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Ségolène, Rochelaise d’un jour ?

Cette fois encore, le microcosme français a débordé carrément du cosmique au cosmétique régional.
A propos d’une affaire grave comme la recherche du pain quotidien ?
Non, vous n’y êtes pas. A propos d’une affaire qui depuis DSK, et même bien avant, depuis Félix Faure, Philippe d’Orléans, régent de France, et peut-être du temps de Brantôme, a émoustillé les esprits et galvanisé les énergies, une rivalité de femmes !
En deux mots, comme en cent, « La première dame de France a manifesté son soutien via Twitter à Olivier Falorni, candidat PS en Charente-Maritime opposé à Ségolène Royal, soutenue, elle, par François Hollande. »
On ne peut mieux résumer « le drame », à moins que ce ne soit le vaudeville, qui préoccupe tous les Français.
Voilà qui en dit long sur l’intérêt prioritaire et comme les économistes et les équilibristes du bien dire pour ne rien dire doivent se sentir dépassés par l’événement.
Nul doute que dans un pays – pas que la France – où la tradition veut que la merde soit toujours dans un bas de soie parfumé, on en est resté sidéré depuis le fameux Twitter.
Et pour lors, c’est une faute politique, puisqu’elle fait découvrir une faille dans le parfait assemblage d’un PS entourant un président « normal ».
On ne comprend pas ce qui a poussé madame Valérie Trierweiler à mettre en difficulté son compagnon ? Sinon la jalousie ou la honte de lâcher un homme qui a soutenu François Hollande quand il était brocardé par la moitié des dirigeants du PS et suspecté de mollesse par l’autre moitié.
Peut-être aussi la sous-estimation du rôle de la compagne d’un président de la République, quand on sait que tout est flou dans ce rôle informel et sans statut.
Je crois bien que je n’aurais pas écrit une ligne sur le sujet, s’il n’y avait, sous-jacent, un problème qu’on évoquera peut-être pour l’occasion.
C’est celui du parachutage d’un VIP dans une circonscription où le postulant local a fait du bon travail et est bien implanté.
La direction du Ps a la riposte toute prête. Un député est l’élu de la Nation. Il ne représente pas une Région, mais l’ensemble des Français.
C’est un raisonnement trop facile et qui ne tient pas compte d’une popularité locale pour faire la part belle à une popularité nationale. Les gens ont aussi la faiblesse de croire qu’un élu local peut plus de bien pour ceux qu’ils représentent, qu’une parachutée de Paris.
Dans la version autoritaire, un personnage connu nationalement a une sorte de ticket pour squatter la Région qu’il veut. On a vu, même si ça s’est mieux passé à l’UMP, Fillon être parachuté à Paris sans demander l’avis de Rachida Dati. La réaction de celle-ci fut violente, et puis, sans doute Copé lui a-t-il promis des « compensations », puisqu’elle s’est inclinée.

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Ségolène Royal à la Rochelle, malgré les pressions d’en-haut, l’exclusion même du PS de son adversaire, n’est pas du tout assurée de l’emporter. On la dit même battue.
Cette défaite, on ne finira pas de sitôt d’en parler, et pas que les Rochelais.
En Belgique, les mauvaises manières des « bras-longs » des partis ne sont pas meilleures. Reynders, Onkelinx et d’autres se sont établis dans des Communes dans l’intention de reprendre sans se préoccuper des mandataires locaux, des emplois qui rapportent.
Je ne pense pas que Valérie Trierweiler ait voulu jouer à la justicière, mais quand même, vu sous cet angle, sa prise de position est troublante.
Comme l’affaire n’est pas close, déjà les ténors du PS ont fait entendre leurs remontrances vis-à-vis de la compagne du « chef ».
Quoique sans consigne officielle, on peut se douter que l’UMP avec à sa tête Raffarin qui a un os à peler avec Madame Royal, fera en sous-main tout ce qu’il faut pour que les électeurs de l’UMP aillent voter Olivier Falorni, pour faire perdre l’ex de François.
Ce sera donc un dissident, exclu du PS qui risque de l’emporter avec les voix de l’UMP et celle de ses partisans !
Et dire que l’on en avait assez des tribulations amoureuses du Président Sarkozy avec ses deux femmes, Cécilia et Carla, échelonnées sur un seul quinquennat ! Avec celui-ci, en voilà deux à la suite, et il n’est élu que d’un mois !

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