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La loi du fric.

Domino présente dorénavant deux sujets sur « Controverse ». Maroy qui a retrouvé au magasin des accessoires un Gadisseux remonté à bloc, vend un seul article à « Mise au point ».
Qui a raison et qui a tort ?
Côté Domino, c’est plus rapide et comme on n’a pas grand-chose à dire, on passe d’un désastre à l’autre, de Dexia à « la crise tue-t-elle l’initiative ? » au pas de charge de l’animatrice, qui retrouve dans les moments de tension, un accent liégeois que je ne déteste pas.
L’émission à la Maroy, ça reste un socle : tout sur Dexia.
Le constat est plutôt sévère pour Maroy. Comme il a invité des gens qui n’ont rien à dire aussi, ça dure plus longtemps, pour le même résultat.
Parce qu’enfin, aucune réflexion sur le caractère hors-la-loi de Dexia et de toutes les autres banques et industries sauvées par des fonds publics, où est la loi de l’offre et de la demande, du profit ou du déficit, loi du commerce simple et que l’on croyait inamovible et indépassable, valable de la petite à la grosse entreprise, loi granitique et indiscutable, qui écarte les banqueroutiers et les médiocres, les maladroits et les malfaisants.
On ne peut pas défendre le principe de la libre entreprise, avec des programmes européens de remise dans le marché privé des gestions des services comme la poste et les chemins de fer, et venir au secours de ce même privé sous la forme de secours des fonds publics, à la tête du client.
Il y a une grande différence entre des aides d’installation, des facilités fiscales ou de subventions et le sauvetage pur et simple d’une société qui sans cet apport sombrerait corps et biens.
Une libre concurrence dans un secteur qui se veut sans tutelle de l’Etat ne peut pas perdre la possibilité de sanction qui peut aller jusqu’à la faillite et la vente à l’encan des biens meubles et immeubles de l’entreprise défaillante.
Autrement dit, Sabine Laruelle comme Charles Michel ne défendent plus un système libéral en étant les chauds partisans du sauvetage de Dexia, ainsi que les autres banques imprudentes depuis qu’elles ont été révélées par la crise de 2008.

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Il y a dans l’apport de cet argent public un autre aspect que l’on néglige.
Non seulement on exonère la banque de fournir au Tribunal de Commerce le dossier de la faillite, afin qu’un conseil et un curateur puissent juger que cette faillite n’est pas entachée de fraude, mais encore, on donne quitus aux administrateurs qui s’en tirent superbement en conservant salaires et avantages, alors qu’ils ont peut-être commis des fautes graves, passibles de la correctionnelle.
Je ne comprends pas que cet aspect du dossier Dexia n’ait pas été soulevé par Domino ou Maroy, encore moins par Thierry Bodson, dans la première partie de l’opus de Madame Demoulin.
Si ce n’est plus d’un système libéral que l’on parle, de quoi est-il question ?
D’une dérive du capitalisme qui du coup se révèle sans règle aucune et propice aux aventuriers. Ce régime s’appelle une ploutocratie.
Voilà ce que défendent aujourd’hui Sabine et Charles, Didier et les autres…
Tout cela évidemment n’a plus de sens. On ne peut pas se réclamer à la fois d’Alexis de Tocqueville et de Madoff.
Apparemment, ces gens inconséquents ont choisi.
C’est curieux, quand même, de la part des journalistes et des économistes des plateaux de télé cette obstination à ne pas voir se profiler un drôle de Régime, dans ces jongleries administratives !
Je veux bien qu’ils ne sont pas les seuls dans le monde et que le grand pourvoyeur des banques privées fut Obama, qui est même allé plus loin encore en investissant des capitaux publics dans l’industrie automobile américaine, ce que nos grands dévoyés du libéralisme n’ont pas osé faire à propos d’Arcelor-Mittal ou de Ford-Genk.
Est-ce une raison parce qu’il existe une tendance mondiale à arranger les choses en contrevenant allègrement aux principes, qu’il faut faire autrement et organiser des faillites sur le seul territoire national ?
Non, bien sûr. Mais, il conviendrait, pour rester honnête, de faire le constat que j’ai entrepris ci-dessus, et d’en tirer les conséquences.
Nous ne sommes plus dans un système libéral de libres entreprises, mais dans un système à tendance libérale autoritaire.
La démocratie qui avait toutes les peines du monde de survivre dans le libéralisme, ne le peut plus en ploutocratie.
La conséquence : l’argent public coule dans le privé, tandis que ceux qui ont créé les richesses, tombent dans la précarité.
Voilà le débat que Domino et Maroy ont raté. Et c’est bien dommage.

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