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Banquier ou Bankster ?

C’est l’histoire de deux voyous incorrigibles. Il y a d’abord le délinquant récidiviste, planqué aux étages de direction des grandes banques mondiales, et son compère, tour à tour complice, puis du côté des « honnêtes » gens, engagé jusqu’au coup dans la politique.
Ce dernier a déjà sauvé son compère, une première fois, en 2008-2009, exactement, quand les ministres des finances de l’Europe, avaient tenu des discours aux citoyens… pour la défense des emplois dans les banques, qui passait par le sauvetage des moquettes des beaux étages et ceux qui marchent dessus, évidemment.
Quelques années après, l'affaire de la manipulation du Libor place de nouveau les banques au cœur d’une nouvelle polémique. Les mêmes frôlent donc les tribunaux et de fortes amendes. Le « légaliste » va-t-il lâcher le banquier et l’Europe chercher les moyens de mettre en place une réglementation ? C’est bien possible, après tout.
Le « Libor » est un machin que le grand public ne risque pas de rencontrer dans la banque automatique de son quartier. Il sert de référence à de nombreuses transactions financières. Au total, 350.000 milliards d'euros de contrats dérivés sont indexés sur le Libor et l'Euribor.
C’est un taux interbancaire de référence, publié tous les jours à 11h15 par l'Association des banquiers britanniques (BBA), qui en délègue le calcul à l'agence financière Thomson Reuters. Chaque jour celle-ci recueille auprès de dix-huit grandes banques le niveau du taux d'intérêt auquel elles empruntent, pour en calculer la moyenne. C'est ce qui constitue le Libor. Ou plus exactement les Libor. Car il en existe pour 10 devises et pour 15 durées de prêt allant jusqu'à un an. Soit 150 au total.
Ça ne vous dit encore rien sur l’arnaque planétaire qui est en cours ?
Comme il s'agit d'une ressource de financement pour les banques, le Libor sert de référence pour déterminer le taux d'intérêts des emprunts et des autres contrats de dette.
La manipulation du taux bancaire sur laquelle enquêtent actuellement les autorités nord-américaines, européennes et japonaises, porte sur un panel de 57 banques.
Je puise dans le « Nouvel Obs » le détail technique de l’escroquerie : « Contrairement aux taux de marché, déterminés par l'offre et la demande, les taux monétaires des banques reflètent des procédures de gré à gré et sont déclaratifs. Pour le manipuler, il suffit donc de mentir au moment du relevé. Une banque seule peut difficilement faire varier ce taux, surtout que pour le calculer Thomson Reuters élimine le quart des valeurs le plus élevé et le quart des valeurs les plus faibles du panel. Mais si plusieurs banques se concertent, alors elles peuvent faire bouger ce taux de manière significative. Les montants en jeu sont tels que manipuler les taux de quelques centièmes de points peut avoir de très grandes conséquences. »
Suit la désignation de quelques banques, et non des moindres, obtenue par le système américain de mouchardage, du genre : le premier qui dénonce sera gracié.
C’est donc UBS, qui, en 2010 crache le morceau. Pendant 3 ans, de 2006 à 2009, ces maffieux ont orienté le taux Libor. Depuis les investigations, Barclays a été la première à accepter de payer une amende d'environ 360 millions d'euros, censée mettre un point final aux enquêtes menées d'un côté et de l'autre de l'Atlantique. Une coopération qui lui a valu un rabais de 30% sur son amende en Grande-Bretagne. Parmi les autres banques visées, on peut citer Citigroup, JPMorgan Chase & Co, Bank of America, Deutsche Bank, HSBC, Crédit Suisse ou encore la Royal Bank of Scotland.
Ce qui ne se dit nulle part, surtout pas dans les journaux, une telle embrouille ne pouvait passer sans la complicité du gouvernement ou des gouvernements des pays concernés. Ce soir sur France 5, dans « C dans l’air » traitant du sujet, « Bankster : banquier ou gangster », l’économiste Philippe Dessertine a clairement désigné le gouvernement de Grande-Bretagne, comme complice probable de ce système maffieux, de mèche avec la Barclays. L'explication de la banque britannique est en gros la crainte qu’elle avait d’être exclue du marché interbancaire et précipiter avec elle le système bancaire mondial.

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Le scandale est à ses débuts.
Il va probablement passer au-dessus de la tête des gens. La piraterie actuelle des banques n’est plus celle de l’homme de confiance partant avec la caisse, c’est celle de toute une direction, en réunion maffieuse, qui jongle avec des milliards virtuels. Seules les retombées sur des comptes protégés portent des sommes d’argent palpables et réalisables.
Le grand public ne s’y est pas encore fait. Il compte en millions, les milliards le dépassent.
Les infos télé et radio n’auront garde de vous mettre au courant, le gouvernement non plus.
Les accords communautaires signés par le roi, le gratin fiche le camp là où l’actualité de cet ordre ne le rattrapera pas. Ouf ! il était temps…
A la rentrée, il y aura d’autres tourbillons. On comptera en euros qu’on piquera dans les paies. Les milliards… on aura oublié.

Commentaires

Aucune banque n'est honnête car la morale ne s'applique pas aux banques!!!!Voir à ce sujet l'excellent livre de Sylvie Bailly :"La guerre entre les banques juives et protestantes" aux éditions Jourdan. Et ce n'est pas en les féminisant qu'elles changeront quoiqu'en pense Christine Laguarde qui aurait dit que si Lehman Brothers avait été Lehman Sisters, elle n'aurait pas fait faillite

D'accord avec vous. Sauf qu'ici un Etat (la Grande-Bretagne)est impliqué dans la tromperie ! Et cet Etat est un membre de l'Union européenne !

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