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Atomic-circus !

Le déclencheur d’une nouvelle campagne vient d’habitude des USA, parfois de Tel-Aviv . Washington pousse une gueulante et tous les pays occidentaux repartent à l’indignation : l’Iran veut sa bombe atomique !
Ce signal est en moyenne agité deux ou trois fois pas an.
Chacun prend des mesures, en général des gels d’avoir, des blocages de produits stratégiques. Personne ne sait si les mesures déclarées nécessaires seront prises, ni pour combien de temps.
Aucune illusion à se faire quant à l’efficacité, puisque la Russie et la Chine n’en tiendront pas compte.
Là-dessus tout le monde se rendort, tandis que les centrifugeuses iraniennes continuent de tourner jour et nuit.
Car il l’aura sa bombe, Ahmadinejad !
Imperturbable, l’Iran poursuit l’enrichissement de son uranium. Fin d’année, un stock de 250 kilos d’uranium enrichi à 20%, pourrait fournir la matière à quatre bombes nucléaires, fin prêtes en 2013 !
D’autre part, l’Iran se pousse dans la conception de détonateurs et de fusibles pour la construction d’une ogive nucléaire montée sur le missile balistique Shebab-3 capable d’atteindre Israël.
Le film anti Islam occupe les esprits. Les USA ont leur dose d’impopularité. Raison de plus pour mettre l’Irangate en stand-by. D’autant qu’avec ce film ridicule et interprété par des nuls, on voit la force de nuisance des intégristes et leur capacité de rameuter les foules ignorantes du fond des campagnes, comme en Tunisie, pays pourtant le plus ouvert du Maghreb.

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Le temps des canonnières, qu’il suffisait de déplacer à l’entrée des ports pour qu’aussitôt le pays récalcitrant se confonde en excuses, est terminé.
Les menaces et les sanctions à l’encontre de l’Iran ont surtout rassemblé autour d’Israël les démocraties complaisantes aux messages messianiques de la diaspora et à préparer l’autre camp à un affrontement guerrier.
En plus des crises économiques, du sursaut du Maghreb, du remplacement de Kadhafi et des soubresauts syriens, après avoir défrayé la chronique sur le sort des palestiniens dont Netanyahou ne se résout pas à l’indépendance, voilà l’Europe presque entraînée à suivre les USA dans un soutien inconditionnel d’Israël !
Dans le pays même, certains comparent la situation actuelle à celle qui prévalait durant la période précédant la Guerre des Six-Jours en 1967.
Le gouvernement juif prétend que si l’Iran obtient des armes nucléaires, la situation dans la région sera totalement modifiée, pas seulement pour Israël, mais aussi pour tous les pays modérés.
Un lobbying fait pression pour qu’Obama lance une attaque préventive, en collaboration avec Tel-Aviv, pour tenir sa promesse de ne pas permettre la nucléarisation de l’Iran.
Le Premier ministre Netanyahou et de la Défense Ehud Barak font pression sur l’entourage pro israélien du Président américain pour que celui-ci annonce sa volonté de recourir à la force militaire contre l'Iran, le 25 septembre à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU.
Est-ce que cette déclaration ne va pas influencer défavorablement l’électeur américain pour sa réélection ?
Personne ne connaît la voie que prendra Obama, sérieusement contrarié par ce dilemme à quelques semaines du scrutin.
Et nous qu’avons-nous à voir dans cette partie de bras de fer ?
Mais tout !... en qualité de membres de l’OTAN, d’allié naturel des USA et d’Israël, ainsi qu’en vertu d’une nouvelle vague d’excuses et de regrets des dirigeants français et belges pour la complicité de leurs lointains collègues sous l’Occupation des événements honteux de la guerre.
Allons-nous à nouveau aider l’Amérique pour ces bonnes et ces fausses raisons ?
Nous sommes dans une période creuse où la protestation permanente à l’encontre de l’Iran est en veilleuse. Les journaux ont Bart De Wever dans leur ligne de mire, d’autres plus people, font diversion en publiant des photos de l’épouse du prince William seins nus sur une plage française. Pour l’heure, en Belgique, tout le monde se fout de la bombinette de l’Iran.
Gare au retour de manivelle !

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