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Le débat.

Comme la plupart des Belges qui suivent la politique française et l’élection dimanche du président de la République, j’ai suivi le débat entre François Hollande, challenger, et Nicolas Sarkozy, le président sortant.
Pendant près de trois heures, il y eut un affrontement sérieux entre les deux hommes sur des sujets graves, affrontement qui, entre parenthèse, n’a jamais cours en Belgique, pour cause de tripartite.
Peut-être bien qu’un certain nombre de contre-vérités ont été proférées de part et d’autre de la table, ce qui au vu de la complexité des sujets peut paraître secondaire.
Sur l’ensemble, il s’agit bien de deux projets différents dont aucun des deux protagonistes ne saurait dire s’il sera le bon, puisque la grande inconnue est l’évolution économique d’un capitalisme malade et d’une France se débattant dans l’endettement.
L’impression première que je retire de cette confrontation est l’aisance avec laquelle François Hollande a répliqué à Sarkozy. On a connu ce dernier plus combattif qu’il n’est apparu ce soir, sans doute à cause de la qualité de son adversaire.
Avant que les médias ne décortiquent les débats et n’influencent peut-être mon jugement, l’impression générale que j’en retire, c’est que Hollande a gagné « le match » et qu’il a de fortes chances d’être dimanche soir, le nouveau président de le République française.
Je le dis sans être influencé par les sondages qui le donnaient encore favori une heure avant la confrontation, ni par un amour excessif pour Hollande et le socialisme de collaboration de classe qu’il représente. Je le dis en songeant à tous les électeurs qui se rendront dimanche dans les bureaux de vote, et qui auront pu constater comme moi, que François Hollande a la stature d’un président.

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Si mon pronostic se confirme, cette élection va produire un réel cataclysme politique aux élections législatives qui vont suivre et peut-être faire imploser l’UMP.
On le voit bien avec Sarkozy, Hollande y succombera peut-être aussi dans cinq ans : l’usure du pouvoir, en temps de crise et d’incertitude, marque les hommes. J’ai trouvé le président actuel fatigué, presque résigné à la défaite. C’est un signe qui ne trompe pas.
C’est valable pour les postes les plus importants de l’Etat et particulièrement pour l’exercice d’un mandat de président. Depuis que la réforme l’a doté de grands pouvoirs sur l’exécutif, gravir les échelons du pouvoir, ne va pas sans un éreintement et une exténuation physique. Toujours prouver et se vouloir le meilleur, adopter la solution adéquate au mieux de l’équilibre des intérêts, dans les allers-retours entre l’adrénaline et l’irritabilité d’être mal compris, est une rude épreuve. Nicolas Sarkozy semble au bord d’une schizophrénie maniaco-dépressive.
Concevoir des idées neuves, tout en se confrontant au réel, est devenu un exercice trop difficile pour le président sortant.
Les Français l’ont certainement compris ce soir.

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