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L’Etat fait des PIB à moitié prix !

Robert Kennedy soutenait en mars 1968 : « Le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. (...) En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. »
Le PIB (Produit Intérieur Brut) l’instrument de mesure essentiel dans l’économie libérale, déjà controversé en 1968, fait un bide aujourd’hui. Rien n’a été changé depuis. Nos loubards rue de la Loi taillent des PIB, en même temps que des costards, à une population hébétée et sans défense. Tant que le PIB ne remontera pas, on descendra de plus en plus bas dans la fosse !
Le retraité qui vient de se suicider à Athènes en atteste. C’est le système qui l’a poussé à son geste fatal. Evidemment le PIB est directement associé à la croissance, à la dette et à la part du social prélevé sur le revenu de la Nation.
Tout s’imbrique.
On a vu des protestations de toute sorte, des grèves, des appels à la résistance, des occupations d’usine. On n’en était pas au point de s’immoler sur une place publique comme en Tunisie du temps de Ben Ali, voilà l’Europe dans la situation d’un pays du Maghreb !
Les trop gentils du Soir se réjouissent de voir le nombre de réfugiés pour raisons économiques diminuer. On comprend pourquoi. On ne fuit pas la misère pour entrer dans une autre misère, celle qui gagne l’Europe. Beau résultat de la mondialisation !
On comprend un peu les asticots qui sont directement branchés sur les comptes des sociétés et qui estiment leur service à 4 millions d’€ par an ! C’est par peur du PIB en dégringolade d’être obligés de faire la pute eux-mêmes, quand ils n’auront plus de personnel pour tapiner à leur place !

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Parce que le produit intérieur brut est égal à zéro, en Wallonie, il y aurait un statuquo du bonheur !
C’est pourtant ce que Sarkozy et Di Rupo prétendent, le premier, en France, pour des raisons électorales, le second pour calmer les esprits et faire prendre patience aux syndicats. On n’est pas trop loin du premier mai.
Le PIB est remis en question par des économistes plus sérieux que ceux qui martèlent le contraire dans les sphères officielles. Le PIB mesure la croissance sur une année, sans pour autant être un indicateur de richesse et de bien-être.
Déjà en 1934, Simon Kuznets sentait venir la surdose : « La mesure du revenu national, peut difficilement servir à évaluer le bien-être d’une nation.
Près de quatre-vingts ans plus tard, la bible libérale est toujours ouverte à la même page pour nous débiter les mêmes conneries.
En réalité, même si le PIB montait à des chiffres inimaginables, la population pourrait quand même se trouver plus que jamais dans un état de grande précarité. Il suffirait d’augmenter la TVA de deux ou trois points (ce que Di Rupo fait en douce) et de détruire l’emploi administratif (en région wallonne c’est indispensable pour ressembler à une administration flamande "vertueuse") comme chez Sarko (un fonctionnaire sur deux à la retraite n’est pas remplacé), d’y joindre une inflation rampante de 6 ou 7 % l’an (elle l’est quoique Demotte affirme le contraire), la mondialisation aidant pour emballer le chômage, vous verriez que le PIB en hausse ne remplirait les poches que des actionnaires. Comme le PIB est à zéro ou à moins 1, c’est dire comme nous sommes heureux et sans perspective de l’être !
A l’ONU, la moitié des Etats surtout ceux d’Afrique ont quasiment leur production à l’arrêt, les populations sont moralement dépressives, aussi cette honorable institution s’est fait un devoir de remonter le moral des populations en popularisant d’autres indicateurs : l’indice de pauvreté humaine (IPH), ou l’indice de développement humain (IDH).
L’IDH, contrairement au PIB, permet de mettre en évidence que les pays qui créent de la « valeur » n’ont pas la même aptitude à la transformer en développements humains et sociaux concrets, exemples l’éducation et la santé.
Les « théories du bonheur », de Florence Jany-Catrice et Dominique Méda dans la critique du rapport Stiglitz, estiment qu’on ne peut fonder une théorie d’ensemble en relevant de l’individualisme des agents.
La Chine remplace nos coloniaux en Afrique, cela ne fait en rien l’affaire des Africains, ni même de l’ouvrier chinois. Les peuples se font bourrer pour rien par des malpropres.
Un peu, mon neveu, que le mur des Fédérés devraient reprendre du service, mais dans l’autre sens !
Raison de plus pour trouver un autre rapport qualité prix, comme ne dira jamais Steven Vanackere (CD&V), le charcutier qui remplace Didjé à la caisse de l’enseigne « A l’andouillette montoise ».

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