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Avoir ou ne pas avoir ?

L’égalité n’est pas l’immanence des droits exigée par les sans-le-sou, mais au moins en parler, afin de mettre au point certaines vérités oubliées des socialistes.
Que l’on argumente tant que l’on veut contre cela, que l’on crie au communisme et à l’atteinte à la liberté, rien ne peut justifier les énormes écarts actuels dans les salaires et les revenus. Et si les jusqu’auboutistes du libéralisme obtus n’y prennent garde, ce qu’ils abhorrent par dessus tout : une dictature venue du peuple, cette probabilité pourrait très bien renverser la dictature actuelle de l’argent.
Les statistiques ci-dessous parlent d’elles-mêmes. (Quoique françaises ses statistiques peuvent s’adapter à peu de choses près à la Belgique). La rémunération du travail, déjà parcimonieuse et injuste, recule de façon nette au profit du patrimoine des plus fortunés.
En 1913, le 1% des Français les plus riches accaparait 53% du patrimoine total. Il n'en détenait plus que 20% en 1984, mais en 2010 le taux est remonté à 24% du patrimoine total. Les 10% les plus riches détiennent 62% du patrimoine total. (Sources : RevolutionFiscale.fr et Insee.)
Comment se fait-il que l’égalité du droit de vote (un homme, une voix) indiscutable (peut-être est-ce à cause de son inefficacité ?) ait si peu servi d’exemple dans la répartition des richesses ? S’il y a l'égalité du droit de vote, par contre les inégalités sociales et économiques sont criantes. Interrogée sur le principe, la poissonnière libérale, Sabine Laruelle rétorquerait que les inégalités économiques sont fondées sur l’utilité et le mérite.
Par exemple, son utilité équivaudrait au travail de vingt salariés au salaire plancher, sur la foi de sa fiche de paie à l’Etat. Et celui de son chef bien aimé, Didjé R. à une bonne trentaine de gars en salopette. Et son mérite, si on suivait le raisonnement, serait sous-payé, par rapport au mérite d’autant d’hommes-machines.
Il ne lui est pas venu à l’esprit que tout cela est péjoratif et qu’il pourrait se trouver un système qui inverserait les valeurs, avec autant de cynisme et de désinvolture que celui dont elle profite et auquel une majorité autre que la sienne ne trouverait rien à redire.
La preuve en est vite faite. La robotisation a considérablement réduit le personnel des chaînes de montage pour la construction d’automobiles. Il y a moins de cinquante personnes de A à Z sur une chaîne complète d’une voiture comme la Berlingo. Il faudrait donc deux Sabine Laruelle et quart pour fournir les concessionnaires Citroën en Berlingo pour la Belgique et le Nord de la France et un et quart de Reynders pour le même travail !

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Quel est l'intérêt d'avoir Liliane Bettencourt qui pompe d’importants dividendes dans une firme comme l’Oréal qui n’a même pas été fondée par elle, mais par son père ? Qui ne voit que l'Oréal, peut se passer de Liliane Bettencourt et même de la plupart de ses hauts dirigeants sans se trouver le moins du monde en perte de vitesse ! Ce constat est perturbant quand on aborde l'analyse du mérite.
Si on entend pas mal d’idioties à gauche, par exemple celle qui consisterait de prendre le pouvoir pour produire mieux et plus par « l’enthousiasme militant », des Olibrius de droite prétendent que le progrès libéral aboutirait à une société de rentiers.
Ah bon ! et qui monterait le petit déj’ au lit de Sabine Laruelle et laverait la belle voiture de Didjé ?
Cette croyance à un développement harmonieux du capitalisme a produit autant de cinglés que le communisme sous Staline. Cette connerie ne date pas d’hier, c'est la théorie parfaite d’une harmonie entre le capital et le travail, par une progression équilibrée des salaires et des patrimoines. C’est le credo d’Elio Di Rupo et de ma tante, ancienne épicière à Ampsin, morte sans un sou, dans un home du CPAS. Cette foutaise a rempli plus d’asiles psychiatriques de la médecine libérale, que les médecins komsomols n’ont peuplé le Nord de la Sibérie, jusqu’en 1953.
En 2012, un constat s’impose : nos institutions démocratiques n’ont pas pu résister, via l’impôt, pour recontrôler le capitalisme patrimonial qui leur échappe depuis plus de vingt ans et qui persévère, malgré la crise, quand, en 2008-9, nos illustres auraient pu le freiner.
Un facteur accablant vient se surajouter à cette défaillance politique ; c’est la forte résignation face à la mondialisation visible partout, même dans des domaines de relative prospérité.
La mondialisation, c’est le mystère qu’il fallait pour dissoudre les soupçons d’un enrichissement monstrueux de quelques-uns au détriment du plus grand nombre.
C’est la cerise sur le gâteau des riches, en quelque sorte.

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