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Un gars qui débloque…

Hier, c’était Bruno Colmant, économiste et professeur d’université qui entonnait l’hymne libéral. Aujourd’hui c’est Michel Delbaere, président du VOKA qui reprend la chansonnette de Colmant pour charger de tous les maux… un de ses alliés « naturels », Elio Di Rupo, comme si les socialistes qui font ce qu’ils peuvent pour coller à la vision libérale de la crise en étaient les principaux responsables.
Le tort de ces Belges éminents économistes et patrons, c’est d’oublier l’objet principal des ennuis que le peuple traverse, à savoir la crise économique et financière, et de compter pour rien la brutalité du système qu’ils défendent.
Non pour faire une histoire abrégée des économies modernes, mais pour décrire le scandale d’une association mondiale de malfaiteurs.
Ces libéraux belges proposent des solutions à l’intérieur du système, laissant penser que ce sont les gangsters qui font la loi !
Il est vain de chercher des solutions, quand on néglige les causes et les responsables du sinistre.
Qu’ils nous disent franchement qu’ils sont libertaristes et que la loi de la jungle, c’est le triomphe de la liberté. Alors oui, de ce point de vue, ils auraient raison. Mais qu’ils adoptent le ton plaintif de l’épicier qui voit ses boîtes de rollmops périmées pour avoir le peuple avec eux, c’est foutrement dégueulasse.
On n’a pas entendu Colmant, ni Delbaere appeler à une enquête afin de déterminer les responsabilités des pratiques capitalistes.
Ils agissent comme des praticiens qui luttent contre la peste par des fumigations ; sans partir en croisade contre la puce du rat, vecteur de la maladie.
Ils sont incroyablement légers et il faut bien qu’ils soient tombés sur des journalistes complaisants ou imbéciles pour ne pas recentrer le débat sur les causes et les remèdes à ces causes.

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La vindicte de Michel Delbaere sur le socialiste « qui bloque la croissance de la Belgique » relève de la méticulosité du technicien de surface qui enlève la poussière qui se dépose, sans chercher à en tarir la source.
Ce patron des patrons flamands pousse le cynisme jusqu’à faire porter le chapeau de la fermeture de Genk à Di Rupo ! « …le plus grand drame c’est de ne pas avoir la structure industrielle pour absorber ces 4500 + 4500 ».
D’accord avec Colmant, le pitbull mord dans les mollets du Flamand wallonisé et du Wallon grecquisé : nous sommes dans une crise profonde de notre faute, nos salaires, l’index, la sécurité sociale, la compétitivité : « Dans un pays où l'exportation fait la balance commerciale, si l'on n'arrive plus à être compétitif sur le marché extérieur, oui, nous avons un problème intérieur ».
S’il y a un problème intérieur, c’est bien le leur ! Qu’avons-nous besoin de payer bien cher des gens qui sont incapables de décrire les causes du sinistre et désignent pour le coup les victimes, laissant se gaver les responsables. A croire qu’ils sont partie prenante avec la maffia mondiale qui domine l’économie actuelle.
En bon Flamand de droite, Delbaere charge le gouvernement fédéral : "Le problème de Ford Genk est en premier lieu un problème fédéral. Aujourd’hui, le droit du travail, la sécurité sociale, toutes ces mesures qui créent la macroéconomie sont toujours de la responsabilité du fédéral. L’économie est une chose vivante. Il faut s’adapter aux circonstances mondiales et nous n’avons pas toujours eu la flexibilité et l’évolution nécessaires dans l’instrumental législatif !"
Le jour où il sera de bon ton de se nourrir de merde, si les circonstances mondiales l’exigent, Delbaere nous en fera manger en jurant que c’est bon pour l’économie.
Bien entendu, lui et Colmant auront toujours leur couvert chez un chef étoilé.
Profondément pervers, le Flamand bien entouré par des journalistes qui ne pètent pas un mot, est lancé : "Les gens restent dans une entreprise en difficulté en se disant qu'il y aura le chèque à toucher ou la prépension plutôt que de s'activer et de se dire 'je vais retrouver de l'emploi dans une entreprise en phase de croissance'."
Vous en connaissez, vous, des entreprises en phase de croissance ? Et si vous en connaissez, ça embaucherait un demi million de chômeurs, plus ceux qui quittent une entreprise en perte de vitesse. Il est fou ce type !
La performance se termine évidemment par un hymne à la croissance « sur des bases objectives, lorsqu'on regarde les mesures ou le budget, c'est du socialisme. Aujourd’hui quand il y a des propositions de réformes, il y a une réaction assez conservatrice du côté du parti socialiste. Il y a donc des blocages. Il faut abandonner l'idéologie pour débloquer et regagner la place que nous méritons dans l'économie mondiale ».
Et on voudrait que je sois sérieux ! C’est à regretter de ne pas avoir décerné le prix du plus grand con de Colmant d’hier, en ex-æquo avec Delbaere.
Bart De Wever doit les adorer… Dans le fond, les bons Flamands sont des Flamands riches. Il y a donc plus de cinq millions de Flamands qui n’ont pas leur place en Flandre ! Charmante Région !
Le pire, c’est que le gouvernement s’apprête à rendre raison à ces canailles. On parle d’un saut d’index, d’une hausse de la TVA, déjà pour certains chômeurs, on va leur étouffer quelques dizaines d’euros, pour commencer.
Sale temps pour les pauvres !...

Commentaires

Les dernières chroniques sont du même tonneau. Elles sont d'une pertinence sans précédent. Comment n'arrivez vous pas à déclencher le début de LA révolution que beaucoup attendent...

Je vous ai compris : " il vaut mieux être un riche flamand qu'un wallon malade au chômage ". Vous " chroniquez longuement ", mais vos lecteurs se posent des questions !

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