wallonie, la gauche est à refaire. Le modèle, c’est Mélanchon.
Depuis que Di Rupo fait notaire en son étude, il déçoit tout le monde, sauf ses clercs et la clientèle à qui il promet des rendements qui seront difficiles à tenir. C’est le centriste type !
Après son « casse-toi pauv’ con » Sarko, le président le moins nuancé du monde, traite familièrement les électeurs de couillons. Il tranche par la verdeur de son vocabulaire, à défaut de trancher par la verdeur de son action de rajeunissement de la France. Mais, au moins, il tranche !
Méluche est plus incisif. Il ne se défend pas, il attaque. Après dix ans d’humiliation, la gauche aime qu’un parti renoue avec les luttes du passé.
Il est l’homme politique le moins comparable à Di Rupo. Lui, c’est plutôt Raymond Barre. Son barrisme est académique et somnolent. Il y est. Il incarne. Il adhère. Di Rupo est né académicien ! Peu importe l’académie, l’habit et la petite épée de côté, le fil à plomb, l’équerre, l’Institut ou la coupole, le Di Rupo officiel, c’est ça… le privé, c’est autre chose.
Après avoir rangé ses crayons devant lui, Di Roupillo ne les tranche pas. Il les taille en fines coupes qui tombent en spirales sur son buvard. Sa première employée le saisira tout à l’heure pour l’incliner au-dessus de la corbeille à papier. Di Roublardo n’a même plus un regard curieux sur la croupe de Rosette Onglelisse penchée. Les femmes ne l’intéressent pas ! Comme le reste d’ailleurs…
Il s’endort dans son étude, saisi par la torpeur de son centrisme à la normande. Le buste droit donne encore le change, mais la tête s’incline jusqu’à toucher sous le menton, les deux pointes de son nœud papillon.
Aux comices agricoles de Flaubert. Madame Bovary, ce n’est pas lui. Elio, c’est Charles ; Sarko, c’est Homais, le pharmacien. Mélenchon, c’est Rodolphe, un cavalier d´Yonville.

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A côté de la pendule genre « pointage d’usine » que des Montois modérés lui ont offerte, un grand portrait de Destrée que dans la pénombre, on prendrait pour Bayrou, juste à côté d’une bibliothèque 1900, à Tête de Lion, avec quelques livres reliés par les élèves de la section bricolage d’un centre culturel du Hainaut. Un manuel plastifié rouge « Apprendre le Néerlandais en dix leçons » par le chanoine Vander Straeten-Gezien, a l’air d’avoir été feuilleté récemment. C’est là tout l’univers assez triste du premier ministre, notaire et responsable de nos actes.
Pendant ce temps, il faut bien que la nuance se réfugie quelque part. Elle s’est intéressée aux mots.
La vie ne peut pas se réfugier toujours dans la minute de recueillement.
Il a même été question de souder les minutes de recueillement entre elles, jusqu’à l’hommage du 11 novembre à la Colonne du Congrès, coupant ainsi l’herbe sous les pieds du bouillant amaigri d’Anvers.
Dernière nouvelle du front centriste, Alexandre, le fils De Croo, suggère de sauter une tranche d’index, histoire de faire gagner quelque argent de plus au Centre. Elio y réfléchit…

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