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L’Hollande de Paris…

L’élection en France vue de Wallonie.
Y en a marre des élections présidentielles françaises !
C’est beaucoup trop long. Les journalistes sont paralysés par les exigences du CSA sur le minutage du temps de parole. C’est trop compliqué et injuste. Pour le président en exercice, qui est aussi candidat, on ne compte pas le temps qu’il passe devant les médias dans l’exercice de son mandat. On voit l’avantage !
Après la chute dans l’escalier d’un cinéma d’Eva Joly, on a appris que si elle avait été indisponible, les élections auraient été postposées d’un mois !
La patronne des patrons du MEDEF, Laurence Parisot, a pris position ouvertement pour Sarkozy… C’est la première fois que le MEDEF affiche ses préférences sans tourner autour du pot.
La déferlante des sondages se poursuit et on ne sait plus où donner de la tête, alors que la plupart des votants se déterminent à quelques jours de l’échéance. Mieux encore, certains attendent d’être dans l’isoloir pour se forger une opinion ! Alors, les sondages…
Dans le microcosme parisien, les boules puantes se distribuent dans le chahut. Les bons mots et les insultes, parfois certains bons mots sont des insultes, tombent à pic pour Sarkozy. Ainsi, il peut cacher ses réels problèmes : les comptes de campagne de Balladur et les siens en 2007, ses rapports intéressés avec la famille Bettencourt, l’affaire de Karachi et une dernière révélée par MEDIAPRT le « prêt » de Kadhafi pour battre Ségolène, il y a cinq ans. Ces derniers jours, le même journal en ligne mettait en doute l’honnêteté du montage financier du président lors de son achat de son appartement sur l’île de la Jatte.
Sarko le prend de haut, joue les indignés. Il sait bien que la justice ne va pas poursuivre certains dossiers chauds, ni en ouvrir d’autres à quinze jours du premier tour !
Et puis après, il pourra toujours imiter Chirac qui a fait lanterner la justice tellement longtemps, que celle-ci a fini par lui infliger une peine légère avec sursis, qui n’a produit aucun commentaire trop acide.

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Avec toutes ses casseroles, on comprend pour Sarkozy, qu’il est essentiel d’être réélu !
Quant aux programmes des candidats, ils souffrent tous de la surenchère, sauf ceux des candidats qui font état d’une rupture avec le système. Ces derniers ont au moins l’avantage de la franchise. Ce serait une révolution qui bouleverserait l’Europe et le capitalisme. Il semble que les Français ne soient pas prêts pour ce bouleversement qui trancherait sur tout ce que l’on a vu depuis la Libération.
Mélanchon, Arthaud et Poutou sortiraient de l’endettement de la France par la méthode des Soviets, c’est-à-dire en ne remboursant personne et en taxant les riches. Seul Mélanchon pourrait dans un bouleversement fort improbable, mais qui n’est cependant pas à exclure totalement, jouer le deuxième homme dans l’élection, en affrontement direct avec la droite.
Son discours tranche, tellement avec le PS, que ce serait un véritable cataclysme rue de Solferino. Martine Aubry ne s’en remettrait pas. Le parti non plus !
Tous les autres candidats ont des programmes irréalisables dans un autre contexte : celui de la poursuite du système, selon les directives européennes sur l’équilibre des finances publiques, à l’exception à droite de Marine Le Pen et Dupont-Aignan qui veulent sortir de l’Europe et retourner au franc.
Les deux principaux candidats, ceux enfin que les sondages en majorité donnent présents au second tour : Sarkozy et Hollande, ont chiffré leurs programmes à quelques dizaines de milliards près. S’ils maintiennent leurs promesses, aucun des deux n’arrivera à maîtriser les dépenses et à rembourser la dette dans les délais. On sait qu’en général, les promesses sont faites pour n’être pas tenues. Et c’est compréhensible, puisqu’un programme est établi sur des données et un calendrier volontiers optimiste, ce qui dans le contexte de crise s’est rarement avéré juste.
Il suffit de lire les prévisions depuis 2008 des plus brillants économistes, année après année, pour s’apercevoir que les banques et les partis manquent de prévisionnistes crédibles.
Seul François Bayrou offre des perspectives réalistes qui passent par des coupes tellement sévères dans les budgets et les reversements sociaux, que le pays se mettrait rapidement à ressembler à la Grèce et plus récemment à l’Espagne. Encore n’est-il pas écrit que tous les sacrifices consentis soient suffisants.
Que les Français qui redoutent que la crise pèse davantage sur les bas salaires se rassurent, Bayrou est tellement loin dans les sondages, entre Marine Le Pen et Nathalie Arthaud (Mélenchon ayant devancé Marine Le Pen), qu’il n’a aucune chance de figurer au second tour.
Ils peuvent néanmoins rester sur leur garde, Sarkozy et Hollande n’étant d’accord que sur un point : il faut faire des économies !...
Assez étrangement, toutes ces incertitudes loin de passionner les foules, les assomment. Les abstentionnistes resteront le premier parti de France. Ceux qui iront voté le feront en traînant les pieds.
L’opinion est unanime : la facture sera lourde. C’est probablement cette certitude partagée par tous, qui plombe l’enthousiasme dans la perspective d’un changement possible.

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